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Commentaire sur l'épître aux Colossiens
5.
Mais ne donnons pas dans ce travers. Il n'y aura plus de déluge; il n'y aura plus de ces châtiments qui font périr tant de monde; mais c'est un commencement de supplice que la mort de l'homme qui ne croit pas au jugement. Qui est revenu de là-bas, s'écrie l'incrédule, pour nous dire et pour nous raconter ce qui s'y passe? Homme incrédule, si votre langage n'est qu'une plaisanterie, votre langage est déjà un mal ; il ne faut pas plaisanter sur de pareilles matières. C'est plaisanter sur des sujets qui n'ont rien de plaisant et sur des choses périlleuses. Mais si vous parlez sérieusement, si vous pensez qu'au-delà de cette vie il n'y a plus rien, comment osez-vous vous dire chrétien? Car je ne m'occupe point ici de ceux qui sont en dehors de notre religion. Pourquoi ce baptême que vous recevez? Pourquoi entrer dans l'Eglise? Est-ce que nous vous promettons de hautes dignités et des magistratures ? Non : tout notre espoir repose sur la vie future. Pourquoi venir à nous, si vous ne croyez ni aux saintes Ecritures, ni au Christ? Non : un tel homme n'est pas chrétien. Dieu me préserve de l'appeler ainsi ! Un tel homme est pire qu'un païen. Pourquoi ? Parce que tout en croyant à un Dieu, vous ne croyez pas en ce Dieu. La croyance du païen n'est pas une impiété ; lorsqu'on ne croit pas à l'existence du Christ, nécessairement on ne doit pas croire en lui. Mais il y a impiété, il y a même inconséquence à confesser que Dieu existe et à ne pas ajouter foi à sa parole. C'est un propos d'ivrogne, un propos inspiré par la sensualité, par la débauche et par l'intempérance que cette parole : « Mangeons et buvons; nous mourrons demain ». (I Cor. XV, 32.) Ce n'est pas demain, c'est au moment où vous parlez ainsi que vous mourez.
N'y aura-t-il donc, dites-moi, rien qui nous distingue des pourceaux et des ânes? Car enfin , s'il n'y a ni jugement, ni récompense , ni rémunération, ni tribunal, pourquoi avons. nous reçu la raison en partage? Pourquoi sommes-nous les rois de la création? Pourquoi commandons-nous aux créatures? Pourquoi les créatures nous obéissent-elles ? Voyez-vous comme le démon nous presse de tous côtés, comme il nous pousse à méconnaître le don que Dieu nous a fait ? Il confond tout, les serviteurs et les maîtres. Comme un (114) marchand d'esclaves, comme un esclave ingrat, il s'efforce de faire descendre un être libre à l'état de bassesse et d'abjection où tombe celui qui a offensé le Seigneur. On dirait qu'il veut supprimer le jugement; il voudrait supprimer Dieu. Oui, le démon est toujours ainsi. C'est par fraude, par ruse, c'est en usant de piéges qu'il agit; il n'agit pas franchement et de manière à nous mettre sur nos gardes. S'il n'y a pas de jugement, Dieu n'est pas juste ; c'est le langage de l'homme que je parle ici : et si Dieu n'est pas juste, il n'existe pas : enfin, si Dieu n'existe pas, tout est le jouet du hasard , il n'y a ni vice, ni vertu. Mais c'est là un langage que le démon ne tient pas ouvertement. Avez-vous bien vu le fond de la pensée de Satan? Voyez-vous comme il voudrait faire de nous des brutes ou plutôt des bêtes féroces ou même des démons? Ne l'écoutons pas. Oui, il y a un jugement, malheureux et infortuné que vous êtes. Et je sais bien pourquoi vous parlez comme vous le faites. C'est que vous avez bien des fautes sur la conscience ; vous avez offensé le Seigneur; vous ne parlez pas en pleine liberté, en pleine franchisé, et vous croyez pouvoir faire mentir la nature. En attendant, dit l'incrédule, je ne veux pas me mettre l'âme à la torture avec cette idée de la géhenne; si elle existe, je me persuaderai qu'elle n'existe pas et je me plongerai dans les délices.
