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Werke Johannes Chrysostomus (344-407) In epistulam ii ad Corinthios argumentum et homiliae 1-30 Commentaire sur la deuxième épitre aux Corinthiens
HOMÉLIE III.

5.

Que signifient ces paroles: « Qui nous a oints et marqués de son océan? » C'est-à-dire, Dieu nous a donné son Esprit, et cet Esprit nous a oints et marqués de son sceau, nous faisant ainsi. prophètes, prêtres et rois; car prophètes, prêtres et rois recevaient autrefois l'onction sainte. Pour nous, ce n'est pas une seule de ces dignités, mais les trois ensemble qui nous sont conférées et dans un degré supérieur. Car nous sommes appelés à régner un jour, et en offrant nos corps comme victimes, nous devenons prêtres : « Offrez », nous dit l'apôtre; « offrez vos membres, comme des hosties vivantes et agréables à Dieu». (Rom. XII, 1.) De plus nous sommes établis prophètes : « Ce que l'oeil n'a point vu, ce que l’oreille n'a point entendu, voilà ce qui nous a été révélé ». (I Cor. II, 9.) Nous sommes rois encore, si nous voulons commander à nos mauvaises pensées. Oui, celui qui commande à ses pensées mauvaises, est vraiment roi, il règne plus véritablement que celui dont la tête est ceinte du diadème : je veux vous le prouver.

Le roi a de nombreuses armées, il est vrai ; mais nos pensées sont encore plus nombreuses. Impossible en effet de compter les pensées qui sont dans notre esprit. Non-seulement il y a en nous une multitude de pensées; mais ces pensées ont leurs généraux, leurs tribuns, leurs. centurions, leurs archers, leurs frondeurs. A quel signe encore reconnaissez-vous un roi? A ses vêtements? Mais les vêtements de nos pensées ne sont-ils pas plus brillants et plus durables? Ni la teigne, ni la vétusté ne les rongent. Bien plus elles ont pour couronnes la gloire et les miséricordes du Seigneur. « Bénis le Seigneur, ô mon âme », s'écrie David, « parce qu'il te couronne de bonté et de miséricorde ». (Ps. CII, 2, 4.) « Vous l'avez couronnée », dit-il encore, « de gloire et d'honneur, et vous fui avez donné votre bonté pour bouclier et pour diadème ». (Ps. V,13.) Il forme autour d'elles comme une couronne de grâces : « Vous recevrez », dit l'Ecriture, « une couronne de grâces sur votre tête ». (Prov. I, 9.) Voyez-vous quelle variété de couronnes, quel gracieux diadème ! Mais entrons dans le détail, et examinons avec soin ce qui entoure les rois. Le roi domine sur tons ceux qui lui font cortége, et commande à tous ses sujets. Or je veux vous montrer ici un commandement bien plus étendu. Quant à la multitude des pensées elle est égale à celle des sujets, elle la surpasse même; comparons donc la soumission des unes et des autres. Ne produisons point ces rois déchus de leurs trônes, ou tués par leurs satellites. Non, n'en tenons pas compte, et ne mettons en parallèle que ces rois qui ont bien 4dministré leurs royaumes. Supposez tous ceux qu'il vous plaira; je me contenterai, moi, de mettre en regard le seul patriarche Abraham.

Lorsqu'il reçut l'ordre d'immoler son fils, que de pensées, dites-moi, vinrent s'opposer à sa résolution ! Il les fit taire cependant, et elles tremblèrent devant lui plus que des satellites devant leur roi; d'un seul regard, il les comprima toutes, et pas une n'osa murmurer; toutes baissèrent la tête, comme si elles eussent cédé devant un roi, et cependant qu'elles étaient violentes et emportées ! Oui, moins horribles, moins redoutables sont les piques dont se hérisse toute une armée. N'inspirait-elle point plus d'horreur que des lances acérées, cette pitié que soulevait la nature; et ne pouvait-elle pas s'enfoncer dans l'âme plus avant que la pique la plus aiguë? Jamais on ne verra pointe plus acérée que les pointes de ces pensées qui jaillissent du fond du coeur et se dressant devant l'âme du juste, la transperçaient toute entière. Une lance, pour donner la mort, a besoin de temps, d'une résolution à prendre, d'un coup à frapper, d'une douleur à causer, et la mort ne vient qu'après; mais ici rien de tout cela n'était nécessaire, tant les (24) blessures étaient promptes et cuisantes. Et cependant, malgré tant de pensées armées contre lui, son âme était calme, et toutes ces pensées, rangées en bon ordre, l'honoraient, au lieu de le terrifier. Voyez-le donc brandir son épée; et comparez-lui qui vous voudrez, un Auguste, un César. Non, ils ne peuvent soutenir le parallèle, et leur attitude est moins sublime, moins digne des cieux.

