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Commentaire sur l'épître aux Colossiens
6.
Examinez maintenant ces illustres invités, vous verrez qu'ils sont au dedans ce que les autres sont au dehors, c'est-à-dire aveugles, estropiés, boiteux. L'hydropisie et la fièvre attaquent le corps chez les autres; chez eux elle attaque l'âme. Tel est en effet l'orgueil ; après le plaisir, l'âme est mutilée. Voilà ce que c'est que la satiété et l'ivresse; l'âme ne sort de là qu'estropiée et boiteuse. Les pauvres, au contraire, sont au moral ce que les grands sont au physique. Leur âme est belle et parée. Car, lorsqu'on vit en rendant grâces au Seigneur, quand on ne demande que le nécessaire, quand on possède cette haute raison, voilà le bonheur dans tout son éclat ! Mais voyons comment tout cela se termine. Là règnent l'intempérance, le rire immodéré, l'ivresse, la bouffonnerie, l'obscénité dans les propos; la présence des courtisanes bannit des entretiens toute pudeur. Ici règnent la douceur et la bienveillance. Celui qui invite les grands est cuirassé d'orgueil; celui qui invite les pauvres n'écoute que l'humanité et son bon coeur. C'est l'humanité qui dresse cette table; cette autre a été préparée par la vanité, par la dureté du coeur, fille de l'injustice et de la cupidité. Et cette vaine gloire, je le répète, aboutit à l'arrogance, à l'abrutissement, à la folie, fruits de la vaine gloire, tandis que l'humanité mène à remercier et à glorifier Dieu. Celui qui traite les pauvres reçoit ici-bas plus d'éloges; tandis que l'autre est un objet d'envie, et est regardé comme le père commun des pauvres même que ses bienfaits n'ont pas atteints. Les victimes de l'injustice trouvent parmi ceux même que l'injustice a épargnés des êtres compatissants qui font cause commune avec eux contre l'homme injuste. De même ceux qui ont rencontré une main bienfaisante trouvent dans ceux-là même qui n'ont pas reçu de bienfaits des gens tout prêts à louer, à admirer avec eux le bienfaiteur. L'amphitryon des grands est exposé à tous les traits de l'envie ; l'amphitryon des pauvres voit tout le monde s'intéresser à lui, entend le concert des voeux que l'on fait pour lui.
Voilà ce qui se passe ici-bas ! Et là-haut, quand viendra le Christ, le bienfaiteur du pauvre comparaîtra devant lui avec assurance, et, devant l'univers entier, le Christ lui dira : « J'avais faim, et vous m'avez nourri; j'étais nu, et vous m'avez habillé; j'étais étranger, et vous m'avez recueilli » ( Matth. XXV, 35); et autres choses pareilles. A l'autre, au contraire, il dira: «Esclave méchant et paresseux»; et puis : « Malheur à ceux qui s'étendent avec délices sur leurs couches moelleuses; qui dorment dans des lits d'ivoire, qui boivent des vins délicats ! » (Amos, VI, 4.) Malheur à ceux qui, s'inondant de parfums exquis, croient à la durée de ces plaisirs éphémères ! J'avais mon but en vous tenant un pareil langage. J'ai voulu changer vos coeurs. J'ai voulu vous engager à chercher en tout votre intérêt véritable. Mais, me direz-vous, si je fais les deux; si j'invite les grands et les pauvres! Voilà les mots qui sont dans toutes les bouches ! Mais dites-moi: pourquoi donc, au lieu de diriger toutes vos actions vers un but d'utilité, les diviser ainsi; pourquoi vous jeter d'un côté dans des dépenses inutiles, quand de l'autre vous dépensez utilement votre avoir? Si, tout en semant, vous jetiez votre grain en partie sur la pierre, en partie sur un bon terrain, seriez-vous content et me diriez-vous Qu'est-ce que cela fait si je sème à la fois au hasard et sur une bonne terre? Pourquoi en effet ne pas jeter tout ce grain sur une bonne terre; pourquoi diminuer ainsi votre profit? Quand (108) il s'agira d'amasser des richesses, vous raisonnerez, vous en amasserez de tous côtés. Et ici, pourquoi ne raisonnez-vous pas? Et, s'il faut placer votre argent à intérêt, vous ne direz pas: Pourquoi ne pas placer « telle somme chez les riches, telle autre chez les pauvres? » Vous placerez le tout le mieux possible. Ici donc, et quand il s'agit d'intérêts aussi grands, pourquoi êtes-vous moins sage; pourquoi ne pas faire trêve aux folles dépenses, aux profusions inutiles?