Mais pourquoi donc entasser fautes sur fautes? Si vous croyez, pécheur que vous êtes, aux tourments de l'enfer, vous en serez quitte pour expier vos péchés. Mais si vous ajoutez à vos péchés le crime d'une incrédulité impie, vous serez puni en outre de cette incrédulité avec la dernière- rigueur. Et ce qui aura été pour vous une triste consolation d'un moment, deviendra contre vous un chef d'accusation qui vous vaudra un supplice éternel. Vous avez péché, soit. Mais est-ce une raison pour exhorter les autres à pécher aussi, en leur disant qu'il n'y a pas de géhenne? Pourquoi tromper les âmes simples? Pourquoi décourager le peuple de Dieu et lui ôter la force de lever les mains au ciel? Vous renversez tout, en tant que cela dépend de vous. S'ils vous écoutent, les gens de bien ne deviendront pas meilleurs; ils tomberont dans la mollesse et dans l'inaction; les méchants, de leur côté, persisteront dans le vice. Mais si nous corrompons les autres, obtiendrons-nous, pour cela, le pardon de nos péchés? N'avez-vous pas été témoin des tentatives du démon pour faire tomber et pour terrasser Adam? Le démon a-t-il obtenu son pardon pour cela? Son supplice, au contraire; a été certainement aggravé. Ne fait-il pas tout ce qu'il peut pour que nous portions la peine non-seulement de nos fautes, mais des fautes d'autrui? Ne croyons donc pas, en entraînant les autres dans notre perte, adoucir notre sentence; nous nous attirerons, au contraire, une condamnation plus lourde et plus cruelle. Pourquoi nous pousser dans l'abîme et nous perdre les uns les autres ? Ce sont là des habitudes sataniques. Homme, avez-vous péché? Vous avez un Dieu bon et clément; priez-le, suppliez-le, pleurez, gémissez, effrayez les autres et demandez qu'ils ne tombent pas dans les mêmes erreurs que vous. Qu'un esclave, après avoir offensé son maître, dise à son fils Mon fils, j'ai offensé mon maître; toi, efforce-toi de lui plaire et ne fais pas comme moi; cet esclave, dites-moi, n'obtiendra-t-il pas, jusqu'à un certain point, son pardon? Ne parviendra-t-il pas à calmer, à fléchir son maître? Mais si, tenant un tout autre langage, il fait entendre que son maître ne fera pas justice à chacun, que, pour lui, le bien et le mal se mêlent et se confondent, que dans sa maison, on ne sait pas gré aux esclaves de ce qu'ils font, que pensera le maître d'un esclave pareil? Ne lui fera-t-il pas subir un châtiment plus rigoureux encore ? Oui, certes, et il aura raison. Le premier esclave trouvera une certaine excuse dans son repentir; l'autre n'obtiendra point de pardon. A défaut d'autre exemple, suivez du moins l'exemple de ce riche qui, au milieu des tourments de l'enfer, disait : « Père Abraham, envoyez Lazare vers mes frères, de peur qu'ils ne viennent dans ce lieu de souffrances ». (Luc, XVI, 27, 28.) Il ne pouvait en sortir, lui ; mais il voulait empêcher les autres d'y tomber. Renonçons donc à notre langage satanique.
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Kommentar zum Briefe des hl. Paulus an die Kolosser (BKV)
5.
Warum empfängst du die Taufe? Warum betrittst du die Kirche? Stellen wir dir etwa Ämter und Würden in Aussicht? Unsere ganze Hoffnung beruht auf der Zukunft. Warum also kommst du her, wenn du nicht an die Hl. Schrift glaubst? wenn du nicht an Christus glaubst? Einen solchen kann ich keinen Christen heißen — Gott bewahre —, sondern muß ihn schlimmer nennen als die Heiden. Inwiefern? Insofern als du die Gottheit Christi annimmst und dennoch ihm als Gott keinen Glauben schenkst. Denn bei jenen bleibt die Gottlosigkeit sich konsequent; wer nämlich Christus nicht für Gott hält, der wird ihm notwendig auch den Glauben versagen. Hier aber ist die Gottlosigkeit inkonsequent, indem sie ihn als Gott bekennt und dennoch seine Aussprüche nicht für glaubwürdig hält. Nur die Trunkenheit, die Schwelgerei, die Üppigkeit kann diese Sprache führen: „Laßt uns essen und trinken; denn morgen sind wir tot1!