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Works John Chrysostom (344-407) In epistulam ad Philippenses Commentaire sur l'épître aux Philippiens
HOMÉLIE XII.

2.

Considérez quel grand espace nous avons à parcourir et combien est élevé le but où il nous faut voler avec les ailes de l'esprit, seules capables d'atteindre à cette grande hauteur. II faut monter là avec notre corps même, à qui ce terme est aussi proposé. « Car notre conversation », dit saint Paul, « est dans les cieux». (Philip. III, 20.) Là est notre palme. Or, voyez-vous quel sévère régime suivent les athlètes ? Comme ils ne touchent à aucun aliment capable d'énerver leurs forces; comme chaque jour ils s'exercent au gymnase sous un maître, sous une discipline? Imitez-les, déployez même pour votre âme une plus grande énergie. Votre palme est plus belle, vos adversaires sont plus nombreux; suivez un régime, car vos forces sont menacées de plus d'un côté; fortifiez vos jarrets et vos pieds, vous le pouvez, c'est l'affaire de votre volonté et non de la nature. Quant à celle-ci, nous devons l'alléger, de peur qu'elle n'oppose à l'agilité des jambes un poids accablant. Apprenez à avoir le pied sûr, le terrain glisse en maints endroits, et si vous tombez, vous perdez beaucoup ; toutefois, même tombé, relevez-vous ;ainsi vous sera-t-il encore permis de vaincre. Ne vous fiez pas à certain sol luisant et glissant, et vous ne tomberez pas; choisissez le ferme, le solide, toujours. Tenez le front, les yeux levés : les maîtres de la course recommandent cette allure, qui favorise l'effort. La tête trop penchée vous entraîne et vous fait tomber.

Surtout regardez en haut, là est votre palme ; la vue d'une palme augmente l'ardeur du désir; l'espérance vous ôtera le sentiment du labeur et des fatigues. L'éloignement vous fait paraître petite la récompense promise ; mais quelle est-elle enfin ? Ce n'est pas une branche de palmier, qu'est-ce donc? Le royaume des cieux, le repos éternel, la gloire avec Jésus-Christ, avec lui l'héritage, la fraternité, des biens infinis que le langage humain ne peut expliquer. Impossible à nous de vous développer les beautés de cette palme ineffable; celui-là seul la connaît qui l'a gagnée et va la recevoir. Ni l'or, ni les pierreries ne la composent ; elle est- mille fois plus précieuse; l'or, au prix d'elle, est de la boue ; au prix de sa beauté, les diamants sont de l'argile. Si conquérant de cette palme, vous arrivez au ciel, il vous sera donné d'y marcher entouré d'honneurs ;les anges, vous la voyant en main, vous environneront de respect; avec confiance vous approcherez de tous les trônes.

« En Jésus-Christ ». Voyez la connaissance de l'apôtre. Je fais tout, avoue-t-il, en Jésus-Christ; car à moins qu'il n'imprime le mouvement, tarit d'espace est infranchissable à notre faiblesse ; nous avons besoin d'être beaucoup aidés. Il a voulu que le théâtre de la lutte fût ici-bas; et là-haut, le couronnement. Chez nous la couronne est accordée sur le champ du combat; celle-là, au contraire, est placée sur des sommets splendides. D'ailleurs, dans nos cités mêmes, l'athlète ou l'écuyer vainqueurs, quand ils vont recevoir l'honneur tant recherché, ne restent pas en bas dans le stade; ils montent appelés par l'empereur, qui de son trône élevé , les couronne. Ainsi vous-mêmes, loin d'ici, vous recevrez la palme dans le ciel.

« Tout ce que nous sommes donc de parfaits, conclut-il, soyons dans ces sentiments, et si vous en avez d'autres, Dieu vous découvrira aussi ce que vous en devez croire ». Qu'est-ce que Dieu nous apprendra? Qu'il faut oublier tout ce que nous laissons derrière nous, de sorte que la marque de la perfection (80) c'est de ne se pas croire parfait. Mais alors, ô apôtre, pourquoi dites-vous : « Nous qui sommes parfaits? » Car enfin, ne voulez-vous pas, dites-moi, que nous partagions vos vues et vos sentiments? Or, si vous n'avez pas encore vaincu, si vous-même n'êtes pas parfait, comment voulez-vous que les parfaits adoptent une conviction que vous avez, vous qui n'êtes pas parfait encore? — Eh ! nous répond-il, c'est que cet humble sentiment est la perfection même; et « si vous avez quelque autre manière de voir, Dieu vous montrera ce que vaut votre idée ». Pour les prémunir contre l'orgueil, l'apôtre voudrait dire : Si quelqu'un parmi vous se croit déjà en pleine possession de la vertu ; et toutefois, il ne parle pas ainsi, il dit seulement : « Si vous avez quelque autre manière de voir, Dieu vous montrera ce qu'elle vaut. Vous voyez la modestie respectueuse de son langage. Dieu vous l'enseignera, dit-il; il ne vous l'apprendra pas seulement, il vous le persuadera. En effet, Paul enseignait, et Dieu faisait profiter l'enseignement. Encore ne dit-il pas : Dieu vous persuadera ; mais : Dieu vous éclairera pour montrer que c'est affaire d'ignorance. Ces paroles de l'apôtre n'ont pas trait à l'enseignement des dogmes, mais à la perfection des moeurs ; elles prescrivent que personne ne se regarde comme parfait; car dès qu'on se croit en pleine possession de la vertu, c'est qu'on n'a rien absolument.

« Cependant, pour ce qui est des choses auxquelles nous sommes parvenus, ayons les mêmes sentiments, demeurons dans la même règle ». Que signifie cette phrase : « Pour ce qui est des choses auxquelles nous sommes parvenus? » En attendant, dit l'apôtre, gardons le bien que nous avons conquis, la charité, la concorde, la paix; ce point, en effet, nous est gagné, « nous y sommes parvenus; restons dans la même règle, n'ayons tous qu'un même sentiment».— «Nous y sommes parvenus », c'est donc un fait accompli. Voyez-vous aussi que Paul veut que les commandements soient notre règle? Une règle n'admet ni addition ni retranchement; autrement ce n'est plus une règle. « Dans la même règle », c'est-à-dire dans la même foi, dans la même constitution.

« Mes frères, rendez-vous mes imitateurs, et proposez-vous l'exemple de ceux qui se conduisent selon le modèle que vous avez vu en nous ». Il a dit précédemment : Prenez-garde aux chiens, afin d'en éloigner ses chers néophytes; maintenant il leur propose les modèles à imiter. Si quelqu'un veut suivre notre exemple, dit-il, et marcher dans la voie que nous traçons, attachez-vous à lui. Bien que je sois absent, vous connaissez ma manière de faire, c'est-à-dire, mon plan de vie et de moeurs. Car il n'enseignait pas seulement par sa parole, mais encore par ses actions; comme dans un choeur ou dans une armée, chacun doit imiter le chef d'orchestre ou le général, et marcher avec ordre. Il suffit pour détruire l'ordre, de suivre une faction isolée.

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Commentaire sur l'épître aux Philippiens
Kommentar zum Briefe des hl. Paulus an die Philipper (BKV) Compare
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