Mais ces dépenses que vous blâmez me profitent aussi. — Comment cela? Elle me font des amis. Tristes amis que ceux qui le deviennent de cette manière ! Tristes amis que ces parasites qui hantent votre table, pour s'y gorger de vos mets! Est-il rien de plus fade qu'une amitié qui jaillit d'une semblable source ! Ah ! ne faites pas une telle injure à un sentiment aussi admirable que la charité. Ne la faites pas sortir d'une racine aussi impure. — C'est comme si vous donniez à un arbre chargé de fruits, d'or et de diamants, non pas une racine aussi précieuse que ses fruits, mais une racine putréfiée. Oui, vous faites ici de même; car si l'amitié s'engendrait ainsi, il n'y aurait rien de plus froid que l'amitié. Mais ces repas, ceux dont je parle, nous gagnent le coeur non pas des hommes, mais de Dieu, et, quand ils sont toujours les mêmes, c'est toujours le même ami qu'ils nous conservent. Semer son argent de côté et d'autre, c'est peut-être dépenser beaucoup, mais ce n'est rien faire qui vaille; dépenser tout son avoir, comme je l'entends, c'est peut-être dépenser peu, mais, devant Dieu, c'est tout. Que l'on donne peu ou beaucoup, la question n'est pas là; il s'agit de donner, selon ses moyens. Pensons à ces hommes dont l'un gagna cinq talents et l'autre deux ; pensons à la femme qui donna ses deux oboles; pensons à la veuve du temps d'Elie. La femme aux deux oboles n'a pas dit : Qu'importe que je garde une obole, puisque j'en ai donné une; elle a sacrifié tout son avoir. Et vous, avec toutes vos richesses, vous voilà plus parcimonieux que cette femme ! Ah ! songeons bien à notre salut et faisons l'aumône. Nous ne pouvons rien faire de mieux; nous ne pouvons rien faire qui nous soit plus profitable. C'est ce que nous prouvera l'avenir, et déjà le présent nous le prouve. Vivons donc pour la gloire de Dieu, et faisons ce qui lui plaît, pour nous montrer dignes des biens qu'il nous a promis. Puissions-nous les obtenir par la grâce et la bonté de Notre-Seigneur Jésus-Christ, auquel gloire, puissance et honneur, maintenant et toujours, et dans tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il.
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Kommentar zum Briefe des hl. Paulus an die Kolosser (BKV)
6.
Wenn du auch die Geladenen selbst näher betrachten willst, so wirst du finden, daß die einen innerlich das sind, was die andern äußerlich: blind, verstümmelt, lahm. Und wie bei diesen der Leib, so ist bei jenen die Seele: behaftet mit Wassersucht und Aufgedunsenheit; denn diesem Übel gleicht der Hochmut. Denn die Schlemmerei zieht Verkrüppelung nach sich; damit nämlich läßt sich die Völlerei und Trunkenheit vergleichen: sie macht lahm und bresthaft. — Umgekehrt wirst du bei den anderen wahrnehmen, daß sie der Seele nach so beschaffen sind wie jene dem Leibe nach: glänzend, reich geschmückt. Denn bei denen, welche in beständiger Danksagung leben, welche nichts weiter als ihr Auskommen suchen, welche einen tugendhaften Wandel führen, herrscht solcherart ungetrübte Heiterkeit. — Wir wollen aber auch hier wie dort das Ende betrachten! Dort aus- S. 251 gelassene Lustigkeit, zügelloses Gelächter, Trunkenheit Possenreißerei, anstößige Unterhaltung — weil nämlich die Gäste selbst anstehen, Zoten vorzubringen, so wird es durch die feilen Dirnen besorgt —; hier dagegen Menschenliebe, Sanftmut. Dort steht dem einladenden Hauswirte bei Zurüstung des Mahles eitle Ruhmsucht zur Seite; hier dagegen Menschenliebe und Sanftmut. Denn diesen Tisch bestellt die Menschenliebe, jenen aber die Eitelkeit und Herzlosigkeit, hervorgehend aus Ungerechtigkeit und Habgier. Jene Tafel endet, wie gesagt, in Übermut, in Verrücktheit, in Raserei — denn solche Sprößlinge treibt die Eitelkeit —; diese in Danksagung und Lobpreisung Gottes. Ja auch die Anerkennung von Seiten der Menschen ist hier größer. Während man nämlich dort den Gastgeber vielfach beneidet, sehen hier alle in ihm einen gemeinsamen Vater, selbst diejenigen, welche keine Wohltat von ihm empfangen haben. Gleichwie, wenn jemandem Unrecht geschehen ist, auch die nicht davon Betroffenen ihn bemitleiden und alle ohne Unterschied gegen den Verüber des Unrechtes Partei ergreifen: gerade so zollen hier, wo andern Gutes erwiesen wird, die Nichtbeteiligten ebenso wie die Beteiligten dem Wohltäter Beifall und Bewunderung. Dort veranlaßt die Tafel grimmen Neid, hier warme Teilnahme und innige Gebete von allen. — So schon hienieden. Im Jenseits aber, bei der Ankunft Christi, wird dieser mit großer Zuversicht vor ihm stehen und im Angesichte der ganzen Welt die Worte vernehmen: „Du sahst mich hungrig, und hast mich gespeist; nackt, und hast mich bekleidet; fremd, und hast mich beherbergt usw.1.“ Jener aber wird den gegenteiligen Ausspruch vernehmen: „Du böser und träger Knecht2!“ und ferner: „Wehe euch, die ihr schwelgt auf euren Lagern und schlaft auf elfenbeinernen Betten, die ihr den geklärten Wein trinkt und mit den besten Salben euch salbt3!“ Sie sahen die Dinge als bleibend an und nicht als vergänglich.
