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Works John Chrysostom (344-407) In epistulam ad Colossenses commentarius Commentaire sur l'épître aux Colossiens
HOMÉLIE XII.

7.

Rien de plus doux que la vertu ; rien de plus suave que la tempérance ; rien de plus désirable que l'honneur. Que les noces soient telles que je le demande, et l'on verra quel plaisir on y trouve. Faites bien attention aux conditions que je pose: pour une jeune fille, il faut, avant tout, chercher un mari qui puisse être à la fois son époux, son protecteur et son tuteur. Il y a là un corps sur lequel il faut mettre une tête. Ce n'est pas une esclave que vous donnez à un maître; c'est votre fille à laquelle vous allez donner un époux. Ne cherchez ni la richesse, ni la splendeur de la naissance, ni l'éclat du berceau ; tout cela est superflu ; mais demandez chez l'époux de votre fille, la piété, la douceur, la véritable sagesse, la crainte de Dieu, si vous voulez que votre fille soit heureuse. En courant après la richesse, loin de faire le bonheur de votre fille, vous ferez son malheur; car, de libre qu'elle était vous la rendrez esclave. L'or n'est point aussi doux que la servitude est amère. Ne cherchez donc pas tous ces vains avantages; donnez à votre fille un mari de sa condition. Si la chose est impossible, cherchez un mari plutôt pauvre que riche, si vous ne voulez pas pour votre fille un maître, mais un époux.

Quand vous l'aurez bien choisi, quand vous serez décidé à lui donner votre fille, priez le Christ d'honorer cette union de sa présence; il ne s'y refusera pas; car c'est lui qui doit être présent dans ce mystère. Et priez-le de vous donner, pour votre fille, l'époux que vous demandez. Ne restez pas au-dessous de l'esclave d'Abraham qui, parti pour un si long voyage, sut deviner à qui il devait avoir recours et vit son entreprise couronnée d'un plein succès. Si vous flottez dans l'incertitude, si vous n'êtes pas encore fixé, ayez recours à la prière et dites à Dieu : Que votre volonté et votre prévoyance me viennent en aide. Reposez-vous sur lui de toute cette affaire. De cette manière, vous l'honorerez et il vous récompensera. Il y a ici deux chose à faire : il faut confier à Dieu les intérêts de votre fille; il faut lui chercher un mari selon Dieu, c'est-à-dire un homme probe et honorable. Au moment de la célébration, n'allez pas de maison en maison emprunter des miroirs et des objets de toilette. Le (177) mariage n'est pas une affaire d'ostentation; vous ne menez pas votre fille à la parade. Contentez-vous des ressources que vous trouvez chez vous, invitez vos voisins, vos amis et vos parents; invitez tous les gens de bien, tous les gens honnêtes que vous connaissez, et priez-les de se contenter de ce que vous leur offrez. Point de danseurs de profession : c'est une dépense superflue et peu honorable. Avant tout, invitez le Christ à ces noces, vous savez quels sont ses représentants ici-bas. Le bien que vous ferez, dit-il, au plus humble d'entre vous, c'est à moi que vous le ferez. (Matth. XXV, 45.)

Ce n'est pas, gardez-vous de le croire, un ennui et une corvée d'inviter les pauvres pour l'amour du Christ; mais c'est une corvée bien lourde d'inviter des courtisanes. Inviter les pauvres est un moyen de s'enrichir; inviter les courtisanes est un moyen de se ruiner et de se perdre. Donnez à la jeune mariée, pour parure, non pas des robes enrichies d'or, mais des vêtements ordinaires dont la pudeur et la bonté rehaussent l'éclat. Au lieu de vêtements brodés d'or, qu'elle revête la pudeur et la décence, sans rechercher les parures mondaines. Point de bruit, point de désordre. Qu'on appelle le fiancé et qu'on remette entre ses mains la jeune fille. Que la sobriété, que la pure allégresse de l'âme règnent au festin. De telles noces seront la source d'une foule d'avantages et ne compromettront pas votre existence. Mais les noces, pour ne pas dire les parades matrimoniales d'aujourd'hui , de combien de maux ne sont-elles pas la source? Le festin est terminé et, tout aussitôt, on s'inquiète, on a peur que quelque pièce d'argenterie prêtée ne se retrouve pas, et voilà la gaieté qui fait place à une insupportable inquiétude.

Mais cette inquiétude et ce chagrin, direz-vous, sont pour la personne chargée de l'ordonnance du repas. Ah ! la nouvelle mariée elle-même n'en est pas exempte. Que dis-je? tous les désagréments qui surviennent ensuite, deviennent son partage. Cette ruine complète, quel sujet de tristesse ! Cette demeure livrée à l'abandon, quel sujet de chagrin l d'un côté le Christ, de l'autre le démon; d'un côté l'allégresse, de l'autre l'inquiétude; d'un côté le plaisir, de l'autre la douleur; d'un côté la dépense, de l'autre rien qui y ressemble; d'un côté l'opprobre et la honte, de l'autre la modération; d'un côté l'envie, de l'autre absence complète de jalousie; d'un côté l'ivresse, de l'autre la sobriété, le salut, la sagesse. Réfléchissons à tous ces détails et arrêtons-nous dans cette mauvaise voie où nous sommes soyons agréables à Dieu et montrons-nous dignes d'obtenir les biens promis à ceux qui l'aiment, par la grâce et la bonté de Notre-Seigneur Jésus-Christ, auquel, conjointement avec le Père et le Saint-Esprit, gloire, honneur et puissance, maintenant et toujours, et dans tous les siècles des siècles ! Ainsi soit-il.

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