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Commentaire sur l'épître aux Philippiens
5.
Riches, entendez ! ou plutôt hommes sans richesse, puisque. vous êtes sans humanité, comprenez ! Ce damné est puni non comme riche, mais comme sans pitié. L'opulence, en effet, conduite par la sainte pitié des pauvres, peut conquérir les biens infinis. Ce méchant, du sein des tortures, n'a vu qu'un homme, le Lazare, afin que son aspect lui rappelât sa cruelle conduite et qu'il comprît mieux la justice du châtiment. Le ciel ne pouvait-il lui présenter, par milliers, des pauvres couronnés? Oui, sans doute : mais celui qui gisait à sa porte, se montre seul pour l'instruire et nous avec lui, du grand bonheur qu'on trouve à ne pas se fier aux richesses. A celui-ci, en effet, la pauvreté ne fut point un obstacle pour gagner le ciel; à celui-là les richesses ne servirent pas même à lui épargner l'enfer.
Jusqu'à quand donc dirons-nous : malheur aux pauvres ! malheur aux mendiants ! Non, non, le pauvre ce n'est pas l'homme qui n'a rien; c'est l'homme qui a de trop vastes désirs ! Le riche n'est pas celui qui possède beaucoup, mais plutôt celui qui ne manque de rien. A quoi sert de posséder l'univers entier, si l'on est plus dans la tristesse que l'indigent? La volonté et le parti pris font les vrais riches ou les vrais pauvres, et non pas l'abondance ou le besoin. Pauvre, voulez-vous vous enrichir? Si vous le voulez, c'est chose facile, et personne au monde ne peut vous en empêcher : méprisez les richesses du monde; regardez-les pour ce qu'elles sont, pour rien ! chassez de votre coeur les désirs cupides, et vous êtes riche !
Qui ne veut pas s'enrichir, a fait déjà fortune; qui ne veut pas s'appauvrir, est déjà ruiné. Languir en pleine santé, c'est être plus véritablement malade que ne l'est un homme courageux, qui supporte avec une égale facilité la santé et la maladie : ainsi ne pouvoir subir l'indigence même en perspective, et se croire pauvre au sein des richesses, c'est être vraiment pauvre, comme ne l'est pas celui qui, acceptant de grand coeur son indigence réelle, vit avec une joie inconnue à l'opulence. Oui, celui-ci est vraiment bien plus riche.
Dites-moi, en effet, pourquoi craindre la pauvreté? Pourquoi la redouter? Appréhendez-vous d'avoir faim, d'avoir soif, d'avoir froid, de subir enfin quelque fléau de ce genre? Mais personne, personne, entendez-le, n'a jamais été réduit à de telles extrémités : « Consultez plutôt les générations écoulées, et voyez. Qui donc a cru en Dieu, et se vit délaissé? Qui espéra en lui, et fut confondu?» (Ecclés. II, 11.) Et ailleurs: « Regardez les oiseaux du ciel : ils ne sèment ni ne moissonnent ni n'amassent point dans des greniers, et votre Père céleste les nourrit». (Matth. VI, 26.) II n'est pas facile de citer quelqu'un qui soit mort ou de faim ou de froid. Pourquoi donc craignez-vous la pauvreté? Vous ne pouvez répondre. Oui , pourquoi la craindre, si vous avez le nécessaire ? Serait-ce parce que vous n'avez pas une multitude de serviteurs? Mais quel malheur, en vérité, de n'être pas ainsi embarrassé d'une foule de maîtres, de jouir d'un bonheur continuel, d'être affranchi de souci, d'être libre enfin ! — Serait-ce parce que vous n'avez pas ce mobilier, ces lits, cette vaisselle d'argent? Mais, pour la vraie jouissance, le propriétaire de ces bagatelles est-il plus heureux que vous? Non, car, pour l'usage de la vie, que la matière soit plus ou moins précieuse, un meuble n'a. que son emploi. — Serait-ce parce que vous ne commandez pas la crainte à la multitude? A Dieu ne plaise que cela vous arrive jamais ! Où est le plaisir à vous faire craindre, à vous faire trembler? — Est-ce parce que, pauvre, vous craignez vous-même ? Mais ne craignez pas, cela vous est permis ! « Voulez-vous ne pas craindre les puissances (de la terre)? Faites toujours bien, et vous obtiendrez même leurs louanges ». (Rom. XIII, 3.)
