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Commentaire sur l'épître aux Éphésiens
5.
Voyez-vous que ce langage est celui de l'humilité, de la retenue? Déjà, en effet, il habitait le ciel : « Ma conscience ne me reproche rien » (I Cor. IV, 4), disait-il; et encore : « J'ai terminé ma carrière ». (Il Tim. IV, 7.) Ce n'est donc pas en cela que le diable l'entravait, mais en ce qui regardait ses disciples. Pourquoi? Parce que la domination du diable avait un complice dans leur propre libre arbitre. Sur ce terrain le diable était quelquefois vainqueur . mais plutôt ce n'est pas de Paul qu'il était vainqueur, c'est de l'apathie des tièdes. En effet, si Paul n'avait pas fait son devoir, par nonchalance où par toute autre raison, c'est lui qui aurait été vaincu : mais s'il ne négligeait tien et que seulement ses disciples fussent indociles , alors le diable triomphait non de Paul , mais de l'indocilité de ses disciples : ce n'est pas du médecin que la maladie avait raison , mais de la désobéissance du malade. Car, dès que le médecin a pourvu à tout, si le malade bouleverse tous ses arrangements ; c'est lui qui est le vaincu , et non pas le médecin. Ainsi le diable n'a jamais triomphé de Paul. D'ailleurs nous devons nous tenir heureux même de pouvoir lutter. A la vérité, tel n'est pas le souhait qu'il forme pour les Romains : il leur dit : « Il écrasera Satan sous vos pieds promptement ». (Rom. XVI, 20.) Quant aux Ephésiens, c'est le voeu qu'il exprime en leur faveur : « A celui qui est puissant pour tout a faire bien au-delà de ce que nous demandons ou concevons. ». (Eph. III , 20.) Celui qui lutte est encore en danger : d'ailleurs il doit se trouver heureux, s'il ne tombe pas. C'est quand nous aurons quitté ce monde, que nous jouirons du triomphe. Soit, par exemple, une passion mauvaise : la repousser loin de soi, l'éteindre, voilà qui est admirable mais si c'est une chose impossible, du moins luttons, résistons sans relâche : si nous sortons (lu monde, luttant encore, nous sommes vainqueurs. Car il n'en est pas de même ici que dans l'arène : là, si vous ne renversez pas votre adversaire, vous n'êtes pas vainqueur : ici, vous êtes vainqueur, si vous n'êtes pas renversé; si vous n'êtes pas jeté à bas, vous avez terrassé l'ennemi. Cela se conçoit deux athlètes aux prises luttent également pour la victoire ; et si l'un est renversé , l'autre est couronné. Il n'en est pas de même ici : le diable n'a en vue que notre défaite. Si donc je déjoue son projet, je triomphe : il ne vise pas à me renverser, mais à m'entraîner dans sa chute. Il est déjà vaincu , lui : car il a reçu le coup, il est perdu. Quant à sa victoire, elle ne consiste pas à gagner une couronne, mais à causer ma perte : de sorte que pour être victorieux il me suffit de rester debout sans le jeter à bas. Maintenant, la victoire sera éclatante , si , comme Paul , je le foule aux pieds tout à mon aise, comptant pour rien les choses présentes. Imitons ce saint: appliquons-nous à triompher du diable, et à ne lui donner aucune prise.
La richesse, l'argent, la vanité lui donnent prise : souvent elles le relèvent, souvent elles redoublent son impétuosité. Mais qu'est-il besoin de lutte et de combat? Celui qui lutte est dans l'incertitude du résultat : il ignore s'il ne sera pas vaincu et pris lui-même; mais celui qui foule aux pieds est assuré de la victoire. Foulons donc aux pieds la puissance du diable, foulons aux pieds les péchés, j'entends toutes les passions mondaines, colère, concupiscence, orgueil et le reste : afin que parvenus là-haut, nous ne soyons pas convaincus d'avoir laissé sans usage le pouvoir que Dieu nous a octroyé. Car c'est ainsi que nous obtiendrons les biens futurs. Mais si nous nous montrons indignes de cette prérogative, comment de plus grandes pourraient-elles nous être conférées? Si nous n'avons pas su fouler aux pieds l'ange rebelle , le déshonoré, le méprisé, comment notre Père nous mettrait-il en possession du patrimoine? Si nous n'avons pas su triompher d'un être placé si bas, quel titre aurons-nous à. entrer dans la maison paternelle? Dites-moi : Si vous aviez un fils, et que ce fils négligeât ceux de vos serviteurs (560) qui font leur devoir, pour se lier avec ceux qui font votre tourment, qui sont exclus de la maison paternelle, qui ne songent qu'à jouer aux dés, et qu'il se conduisît ainsi jusqu'au bout , ne le déshériteriez-vous pas? Vous le feriez sans nul doute. Eh bien ! nous aussi, si nous négligeons les anges agréables à Dieu et préposés à notre direction pour vivre avec le diable, nous ne pouvons manquer d'être déshérités.
