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Œuvres Jean Chrysostome (344-407) In epistulam ad Philippenses Commentaire sur l'épître aux Philippiens
HOMÉLIE X.

4.

Jusques à quand enfin serons-nous cloués à cette misérable terre? Jusques à quand enfin n'aurons-nous point de regard pour le ciel? Ne voyons-nous pas, comme en vieillissant, tels ou tels ont déjà perdu jusqu'au sentiment du passé ? Ne voyons-nous pas mourir et jeunes et vieux? N'en voyons-nous pas qui, dès cette vie même, sont dépouillés de tout et complètement ruinés? Pourquoi convoiter ce qui est si fragile? Pourquoi nous attacher à des biens sans stabilité? Jusques à quand négligerons-nous la seule richesse durable ? Que ne donneraient pas les vieillards pour déposer le lourd fardeau des ans? Dès lors, quelle folie que ce désir de retrouver sa jeunesse première, jusqu'à consentir à tout livrer en échange pour la reconquérir, tandis que; placés en face d'une autre jeunesse qui sera sans déclin, d'une jeunesse comblée de richesses ineffables et d'une vie bien autrement vigoureuse, on ne veut pas même faire le moindre sacrifice pour l'acquérir, l'on préfère retenir ce qui, dans la vie présente, nous est (70) absolument inutile ! Ces prétendus biens ne peuvent ni vous sauver de la mort, ni conjurer une maladie, ni empêcher la vieillesse, non plus qu'aucun de ces accidents nécessaires et imposés par la loi de la nature; et vous y êtes attaché !

Qu'y gagnez-vous, répondez-moi ? L'ivrognerie, la gourmandise, des plaisirs déréglés qui nous tourmentent plus cruellement que ne feraient des bourreaux. Là se borne le profit que nous retirons de nos richesses, parce que nous n'en voulons pas d'autres; car si nous voulions, nous pourrions avec nos richesses acheter le ciel même. —Elles sont donc un bien, m'objecterez-vous? — Non, le bien n'est pas dans les richesses elles-mêmes, mais dans le coeur et la disposition de celui qui les possède. En ce point, tout dépend de la volonté, et u n pauvre même, s'il le -veut, peut aussi gagner le ciel. En effet, et je l'ai dit souvent, Dieu tient compte, non pas de ce qu'on donne, mais du bon coeur de celui qui donne; et le pauvre, en donnant peu, reçoit la récompense des plus riches, Dieu demandant à chacun selon ses facultés. Ce ne sont ni les richesses qui gagnent le ciel, ni la pauvreté qui mérite l'enfer. Notre volonté bonne ou mauvaise nous fait trouver l'une ou l'autre. A nous de la corriger, à nous de la dresser, cette volonté, et de la faire ce qu'elle doit être : dès lors tout nous deviendra facile. L'ouvrier, en effet, que sa hache soit d'or ou qu'elle soit de fer, coupe et aplanit aussi aisément le bois ; il se servira même mieux d'une de fer ; ainsi la vertu s'acquiert beaucoup plus facilement par la pauvreté. Car Jésus-Christ, parlant des richesses, a dit : « Il est plus facile à un chameau de passer par le trou d'une aiguille, qu'à un riche d'entrer dans le royaume des cieux ». (Matth. XIX, 24.) Contre la pauvreté il n'a point d'arrêt semblable; il dit au contraire : « Vendez tout ce que vous avez, donnez-le aux pauvres, et puis venez, suivez-moi » (Marc, X, 2-1), parce qu'en effet,.c'est le choix de la volonté qui décide à suivre Notre-Seigneur.

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Commentaire sur l'épître aux Philippiens
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