Mais, m'objectez-vous, on nous méprise si facilement l on nous accable si volontiers t C'est beaucoup moins ta pauvreté que le crime, qui attire ces fléaux. Bien des pauvres, en effet, passent leur vie sans encombre; tandis que bien des princes opulents et des souverains ont été plus maltraités par le sort que des criminels, des brigands, des profanateurs de sépulture. Le mal que peut vous faire la pauvreté, ils l'ont rencontré dans leurs richesses mêmes. Un malfaiteur vous attaque par mépris; il s'en prend au riche par envie et colère, et il le fait sur lui avec plus de rage que sur vous; car il est poussé à lui faire du mal par un motif plus violent. L'envieux, en effet, dépense, pour agir, toute la force et toutes les ressources de la passion : mais l'ambitieux, qui vous dédaigne souvent, prend en pitié l'objet de son dédain; et la cause de votre salut aura été votre pauvreté même, votre faiblesse (18) profonde. Quand un puissant veut écraser un faible, n'avons-nous pas coutume de dire Vous ferez, en vérité, une noble action en détruisant ce malheureux, en le tuant ! vous y gagnerez gloire et profit ! Et cette réflexion suffit pour calmer sa colère. Contre les riches, au contraire, l'envie se lève, et poursuit son oeuvre sans paix ni trêve jusqu'à l'accomplissement de tous ses désirs, jusqu'à l'effusion de tout son venin.
Voyez-vous comme le bonheur ne se trouve ni dans la pauvreté, ni dans les richesses, mais dans notre coeur et dans ses désirs? Sachons seulement le dominer; formons-le aux leçons de la sagesse,. S'il est bien disposé, ni les richesses ne pourront nous exclure du céleste royaume, ni la pauvreté ne nous amoindrira: notre courage à la supporter empêchera qu'elle ne puisse nous nuire soit dans la conquête des biens futurs, soit même dans ceux de la vie présente. Celle-ci ne sera pas sans jouissance, et la possession des éternelles joies nous sera garantie. Puissions-nous en devenir dignes, etc.
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Kommentar zum Briefe des hl. Paulus an die Philipper (BKV)
5.
Mögen dies die Reichen hören; vielmehr nicht die Reichen, sondern die Unbarmherzigen! Denn er wurde nicht gestraft, weil er reich, sondern weil er ohne Erbarmen war. Denn wer Reichtum mit Barmherzigkeit verbindet, kann der vollen himmlischen Seligkeit teilhaftig werden. — Und deshalb bekommt der reiche Prasser auch keinen andern zu Gesicht als eben jenen, der ihn um Almosen bat, damit er sich an das erinnere, was er getan, und lerne, daß ihm seine Strafe S. 40 mit Recht zuteil ward. Gab es denn nicht tausend andere gerechte Arme? Allein gerade der, welcher vor seiner Türe lag, muß ihm in die Augen fallen, um ihn und uns zu belehren, wie gut es sei, nicht auf den Reichtum zu pochen. Jenen hinderte die Armut nicht, des Himmelreiches teilhaftig zu werden; diesem half der Reichtum nicht, der Hölle zu entgehen. — Wie lange noch werden wir von „Armen“ reden? Wie lange noch von „Bettlern“? Nicht derjenige ist arm, ich wiederhole, nicht derjenige, welcher nichts hat, sondern derjenige, welcher viel begehrt. Nicht derjenige ist reich, welcher viel besitzt, sondern derjenige, welcher nichts bedarf. Denn was nützt es, wenn du die ganze Welt besitzt, dabei aber unglücklicher bist als einer, der nichts hat? Die Gesinnung schafft Reiche und Arme, nicht der Überfluß an Geld oder der Mangel. — Willst du reich werden, du Armer? Du kannst es, wenn du nur willst, und niemand vermag es dir zu wehren, Verachte die Güter dieser Welt; achte sie für nichtig, wie sie es tatsächlich sind; verbanne die Begierde nach Reichtum — und du bist reich geworden. Derjenige ist reich, welcher nicht reich sein will; wer nicht arm sein will, dieser ist arm. Denn gleichwie jener krank ist, welcher bei voller Gesundheit sich unwohl fühlt, nicht jener, welcher die Krankheit leichter erträgt als jede Gesundheit: so ist auch derjenige arm, welcher die Armut nicht ertragen kann, ja mitten im Reichtum sich für ärmer hält als die (wirklich) Armen, nicht derjenige, welcher die Armut leichter erträgt als die Reichen den Reichtum; denn dieser ist der reichere. — Sage mir doch, warum fürchtest du dich vor der Armut? Warum zitterst du vor ihr? Geschieht es nicht wegen des Hungers? nicht wegen des Durstes? nicht wegen der Kälte oder dergleichen? Aber es gibt keinen Menschen, ich wiederhole, es gibt keinen, der jemals in solche Not geraten wäre. „Schauet auf die vergangenen Geschlechter und sehet! Wer hat auf den Herrn vertraut und ist verlassen worden? Oder wer hat auf ihn gehofft und ist zuschanden geworden1?