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Werke Johannes Chrysostomus (344-407) In epistulam ad Philippenses Commentaire sur l'épître aux Philippiens
HOMÉLIE III.

4.

Ainsi ne pleurons pas en général ceux qui meurent , et n'ayons non plus tant de joie pour ceux qui survivent. Que ferons - nous donc? Pleurons sur les pécheurs, soit qu'ils meurent, soit qu'ils vivent. Réjouissons-nous sur les justes, soit qu'ils vivent, soit qu'ils meurent. Les premiers sont déjà morts tout vifs; les autres, même moissonnés par la mort, vivent toujours. Les uns, même habitant ce monde , méritent la compassion de tous, puisqu'ils sont ennemis de Dieu; les autres, même après le départ sans retour, sont heureux : ils sont allés à Jésus-Christ. Les pécheurs, quelque part qu'ils soient, dans ce monde ou dans l'autre, sont loin de leur roi et par conséquent dignes de pitié. Mais les justes, ici-bas ou au ciel, sont avec leur souverain, et bien plus heureux encore là-haut, parce qu'il le voient de plus près, non plus dans un reflet, non plus dans la foi, mais, Paul le dit, face à face.

Non, tous les morts ne doivent pas être pleurés; mais ceux-là seulement qui meurent dans leurs iniquités : à eux, nos lamentations, nos gémissements, nos larmes; car enfin, dites-moi, quelle espérance reste-t-il encore, quand on s'en va, chargé de péchés, vers ce lieu où il n'est plus possible de dépouiller le péché? Du moins, tant que dura leur séjour ici-bas, il restait une grande espérance : peut-être se convertiraient-ils ! Ils pouvaient s'amender ! Une fois partis pour l'enfer, ils n'ont rien à attendre de la pénitence même. « Qui, ô mon Dieu », s'écriait le prophète, « qui vous glorifiera dans l'enfer? » (Ps. VI, 6.) Comment ne pas pleurer ces misérables?

Pleurons donc ceux qui meurent ainsi; je ne vous le défends pas; pleurons ! non pas toutefois au mépris des bienséances , sans nous arracher les cheveux, sans nous dénuder les bras, sans nous déchirer le visage, sans revêtir de sombres livrées, mais en silence, mais avec les pleurs amers de notre âme. On peut bien pleurer avec amertume, sans y mettre cet appareil, sans en faire un jeu publie: car c'est vraiment un jeu d'enfant, que la douleur de quelques personnes. Ces gémissements en pleines rues ne partent pas d'un vrai chagrin, mais c'est pure montre, ambition, vanité ! bien des femmes même en font métier ! Pleurez avec amertume, gémissez dans votre demeure, sans témoin: ce sera une véritable compassion, qui même vous deviendra salutaire. Qui pleure ainsi sérieusement s'étudie, en conséquence, à mériter d'autant moins un si redoutable malheur; vous en concevez d'autant plus de crainte du péché à venir.

Pleurez les infidèles; pleurez ceux qui leur ressemblent et sortent de ce monde sans avoir connu la lumière, sans avoir été marqués du sceau de la foi. Voilà ceux qui méritent et vos gémissements et vos larmes. Ils sont exclus de la cour céleste, avec les damnés , avec ceux dont l'arrêt est prononcé. « En vérité, si quelqu'un ne renaît pas de l'eau et du Saint-Esprit, il n'entrera pas dans le royaume céleste ». Pleurez lies riches qui meurent au sein de leur opulence, sans avoir fait servir leurs richesses à la consolation de leurs âmes; ceux qui avaient l'occasion de laver leurs péchés, et qui ne l'ont point voulu. Oui, ceux-là, que chacun de nous les pleure en public et en particulier, mais sans jamais nous écarter des bienséances, mais en gardant toujours la (23) gravité, mais en évitant de nous ridiculiser. Pleurons-les non pas seulement un jour ou deux, mais toute notre vie : ainsi continuent les larmes, quand elles ne coulent pas d'une émotion insensée, mais d'un amour véritable et pur. Quant aux pleurs de folle tendresse, ils sont bientôt séchés, tandis que ceux qu'inspire la crainte de Dieu sont intarissables.