“ Nicht morgen erst, sondern sobald ihr so sprecht, seid ihr schon tot. Sollen wir uns denn, ich bitte dich, in nichts von den Schweinen und Eseln unterscheiden? Denn gibt es weder Gericht noch Vergeltung noch Richterstuhl, wozu sind wir mit der so herrlichen Gabe der Vernunft ausgezeichnet und stehen über der ganzen Schöpfung? Warum herrschen wir, während sie uns dienen muß? — Beachte, wie der Teufel sich alle erdenkliche Mühe gibt, uns zur Verkennung des göttlichen Geschenkes zu bestimmen! Er sucht den Unterschied zwischen Sklaven und Herrn zu verwischen; er gleicht einem Seelenverkäufer und undankbaren Knechte, der den freien auf dieselbe niedrige Stufe herabzwingen will, S. 267 auf welcher sich der verbrecherische Sklave befindet. Und indem er scheinbar nur das Gericht aufhebt, hebt er in Wirklichkeit das Dasein Gottes auf. Das ist eben stets die Art des Teufels: er greift immer tückisch aus dem Hinterhalte an, nie offen und gerade, so daß wir uns sehr in acht nehmen müssen. Gibt es kein Gericht, so ist Gott nicht gerecht — menschlich gesprochen; ist Gott nicht gerecht, so gibt es überhaupt keinen Gott; gibt es keinen Gott, dann geschieht alles schlechterdings, dann sind Tugend und Laster nichtssagende Begriffe. Aber nichts davon spricht er offen aus. Begreifst du nun, worauf es der Teufel abgesehen hat? wie er den Menschen zum unvernünftigen Vieh, mehr noch zur wilden Bestie, mehr noch zum Teufel machen will? Lassen wir uns darum nicht verführen! Denn es gibt ein Gericht, du Elender und Unseliger! Ich weiß, wodurch du zu solchen Reden kommst: du hast viele Sünden begangen, hast Gott schwer beleidigt, das Vertrauen auf ihn eingebüßt; nun schaffst du dir den Wahn, die Dinge seien wirklich so, wie du sie dir zurechtlegst. —
Vorderhand, sagt man, brauche ich meine Seele nicht zu foltern durch den Gedanken an die Hölle; selbst wenn es eine Hölle geben sollte, will ich ihr doch die Existenz derselben ausreden; einstweilen lasse ich es mir hienieden wohl sein. — Warum häufst du Sünde auf Sünde? Wenn du beim Sündigen an das Dasein der Hölle glaubst, so wirst du nach dem Hinscheiden bloß für deine Sünden büßen; fügst du aber noch diesen Frevel dazu, so wirst du auch für diese gottlose Denkweise härtester Strafe verfallen; und was dir vorübergehend frostigen Trost gewährte, wird für dich die Ursache unaufhörlicher Qual sein. — Gesetzt, du hast gesündigt; warum verleitest du auch die andern zur Sünde dadurch, daß du die Hölle leugnest? Warum suchst du die Einfältigeren irrezuführen? Warum trachtest du den Eifer des Volkes zu lähmen? So viel an dir liegt, ist alle Ordnung zerstört. Die Eifrigen werden nicht eifriger werden, sondern gleichgültig; und die Schlechten werden von der Schlechtigkeit nicht abstehen. Wenn wir andere verderben, haben wir doch nicht Verzeihung unserer Sünden zu gewärtigen! Siehst du nicht, wie der Teufel sich an- S. 268 strengte, den Adam zu Falle zu bringen? Hat er etwa dadurch Verzeihung erlangt? Es wurde Anlaß zu noch größerer Strafe, so daß er nicht für die eigenen, sondern auch für die fremden Sünden gezüchtigt wird. Bilden wir uns also ja nicht ein, wir könnten uns ein gelinderes Gericht erwirken, wenn wir andere in das nämliche Verderben mit uns herabziehen! Dies wird es im Gegenteile nur strenger machen. Warum sollen wir uns selbst hassen und ins Verderben stoßen? Das wäre ja ganz satanisch. — O Mensch, du hast gesündigt? Du hast einen liebevollen Herrn; bitte, flehe, weine, seufze, schrecke die andern ab und warne sie vor dem Sturze in gleiches Unglück! Wenn im Hause ein Sklave, der etwas verschuldet hat, zu seinem Sohne spricht: Kind, ich habe den Herrn beleidigt; bestrebe du dich, ihm zu gefallen, damit du nicht dasselbe leidest! — sage mir, wird er nicht Vergebung finden? Wird er nicht seinen Herrn erweichen und milder stimmen? Wenn er aber statt solcher Worte beispielsweise also spräche: Der Herr vergilt nicht jedem nach Verdienst; jede Grenze zwischen gut und böse ist schlechterdings verwischt; in diesem Hause ist auf Dank nicht zu rechnen, — welche Ansicht, meinst du wohl, wird der Herr von ihm haben? Wird er nicht dafür noch strenger gestraft werden, als für seine eigenen Vergehungen? Mit Recht; denn dort mag die Unüberlegtheit der Leidenschaft entschuldigen, wenn auch nur schwach; hier aber (entschuldigt) nichts. Willst du also sonst niemanden nachahmen, so ahme wenigstens den reichen Prasser in der Hölle nach, welcher ausrief: „Vater Abraham, schicke zu meinen Verwandten, damit sie nicht an diesen Ort kommen2!“ — Da er selbst nicht hingehen konnte, um sie vor dem Sturze in gleiches Unglück zu warnen. Stehen wir ab von solchen satanischen Reden!