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Works John Chrysostom (344-407) In epistulam ad Galatas commentarius Commentaire sur l'épître aux Galates
CHAPITRE III.

1.

Dès lors il passe à un autre ordre d'idées. D'abord il avait prouvé qu'il n'était apôtre ni par les hommes, ni de la part des hommes, et qu'il n'avait pas eu besoin des enseignements des autres apôtres : puis, après avoir bien établi qu'il était lui aussi digne d'enseigner, il s'exprime avec une assurance encore plus grande, compare et discute la foi et la loi. Au début il dit : « Je m'étonne que vous ayez changé si promptement » (Gal. I, 6), et maintenant il s'écrie : « O Galates insensés ! » C'est qu'alors l'indignation couvait chez lui, mais après s'être justifié, il la laisse éclater, une fois ses preuves données. S'il traite les Galates d'insensés, ne vous en étonnez pas, car en agissant ainsi il ne viole pas la loi de Jésus-Christ qui défend de traiter son frère de fou, il l'observe avec soin au contraire. Car il n'a pas été dit purement et simplement : « Celui qui appelle son frère fou », mais bien : « Celui qui sans nécessité appelle son frère «fou ». (Matth. V, 22.) Or, qui, plus que les Galates, méritait cette épithète, eux qui après tant et de si grands miracles, restaient attachés à l'ancienne loi, comme si de rien n'était? Si pour cela vous regardez Paul comme un insulteur, vous traiterez Pierre d'homicide pour ce qui est arrivé à Saphire et à Ananie. Si c'est être absurde que de parler ainsi, ce serait l'être encore bien plus que d'en dire autant de Paul. Examinez, je vous prie, comme il se garde bien de montrer cette âpreté dans son exorde. Il ne le fait qu'après avoir donné ses preuves et ses arguments, et quand le reproche qui les frappe vient non pas directement de lui, mais des preuves mêmes. Car c'est après leur avoir démontré qu'ils repoussaient la foi, et qu'ils rendaient inutile le sacrifice que Jésus-Christ avait fait de sa vie, c'est alors qu'il fait intervenir les reproches, et encore pas autant qu'ils le méritaient, car ils méritaient certes de s'entendre traiter bien plus durement. Mais voyez comme il adoucit aussitôt le coup qu'il a porté. Il n'a pas dit : Qui vous a trompés? qui vous a abusés? qui a troublé votre jugement? Mais : « Qui vous a fascinés? » Parole de blâme qui emporte en même temps une idée d'éloge, car elle montre que leur conduite antérieure était digne d'envie, et que la perte de leur bonheur était le fait du démon , qui avait déchaîné la tempête sur la sérénité de leurs âmes.

Quand vous entendez ici parler de l'envie, et dans l'Evangile « De l'oeil mauvais» (expressions synonymes), (Matth. VI, 23), n'allez pas croire que le regard ait la propriété de nuire, car l'oeil, considéré comme un organe de notre corps, ne saurait être mauvais. Mais le Christ se sert de cette expression pour désigner l'envie. Les yeux ont seulement la (602) faculté de voir, mais le regard mauvais n'appartient qu'à la pensée dépravée qui est en nous. Comme c'est par le sens de la vue que les objets que nous regardons laissent leur empreinte dans notre âme, et que le plus souvent la richesse engendre l'envie, et que la richesse se voit par le ministère des yeux, et, qu'il en est de même de la puissance et du brillant entourage de la puissance, il disait que celui-là avait l'oeil mauvais qui, non-seulement regardait, mais encore regardait avec envie par suite d'une disposition mauvaise de son âme. En disant : « Quel envieux vous a « fascinés? » il fait entendre que ceux qui ont ainsi agi n'avaient en vue ni de pourvoir à leurs intérêts, ni de compléter leur bonheur, mais voulaient au contraire le diminuer et le gâter. Car le propre de l'envie est non pas d'ajouter à ce qui manque, mais de soustraire une partie de ce qui est complet, et de gâter le tout. Il dit cela, non pour faire croire que l'envie puisse agir par elle-même, mais pour leur faire comprendre que ceux qui leur ont donné de, tels enseignements étaient poussés par l'envie. « Après que je vous ai fait voir « Jésus-Christ crucifié devant vous ». Mais il a été crucifié à Jérusalem et non dans le pays des Galates. Pourquoi donc dit-il : « Crucifié devant vous? » Il montre la puissance de la foi qui est capable de voir même ce qui se passe au loin. Et` il ne dit pas : « Qui a été crucifié », mais : « Qui a été mis sous vos a yeux crucifié », indiquant ainsi que les yeux de la foi sont de plus fidèles témoins que ceux des quelques hommes qui étaient présents à la mise en croix du Sauveur, et .qui avaient vu ce spectacle. Car bon nombre d'entre .eux n'en. avaient retiré aucun profit, tandis que les, premiers qui n'avaient pas vu avec les yeux du corps avaient cependant mieux vu par les yeux de la foi. Ce langage contient à la fois le blâme et l'éloge : l'éloge, parce qu'ils avaient accepté avec une foi complète tout ce qui leur avait été répété à ce sujet; le blâme, parce que, après avoir vu, mieux que les assistants, Jésus mis à nu, étendu et cloué sur la croix, sali de crachats, bafoué, forcé de boire du vinaigre, insulté par des malfaiteurs, percé d'un coup de lance (et ce spectacle, il le leur peignait par ces mots : « Que je vous ai fait voir crucifié devant vous »), ils l'avaient abandonné pour retourner à la loi, sans rougir au souvenir des souffrances qu'il avait endurées. D'un autre , côté, remarquez comment lorsqu'il publie la puissance de Jésus, Paul laisse de côté le ciel et la terre, et la mer et le reste, pour ne parler que de la croix, de cette croix le signe le plus éclatant de l'amour de Dieu pour nous.

« Je ne veux savoir de vous qu'une seule chose. Est-ce par les oeuvres de la loi que vous avez reçu le Saint-Esprit, ou par l'audition de la foi. (2) ? » Puisque vous ne prêtez point votre attention à de longs discours, dit-il, et que vous ne voulez pas voir la grandeur de l'oeuvre de Jésus, je veux, maintenant que je vous vois descendus au plus bas degré de l'ingratitude, vous persuader en peu de mots et par la démonstration la plus rapide. Plus haut il répétait dans ce but les observations qu'il avait fait entendre à Pierre, maintenant, il s'adresse directement à eux, et fait servir à son argumentation non ce qui s'est passé ailleurs, mais ce qui s'est passé chez eux, et non pas seulement les bienfaits dont ils avaient profité tous ensemble, mais encore ceux qu'ils avaient reçus chacun en particulier. Voilà sur quoi il s'appuie pour les persuader. Et c'est pour cela qu'il dit : « Je ne veux savoir de vous qu'une seule chose. Est-ce par les oeuvres de la loi que vous avez reçu le Saint-Esprit, ou par l'audition de la foi? » Vous avez reçu le Saint-Esprit, dit-il, vous avez fait de grandes choses, vous avez opéré des miracles en ressuscitant des morts, en guérissant des lépreux, en prophétisant, en parlant toutes les langues: sans doute vous teniez cette puissance de la loi ? Mais elle n'avait jamais rien produit de semblable auparavant. Vous la teniez donc de la foi ?

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