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Œuvres Jean Chrysostome (344-407) In epistulam ad Philippenses Commentaire sur l'épître aux Philippiens
HOMÉLIE VI.

4.

Rendons grâces à Dieu pour l'instruction que nous venons d'entendre; demandons-lui qu'il nous accorde de la garder et de la retenir, afin que, peuple et prédicateur, en recueillent la joie , et les hérétiques la confusion. Supplions-le qu'il daigne aussi, pour la suite de ce discours, nous ouvrir la bouche, et nous inspirer pour l'instruction des moeurs. Prions-le qu'il nous donne une vie digne de notre foi, afin que, vivant pour sa gloire, nous ne fassions jamais par notre faute blasphémer son saint nom. « Malheur à vous », est-il écrit, « parce qu'à cause de vous le nom de Dieu est blasphémé ».

Si, lorsque nous avons un fils, (et que pouvons-nous avoir de plus proche qu'un fils?) et que nous sommes, à cause de lui, en butte aux outrages, nous le renions, nous le détestons, nous le rejetons; combien plus voyant des serviteurs ingrats, blasphémateurs et outrageux, Dieu ne devra-t-il pas les rejeter et les haïr? Et devenus les objets de cette aversion, de cette haine de Dieu, qui donc recevra, qui protégera ces misérables? Personne, Satan et les démons exceptés. Et cette proie du démon, quel espoir de délivrance lui reste? Quelle consolation dans sa triste vie?

Tant que nous sommes dans la main de Dieu, nul ne peut nous en arracher, tant elle est puissante. Mais une fois tombés hors de cette main, de cette puissance secourable, nous sommes perdus, exposés en proie à tous les ravisseurs, jetés sous tous les pieds qui voudront nous fouler , pareils à des murs croulants, à une haie renversée. Quand la muraille est faible, chacun facilement lui donne l'assaut ; et ce que je vais dire de Jérusalem, ne s'applique pas seulement à la cité sainte, mais, sachez-le, à tout homme. Or, qu'est-il écrit de Jérusalem ?

«Je chanterai au peuple que j'aime le cantique que mon bien-aimé a composé pour sa vigne. — Mon bien-aimé avait une vigne sur une colline, dans un lieu fertile. — Je l'ai close, je l'ai environnée d'un fossé, et j'ai planté un cep de Sorech ; j'ai bâti une tour au milieu, j'y ai construit un pressoir, et j'ai attendu qu'elle me produisît des raisins, et elle n'a produit que des épines. — Maintenant donc, vous, habitants de Jérusalem , et vous, hommes de. Juda, soyez juges entre moi et ma vigne. — Qu'ai-je dû faire de plus à ma vigne, et que je n'aie point fait? Car j'ai attendu qu'elle produisît du raisin; elle n'a produit que des épines. — Maintenant donc je vous montrerai ce que je veux faire à ma vigne. J'en arracherai la haie, et elle sera exposée au pillage; j'en détruirai la muraille, et elle sera foulée aux pieds. — Et j'abandonnerai ma vigne; elle ne sera plus taillée ni labourée; les épines y monteront, comme dans une terre inculte, et je commanderai aux nuées de ne plus lui épancher leurs ondes. — La vigne du Seigneur des armées,. c'est la maison d'Israël, c'est l'homme de Juda, autrefois son plant choisi. — J'ai attendu qu'ils fissent des actions de droiture, ils n'ont en faute que l'iniquité; et au lieu de la justice que j'attendais, j'entends la clameur qui les accuse ». (Isaïe, V, 1-7.)

Toute âme trouve ici sa leçon. Car lorsque le Dieu de toute bonté a comblé la mesure de ses bienfaits ; et que l'âme, au lieu de raisin, a produit les épines, Dieu arrache la haie, détruit le mur, et nous sommes en proie aux ravisseurs. Ecoutez comment et avec quelle douleur un autre prophète a dépeint cet état : « Pourquoi, mon Dieu, avez-vous détruit sa muraille? Pourquoi est-elle ravagée par tous les passants du chemin? Le sanglier de la forêt l'a dévastée; toute bête sauvage y a pris sa pâture ». (Ps. LXXIIX, 13, 14.) Sans doute, il parle plus haut du Mède et du Babylonien ; mais ici il ne le (40) désigne même pas. Ce sanglier, cette bête solitaire et sauvage, c'est le démon et ses puissances infernales. « Solitaire et sauvage sanglier » désigne et dépeint son impureté et sa férocité. Pour donner une image de ses instincts rapaces, les saints livres le comparent au « lion qui rôde en rugissant, cherchant qui il pourra dévorer». (I Pierre, V, 8.) Pour nous signaler ses poisons dangereux et mortels, ils l'appellent serpent et scorpion. « Foulez aux pieds », est-il dit, « les serpents, les scorpions, et toute la puissance de l'ennemi ». (Luc, X,19.) Pour nous faire comprendre à la fois son poison et sa force , ils le nomment dragon ; ainsi dans ce passage : « Le dragon que vous avez fait pour s'y jouer». (Ps. CIII, 26.) Au reste, dragon, serpent, aspic, sont des noms que l'Ecriture lui donne partout; comme à une bête tortueuse, d'aspects variés et de force redoutable, qui agite, trouble, bouleverse toutes choses dans les hauteurs comme dans les abîmes.

Toutefois ne craignez pas, ne perdez pas courage; veillez seulement, et il ne sera plus qu'un faible passereau. « Foulez aux pieds », a dit le Seigneur, «les serpents et les scorpions ». Lui-même, si nous le voulons, le jettera sous nos pieds comme une vile poussière.

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