Puisse-t-il ne nous arriver rien de pareil ! Puissions-nous, après avoir engagé la lutte avec lui et être demeurés vainqueurs avec l'assistance d'en-haut, hériter du royaume des cieux. Si quelqu'un de vous a un ennemi, si on lui a fait tort, s'il est emporté, qu'il ramasse toute cette colère, tout ce mécontentement pour le déverser sur la tête du diable. Voilà un noble courroux, une colère utile, un louable ressentiment ! Si la rancune est un mal quand elle provient d'une cause mondaine, ici elle est un mérite. Si donc vous avez des défauts et que vous ne puissiez vous en débarrasser autrement qu'avec vos membres, il faut les faire servir à cet usage. On vous a frappé? Gardez-en rancune au diable, et ne vous réconciliez jamais avec lui. Mais il ne vous a pas frappé? N'importe : gardez-lui rancune, parce qu'il a offensé votre Maître, parce qu'il l'a outragé , parce qu'il persécute vos frères et leur fait la guerre... Soyez toujours plein de haine, d'amertume, de fiel : par là vous le rendrez humble , facile à braver, facile à vaincre. — Si nous nous déchaînons contre lui, il nous ménagera ; si nous sommes indulgents, il sera féroce : n'allons pas le traiter comme nous devons traiter nos frères. C'est un adversaire, un ennemi acharné de notre vie, de notre salut et du sien. S'il ne s'aime pas lui-même, comment nous aimerait-il ? Tenez-lui donc tête, et harcelons-le, avec l'assistance toute puissante de Notre-Seigneur Jésus-Christ qui saura bien nous garantir de ses piéges et nous admettre au partage des biens futur,, : desquels puissions-nous tous être investis, par la grâce et la bonté de Notre-Seigneur Jésus-Christ, avec qui gloire, puissance, honneur au Père et au Saint-Esprit, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.
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Kommentar zu den Briefen des hl. Paulus an die Epheser (BKV)
5.
Du siehst doch, daß er nur aus Demut und Bescheidenheit eine solche Sprache führt. Er wohnte ja bereits im Himmel; darum sagte er auch: „Denn ich bin mir nichts bewußt“1 ; und wiederum: „Ich habe den Lauf vollendet“2 . Also nicht in dieser Beziehung bereitete ihm der Taufe Hindernisse, sondern hinsichtlich seiner Schüler. Inwiefern denn? Weil auf diese nicht er allein Einfluß hatte, sondern auch ihr eigener freier Wille. Da nun machte ihm der Teufel bisweilen den Sieg streitig; oder besser gesagt, auch da siegte er nicht über ihn, sondern über die Fahrlässigkeit derer, die nicht auf der Hut waren. Ja, wenn der Apostel seinerseits nicht alles getan hätte, sei es aus Trägheit, sei es aus einem anderen Grunde, dann hätte der Teufel über ihn gesiegt; wenn er dagegen selbst alles tat. jene aber nicht gehorchten, so siegte der Teufel nicht über ihn, sondern über den Ungehorsam jener; die Krankheit siegte nicht über den Arzt, sondern über die Widersetzlichkeit des Patienten. Wenn jener alles gehörig verordnet, dieser aber alles verdirbt, so ist dieser der Unterliegende, nicht jener. Nimmermehr hat also der Teufel über Paulus obsiegt. -
Übrigens sollten S. 466 wir froh sein, daß wir mit dem Teufel den Kampf aufnehmen können. Zwar für die Römer betet er nicht darum, sondern wie? „Er wird den Satan in Bälde unter euren Füßen zermalmen“. Für die Epheser aber betet er in diesem Sinne zu „dem, der überschwenglich mehr tun kann, als wir bitten oder verstehen“3 . Wer zu kämpfen hat, ist noch gehalten; indes er kann zufrieden sein, wenn er nur nicht zu Falle kommt. Der glänzende Sieg wird erst dann erfochten, wenn wir von hinnen scheiden. Z.B. es regt sich irgendwelche böse Begierde. Der auserlesenste Fall ist es, wenn wir sie sogleich ersticken, ohne daß wir den Kampf mit ihr aufzunehmen brauchen; ist aber dieses nicht möglich und müssen wir auch mit ihr ringen und sie beständig niederhalten, so bleiben wir doch Sieger, wenn wir fortringen bis ans Ende. Denn hier verhält es sich nicht so, wie bei den Athleten. Dort bist du nicht Sieger, wenn du den Gegner nicht geworfen hast; hier dagegen bist du Sieger, wenn du dich nur nicht zu Fall bringen läßt; hier, wenn du dich nicht hast werfen lassen, hast du gesiegt; wenn du dich nicht hast werfen lassen, hast du den Gegner geworfen. Ganz natürlich; denn dort sind beide Teile auf den Sieg bedacht, und wenn der eine geworfen ist, wird der andere bekränzt; hier aber nicht so, sondern der Teufel geht nur auf unsere Niederlage aus. Wenn ich ihn nun um das bringe, worum es ihm zu tun ist, so habe ich gesiegt; denn er strebt nicht darnach, als Sieger über uns zu triumphieren, sondern uns in seinen Fall hineinzuziehen. Er ist also bereits besiegt; denn er ist bereits gestürzt und rettungslos verloren. Sein Sieg besteht nicht darin, den Siegeskranz zu gewinnen, sondern darin, mich zugrunde zu richten. Ich brauche ihn also nicht zu Boden zu strecken, sondern darf mich nur nicht zu Falle bringen lassen, so bin ich Sieger. -
Wann ist nun der Sieg ein glänzender? Wenn wir den Teufel zum Überfluß noch S. 467 niedertreten, wie Paulus getan hat, indem er die gegenwärtigen Dinge für nichts achtete. Ihn wollen wir nachahmen und uns bemühen, stets die Oberhand zu behalten und dem Feinde von keiner Seite eine Blöße zu bieten. Eine solche Blöße bietet der Reichtum, das Geld, die Eitelkeit; sie helfen ihm so häufig wieder auf die Füße, machen ihn so häufig zum grimmig gefährlichen Gegner. Doch wozu brauch es des Ringens? Wozu braucht es der Umfassung? Wer den Gegner noch umschlungen hält, der kennt den Ausgang des Kampfes nicht, [der weiß nicht], ob er nicht selber unterliegen und in die Gewalt seines Gegners fallen wird; wer ihn aber mit Füßen tritt, hat den Sieg unzweifelhaft in der Hand.