Pleurons ainsi nos morts, et secourons-les de tout notre pouvoir. Préparons-leur quelque consolation, si faible qu'elle soit, mais qui puisse être vraie et efficace. Comment? Par quel moyen? Prions pour eux, faisons prier, pour eux continuellement versons l'aumône aux pauvres. Toujours ainsi leur procurerons-nous quelque consolation. Ecoutez Dieu même qui dit : « Je protégerai cette ville, et pour moi-même, et pour David mon serviteur». Si le seul souvenir d'un juste a eu cette puissance, que ne pourront pas des oeuvres accomplies en faveur des morts?

Aussi n'est-ce pas en vain que les apôtres nous ont laissé la coutume et la loi : vous savez que, d'après eux, dans nos saints et redoutables mystères, il doit être fait mémoire des défunts. Ils savaient quel avantage, quel bien immense ce souvenir devait leur procurer. Dans le moment, en effet, où tout le peuple fidèle, uni au corps sacerdotal, debout, les bras étendus, offre le redoutable sacrifice, comment Dieu ne serait-il pas fléchi par les prières que nous adressons en leur faveur ? Car nous parlons de ceux qui sont morts dans la foi. Les catéchumènes n'ont aucune part à ces consolantes prières; privés de tout autre secours, il leur en reste un cependant, un seul, et lequel ? C'est que nous fassions pour eux l'aumône aux pauvres : leur pauvre âme en recueillera quelque bienfait.

Dieu veut, en effet, que nous nous prêtions mutuellement secours. Pour quel autre motif nous aurait-il commandé de prier pour la paix et pour la tranquillité publique? Pourquoi pour tous les hommes? lorsque dans cette universalité sont englobés les brigands , les violateurs de sépultures, les voleurs, et tant d'autres pervers chargés de crimes sans nombre? C'est que peut-être leur conversion s'en suivra. Comme donc nous prions pour des vivants en tout semblables à des cadavres, ainsi est-il permis de prier pour les défunts.

Job autrefois offrait des sacrifices pour ses enfants, et obtenait le pardon de leurs péchés: Je « crains », disait-il, «qu'ils n'aient péché dans leur coeur ». Voilà vraiment consulter les intérêts des siens. Loin de dire, comme le répètent aujourd'hui la plupart des hommes : Je leur laisserai des richesses ! Loin de dire J'amasserai pour eux la gloire ! loin de dire J'achèterai pour eux quelque commandement, quelques terres; que dit-il? J'ai peur que leur coeur n'ait péché! Quel avantage, en effet, procurent en définitive toutes ces propriétés attachées à ce bas monde ? Aucun. Le Roi, le suprême Roi et ses miséricordes, voilà ce que je veux leur laisser, certain qu'avec Lui, rien ne peut leur manquer. Car « le Seigneur me nourrit », a dit le prophète, « et rien ne me manquera ». Magnifique fortune, riche trésor ! Si nous avons la crainte de Dieu, nous n'aurons besoin de rien; sinon, eussions-nous gagné un royaume, nous serions encore les plus pauvres des hommes. Rien n'est grand comme celui qui craint Dieu. « Est-ce qu'en effet », dit la Sagesse, « cette crainte» du Seigneur « ne s'est pas placée au-dessus de tout ?» Ah! sachons donc l'acquérir; faisons tout pour sa conquête, fallût-il rendre à Dieu notre dernier souffle, fallût-il livrer notre corps aux tourments : que rien au monde ne nous fasse reculer : faisons tout pour gagner cette crainte salutaire. Ainsi deviendrons-nous plus riches que personne ici-bas; ainsi atteindrons-nous encore les biens à venir, en Jésus-Christ Notre-Seigneur, avec lequel soit au Père et au Saint-Esprit, gloire, puissance, honneur, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

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