Wir haben uns über diesen Gegenstand nicht ohne Absicht so ausführlich verbreitet, sondern um euch zu S. 252 bestimmen, daß ihr eure Gesinnung ändert und nichts tuet, was keinen Gewinn bringt. — Was liegt denn daran, wendet man ein, daß ich dies oder jenes tue? Das ist die gewöhnliche Sprache seitens aller. Und was zwingt dich denn, sage mir, während du alles mit Nutzen tun könntest, einen Unterschied zu machen und das eine nicht nur ungehörig, sondern auch zwecklos, das andere aber nutzbringend zu verwenden? Sage mir doch, wenn du beim Säen einen Teil des Samens auf steinigen Grund, den anderen auf gutes Erdreich würfest, wäre dir das gleichgültig und würdest du da auch sagen: Was schadet es, wenn wir einen Teil umsonst, den anderen auf besten Boden ausstreuen? Warum denn nicht alles auf bestes Erdreich? Warum schmälerst du deinen Gewinn? Wenn es sich darum handelt, Geld einzutreiben, führst du nicht diese Sprache, sondern trachtest, es von überall her einzusammeln; hier aber beobachtest du nicht das gleiche Verfahren? Und wenn du Geld ausleihen sollst, so sagst du gewiß nicht: Was verschlägt es, wenn wir die eine Hälfte an Unbemittelte, die andere an Vermögliche hinausgeben, sondern du legst das Ganze bei den letzteren an; hier aber, wo so großer Gewinn in Aussicht steht, rechnest du nicht ebenso und gibst endlich einmal die vergebliche und zwecklose Verschwendung auf? — Ja, höre ich entgegnen, es trägt doch auch dies Gewinn ein. — Sage mir, welchen? — Es vermehrt die Freundschaften. Nichts Frostigeres, als Leute, die deswegen Freunde werden, der Tafel und des Sattessens halber; nur Parasitenfreundschaften erwachsen daraus. Treibe keinen Mißbrauch mit etwas so Erhabenem, wie es die Liebe ist, und sage nicht, eine solche Freundschaft sei ihre Wurzel. Das wäre geradeso, wie wenn einer behauptete, die Wurzel eines Baumes, der Gold und Edelsteine trägt, sei nicht von derselben Art, sondern sprieße aus Fäulnis hervor. So machst es auch du. Denn selbst zugegeben, eine Freundschaft entstehe auf solche Art, so kann es doch nichts Frostigeres geben als sie. — Jene anderen Gastmähler dagegen stiften eine Freundschaft, nicht mit Menschen, sondern mit Gott, und zwar eine innige, wenn sie mit inniger Liebe veranstaltet werden. — Denn wer sein Geld zum Teil dahin, zum Teil dorthin S. 253 verwendet, der hat nichts Großes getan, selbst wenn er viel gibt; wer aber alles dahin verwendet, der hat ein Ganzes vollbracht, auch wenn er nur wenig bieten kann. Handelt es sich doch nicht darum, daß man viel oder wenig, sondern darum, daß man nicht unter seinem Vermögen gibt. Denken wir an jenen, der fünf Talente, und an jenen, der zwei Talente gewann4 denken wir an die Witwe, die zwei Heller in den Opferkasten legte5 denken wir an die Witwe in den Tagen des Elias6! Jene, welche die zwei Heller hineinwarf, sagte nicht: Was schadet es, wenn ich nur einen Heller opfere, den andern aber für mich behalte? Nein, sie gab alles hin, was sie zu ihrem Lebensunterhalte besaß. Du aber lebst in so großem Überfluß, und dennoch bist du karger als sie. —
Laßt uns daher unser Seelenheil nicht vernachlässigen, sondern uns auf die Mildtätigkeit verlegen! Denn es gibt nichts Besseres als sie. Die Zukunft wird es lehren; ja bis zu einem gewissen Grade lehrt es schon die Gegenwart. So laßt uns denn zur Ehre Gottes leben und tun, was ihm wohlgefällt, auf daß wir der verheißenen Güter gewürdigt werden; deren wir alle teilhaftig werden mögen durch die Gnade und Menschenfreundlichkeit unseres Herrn Jesus Christus, mit welchem dem Vater gleichwie dem Heiligen Geiste Herrlichkeit, Macht und Ehre sei, jetzt und allezeit und in alle Ewigkeit. Amen.