“ Und wie- S. 41 derum: „Schauet auf die Vögel des Himmels! Sie säen nicht, sie ernten nicht, sie sammeln nicht in die Scheunen; und euer himmlischer Vater ernährt sie2.“ Man wird uns schwerlich einen aufzeigen können, der so schnell durch Hunger und Kälte umgekommen wäre. Warum also zitterst du vor der Armut? Du kannst es nicht sagen. Wenn du im Notwendigen dein gutes Auskommen hast, warum denn zitterst du vor ihr? Weil du nicht eine ganze Schar von Dienern hast? Das bedeutet (für dich) volle Unabhängigkeit, beständige Glückseligkeit, Freisein von (jeglicher) Sorge. — Oder weil dein Hausrat, Bett und Einrichtung, nicht aus Silber gefertigt ist? Was hat denn der Besitzer dieser Dinge hinsichtlich des Genusses vor dir voraus? Gar nichts. Denn der Gebrauch ist der gleiche, mögen sie nun aus diesem oder jenem Stoffe verfertigt sein. — Oder weil du nicht in Respekt bei den Leuten stehst? Gott bewahre dich davor! Denn welches Vergnügen sollte es dir machen, wenn man vor dir zittert und dich fürchtet? — Oder weil du dich vor andern fürchten mußt? Aber es muß ja nicht sein, daß du dich fürchtest; (denn es heißt): „Willst du die Gewalt der Obrigkeit nicht fürchten? Tue das Gute, und du wirst von ihr Lob erhalten3,“ — Oder wendest du ein: weil wir leicht der Verachtung und übler Behandlung ausgesetzt sind? Daran trägt nicht so fast deine Armut die Schuld als die Schlechtigkeit (der Menschen). Denn während viele Armen ihr ganzes Leben hindurch unangefochten bleiben, haben Hochgestellte, Reiche und Fürsten ein traurigeres Ende genommen als die gemeinsten Verbrecher, Räuber und Grabschänder. Dieselbe Gefahr, welche für dich in der Armut liegt, liegt für einen andern im Reichtum, Gleichwie nämlich übelwollende Menschen dich deshalb mißhandeln, weil du hienieden verachtet bist, so tun sie jenem aus Neid und Scheelsucht. Und sie treiben es im letzteren Falle noch schlimmer als im ersteren; denn das ist eine noch viel stärkere Triebfeder zu böswilligen Angriffen. Wer vom Neide bestimmt wird, handelt durchwegs mit Aufbietung aller ihm zu S. 42 Gebote stehenden Kraft und Macht; wer es dagegen aus Geringschätzung tut, läßt sich oft auch von Mitleid gegen den Verachteten rühren. Gerade der Umstand, daß er arm ist, daß er in seiner Ohnmacht sich nicht wehren kann, veranlaßt ihn, von der Mißhandlung abzustehen. Wir sagen zu ihm: Da wirst du eine schöne Heldentat verüben, wenn du den und den umbringst; welch großartigen Genuß wirst du davon haben, wenn du einen armen Teufel totschlägst! — und auf diese Weise besänftigen wir seinen Zorn. Den Reichen aber verfolgt der Neid mit Hartnäckigkeit und läßt nicht eher ab, als bis er seine Absicht erreicht und all sein Gift ausgeschüttet hat.
Siehst du jetzt ein, daß weder die Armut noch der Reichtum an sich etwas Gutes ist, sondern daß alles auf unsere Gesinnung ankommt? Diese wollen wir ordnen, an christliche Weisheit gewöhnen! Wenn diese in guter Verfassung ist, so wird uns weder der Reichtum vom Himmelreiche anzuschließen vermögen noch die Armut uns zu kurz kommen lassen; wir werden vielmehr die Armut mit Gelassenheit ertragen und weder hinsichtlich des Genusses der zukünftigen Güter noch hienieden Schaden leiden, sondern sowohl diese genießen als auch die himmlische Seligkeit erlangen; deren wir alle teilhaftig werden mögen durch die Gnade und Menschenfreundlichkeit unseres Herrn Jesus Christus, mit welchem dem Vater gleichwie dem Hl. Geiste Herrlichkeit, Macht und Ehre sei jetzt und allezeit und in alle Ewigkeit. Amen.