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Werke Johannes Chrysostomus (344-407) In epistulam ad Colossenses commentarius Commentaire sur l'épître aux Colossiens
HOMÉLIE VIII.

1.

Mon dernier discours, je le sais, a heurté bien des susceptibilités. Mais que faire? Vous connaissez les préceptes du Seigneur. Ce n'est pas ma faute. Que faire encore une fois? Ne voyez-vous pas les créanciers jeter dans les fers leurs débiteurs récalcitrants ? Vous venez d'entendre saint Paul s'écrier : « Faites mourir les membres de l'homme terrestre qui est en vous, la fornication, l'impureté, les abominations, les mauvais désirs et l'avarice qui est une idolâtrie ». Qu'y a-t-il de pire que le genre d'avarice qui vous possède ? Mais que dis-je, c'est plus grave encore que de l'avarice; c'est un usage insensé de l'argent. « L'avarice qui est une idolâtrie ». Voyez-vous où mène cette passion ? Ne vous irritez point de mes paroles. Car je ne voudrais pas me faire gratuitement et de gaîté de coeur des ennemis parmi vous. Mais je voudrais vous rendre vertueux; je voudrais que vous vous fissiez, par votre vertu, une bonne réputation. Mon langage n'est pas celui d'un maître impérieux; c'est l'expression de la tristesse et de la douleur. Pardonnez-moi , pardonnez-moi : je ne cherche pas le scandale; mais je suis forcé de m'expliquer avec vous. Je ne vous parle plus du malheur des pauvres; je vous parle de votre salut : Malheur, oui malheur à ceux qui auront refusé des aliments au Christ ! Qu'importe même que vous donniez des aliments à un pauvre, si vous vous plongez si avant dans le luxe et dans les délices ? La question n'est pas de savoir si vous donnez beaucoup, mais si vous donnez en proportion de ce que vous avez. La charité qui n'est pas à la hauteur de vos moyens n'est qu'une charité illusoire.

« Faites donc mourir », dit saint Paul, « les membres de l'homme terrestre qui est en vous ». Mais que signifient ces paroles ? N'avez-vous pas dit, ô apôtre, que nous étions ensevelis, circoncis, que nous nous étions dépouillés du corps des péchés que produit la chair? (Rom. VI, 4; Colos. II, 11 et III, 9.) Que signifient donc maintenant ces paroles : « Faites mourir les membres de l'homme terrestre ? » Parlez donc sérieusement. Avons-nous maintenant des membres terrestres? Non, il n'y a point contradiction entre les deux textes. Qu'après avoir nettoyé ou plutôt refondu une statue, qu'après lui avoir rendu son éclat primitif, un statuaire dise qu'elle a été dérouillée, il est vrai, mais qu'il faut se livrer à un nouveau travail, pour la dérouiller encore, il n'y aura pas contradiction dans son langage. Ce n'est pas la rouille déjà enlevée, c'est la rouille qui est survenue plus tard qu'il conseille d'enlever. Ainsi l'apôtre ne parle pas de la mortification première, ni des anciennes fornications, mais de celles qui surviennent plus tard. Mais, disent les hérétiques, voilà Paul qui calomnie la création ! N'a-t-il pas dit plus haut: « Pensez aux choses du ciel et non à celles de la terre ?» Et maintenant il vient nous dire : « Faites mourir les membres terrestres qui sont en vous ! » Je réponds que ces mots « les membres terrestres » signifient le péché et ne calomnient en rien la création. Oui, il donne aux péchés le nom de choses terrestres, soit parce qu'ils (145) sont le fruit des pensées terrestres et qu'ils se commettent sur la terre , soit parce qu'ils montrent l'homme terrestre dans le pécheur. « La fornication , l'impureté » , dit-il. Il passe sous silence les habitudes qu'il serait honteux de nommer; le mot impureté dit tout. « Les abominations, les mauvais désirs », tout est compris dans ces termes généraux; il y a là toutes les mauvaises passions : la haine, la colère, la sombre envie, et l'avarice qui est une idolâtrie.

« Puisque ce sont ces crimes qui attirent la colère de Dieu sur ses enfants incrédules». Il a recours à bien des raisonnements pour les détourner du péché. Il leur expose les bienfaits qu'ils ont reçus, les maux de la vie future dont nous avons été délivrés, ce que nous étions alors, ce que nous sommes devenus, comment et pourquoi nous avons été délivrés. Tout cela devrait suffire pour ramener les pécheurs. Mais voici la raison la plus forte, raison terrible à entendre, mais qui est loin d'être inutile à dire : « Ce sont ces crimes qui attirent la colère de Dieu sur ses enfants incrédules ». Il n'a pas dit: « Sur vous » ; il a dit : « Sur ses enfants incrédules ». — « Et vous avez commis vous-mêmes ces actions criminelles, quand vous viviez dans ces désordres ». Eloge implicite; il veut dire qu'ils n'y vivent plus. Ce langage s'applique au passé. « Maintenant déposez aussi vous-mêmes le fardeau de tous ces péchés ». Il commence, selon son habitude, par un terme général, tous ces péchés ; puis il les détaille : ce sont les mauvaises passions de l'âme. « La colère, l'aigreur, la malice, la médisance; que les paroles déshonnêtes soient bannies de votre bouche. N'usez point de mensonge les uns envers les autres ». Que les paroles déshonnêtes soient bannies de votre bouche , ajoute-t-il énergiquement, car de telles paroles sont des souillures. « Dépouillez le vieil homme et ses couvres. Revêtez-vous du nouveau qui se renouvelle en avançant dans la connaissance « de Dieu, étant formé à la ressemblance de Celui qui l'a créé». Il est bon de rechercher ici pourquoi il désigne sous le nom de membres, d'homme et de corps, la corruption humaine, et pourquoi il désigne encore sous les mêmes noms la vie vertueuse. Si le péché c'est l'homme , pourquoi faire suivre le mot « homme » de ce mot : « Avec ses actes? » Car il a déjà parlé du vieil homme, en montrant qu'il désigne par là non toutes les couvres de l'homme , mais le péché. Le libre arbitre en effet est plus important que la substance, et c'est ce libre arbitre plutôt que la substance qui constitue l'homme. Ce n'est pas la substance de l'homme en effet qui précipite l'homme dans la géhenne ou qui le transporte dans le royaume des cieux, c'est le libre arbitre, et ce que nous aimons dans l'homme ce n'est pas l'homme, c'est telle ou telle qualité. Si donc le corps est la substance, et si la substance est irresponsable pour le bien comme pour le mal, comment le corps serait-il le mal ?

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