So laßt uns denn mit Füßen treten die Macht des Teufels, mit Füßen treten die Sünde, d. h. jede Anhänglichkeit an irdische Güter, den Zorn, die Begierlichkeit, den Hochmut, alle Leidenschaften, auf daß wir nach unserem Hinscheiden nicht als Verräter an der uns von Gott verliehenen Gewalt erfunden werden. Nur so werden wir auch die zukünftigen Güter erlangen. Erweisen wir uns aber in dieser Hinsicht als Feiglinge, wer wird uns dann die wertvolleren Güter anvertrauen? Wenn wir den mit Gott verfeindeten, vogelfreien, verächtlichen, verworfenen Gegner nicht mit Füßen zu treten vermochten, wie soll uns dann der Vater die himmlische Erbschaft geben? Wenn wir den so vollständig Gedemütigten nicht bezwingen konnten, wie wollen wir dann mit Zuversicht hoffen, ins Vaterhaus Einlaß zu finden? Sage mir doch, wenn du einen Sohn hättest, dieser aber sich abkehrte von den gutgesinnten Dienern und mit denen Gemeinschaft machte, welche dich kränkten, aus dem Vaterhause davongejagt wurden, die Zeit mit Würfelspiel verschwendeten, und wenn er es bis ans Ende so forttriebe: würde er von dir nicht enterbt werden? Ganz gewiß. Ebenso werden auch wir, wenn wir uns von den Engeln, diesen bewährten Freunden Gottes, die zu unserem Schutze S. 468 bestellt sind, abkehren und dafür dem Teufel zugesellen, ganz sicher enterbt werden. Doch das sei ferne von uns! Laßt uns vielmehr den Kampf gegen ihn aufnehmen! Hat jemand einen Feind, ist er von ihm beleidigt worden, fühlt er darüber Erbitterung, so nehme er all seinen Zorn, all diesen Unmut zusammen und leere ihn auf das Haupt des Teufels aus! Da ist der Zorn schön, da ist der Unmut am Platze, da ist die Rachsucht zu loben. Denn so schlimm diese Unversöhnlichkeit den Menschen gegenüber ist, so gut ist sie hier. Wenn du daher Fehler hast, so lasse sie lieber hier aus als an deinen Mitmenschen, falls du dich ihrer nicht entledigen kannst. Es hat dich jemand geschlagen? Gedenke es dem Teufel und gib nie die Feindschaft mit ihm auf! - Aber, entgegnest du, der hat mich ja nicht geschlagen? -
Auch so gedenke es ihm, daß er sich gegen deinen Herrn empört, daß er ihn beleidigt hat, daß er deine Mitbrüder schädigt und bekriegt. Sei gegen ihn stets feindselig, stets erbittert, stets unversöhnlich; so wird er entmutigt, so wird er leicht zu verachten, so leicht zu überwältigen sein. Wenn wir gegen ihn ergrimmen, wird er gegen uns nicht grimmig sein; wenn wir dagegen versöhnlich sind, dann wird er gegen uns ergrimmt sein; bei ihm verhält es sich ganz anders als bei unseren Mitbrüdern. Er ist der geschworene Feind des Lebens und des Heiles, des unsrigen sowohl wie des eigenen. Wenn er sich selbst nicht liebt, wie sollte er uns lieben können? Laßt uns also ihm entgegentreten und ihn zu Boden werfen! Wir haben ja einen mächtigen Bundesgenossen an unserem Herrn Jesus Christus, der es vermag, uns gegen die Fallstricke desselben sicherzustellen und der zukünftigen Güter würdig zu machen, deren wir alle teilhaftig werden mögen durch die Gnade und Menschenfreundlichkeit unseres Herrn Jesus Christus, mit welchem dem Vater gleichwie dem Heiligen Geiste Herrlichkeit, Macht und Ehre sei, jetzt und allezeit und in alle Ewigkeit! Amen.