C'est de la plus violente tyrannie que ce juste a su triompher. Quoi de plus tyrannique que la nature? Rassemblez par la pensée tous ceux qui ont donné la mort à quelque tyran, vous n'en trouverez aucun qui lui puisse être comparé. Cette victoire était plutôt la victoire d'un ange que celle d'un homme. Voyez en effet ! Là nature est terrassée malgré ses armes, malgré ses légions; et lui se tient debout; le bras levé,.ayant, non pas une couronne, mais un glaive dont l'éclat surpasse celui des couronnes; la troupe des luges applaudissait, et du haut des cieux Dieu le proclamait vainqueur. Toute son âme se portait vers les cieux, et c'est de là aussi que lui vint son triomphe. Quel triomphe est plus glorieux; ou plutôt quel triomphe est comparable à celui-ci? Aux jeux Olympiques, si, au lieu d'un héraut, le roi lui-même se levant de son trône eût proclamé le 'vainqueur, l'athlète n'eût-il pas été plus fier de cet hommage que de toutes. ces couronnes, et n'eût-il pas attiré bien mieux sur lui tous les regards? Ici ce n'est pas un roi mortel, c'est Dieu, qui proclame bien haut, non pas sur un théâtre de peu détendue, mais en présence de l'univers, en présence, des anges et des archanges, la victoire que vient de remporter Abraham. A quelle hauteur, je vous le demande, ce juste ne s'est-il donc pas élevé?

Ecoutons, si vous le voulez, la voix da Seigneur. Que disait-elle? « Abraham, Abraham, n'étends point ton bras sur Isaac, ne lui fais point de mal. Je sais maintenant que tu crains le Seigneur, puisque pour moi, tu n'as pas épargné ton fils unique ». (Gen. XXII, 12.) Que veut-il dire? Celui qui sait toutes choses avant qu'elles aient lieu, commençait-il seulement alors : à connaître la foi d'Abraham? Les hommes mêmes connaissaient sa piété : n'en avait-il pas donné une preuve éclatante, quand le Seigneur lui eut dit : « Sors de ton pays et de ta parenté» (Gen. XII, 1.); quand, en vue de la gloire de Dieu, il céda la place. qu'il occupait au fils de son frère; quand, sur l'ordre de Dieu, il se rendit en Egypte, où il se vit enlever son épouse, sans concevoir d'indignation, et dans tant d'autres circonstances?, Oui, les hommes eux-mêmes avaient appris par là à connaître la piété d'Abraham ; à plus forte raison Dieu ne l'ignorait pas, lui qui n'attend pas l'accomplissement des faits pour les savoir. Et comment l'eût-il déclaré juste, s'il n'eût. apprécié sa justice? « Abraham crut, dit l'Ecriture, et sa foi lui fut réputée à justice». (Rom. IV, 3.) Que signifient donc ces paroles : « Maintenant j'ai reconnu ? » Le texte syriaque porte : « Maintenant tu as fait connaître», sous-entendez : aux hommes, car moi je te connaissais, même avant de t'avoir intimé cet ordre. Pour quoi donc manifester sa foi aux yeux des hommes? ses précédentes actions ne suffisaient-elles pas pour prouver son dévouement au Seigneur? Sans doute elles suffisaient. Mais ce dernier acte d'obéissance est tellement supérieur aux autres qu'ils ne paraissent plus rien à côté de lui. Ce fut donc pour faire ressortir la grandeur de cette action et pour en montrer l’incomparable sublimité, que Dieu prononça ces paroles.

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