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Works John Chrysostom (344-407) Commentaire sur la première épitre aux Thessaloniciens
HOMÉLIE IX.

1.

Rien n'égale l'inutile et avide curiosité qui pousse l'homme à connaître ce qui est obscur et caché. C'est le propre d'un esprit infirme et mal cultivé. La naïveté dès enfants ne se lasse pas de harceler pédagogues, précepteurs et parents, de mille questions où il n'y a rien que ces mots, quand donc ceci, quand donc cela? C'est le résultat d'une existence que rien ne gêne, et qui n'a rien à faire. Il y a beaucoup de choses que notre esprit est pressé d'apprendre et de connaître, et surtout l'époque de la consommation des siècles. Rien d'étonnant qu'il nous arrive ce qu'ont éprouvé ces saints apôtres, possédés, plus que personne ne le fut jamais, de la même inquiétude avant la passion, ils entourent le Christ, ils lui disent: « Dites-nous quand ces choses arriveront? quel sera le signe de votre avènement « et de la consommation du siècle?» (Matth. XXIV, 3.) Après la passion, après la résurrection, ils lui disaient: « Seigneur, sera-ce en ce temps que vous rétablirez le royaume d'Israël?» (Act. I, 6.) Et ce fut là la première question qu'ils lui adressèrent. Il n'en fut pas de même plus tard. En effet, une fois qu'ils ont reçu le Saint-Esprit, non-seulement ils ne font plus de questions, non-seulement ils acceptent leur ignorance, mais encore ils répriment, chez les autres, une intempestive curiosité.

Ecoutez donc ce que dit aujourd'hui le bienheureux Paul : « Or, pour ce qui regarde les temps et les moments, mes frères, vous n'avez pas besoin qu'on vous en écrive». Pourquoi ne dit-il pas : Personne n'en sait rien? Pourquoi ne dit-il pas : C'est un secret, mais « Vous n'avez pas besoin qu'on vous en écrive?» C'est qu'une autre réponse les aurait tourmentés; celle qu'il leur fait, les console; ce « vous n'avez pas besoin », montre ce qu'il y a de superflu , d'inutile, dans une recherche qu'il ne faut pas continuer. Car quel profit? répondez-moi. Mettons la consommation des siècles dans vingt ans, dans trente ans, dans cent ans : après? Que nous importe? La consommation n'est-elle pas, pour chacun de nous, la fin de sa vie à lui ? Que signifie ce mal que vous vous donnez pour connaître, et comme enfanter la consomma#on? Ce qui nous arrive en d'autres circonstances, nous l'éprouvons ici. En d'autres circonstances, nous négligeons nos affaires particulières pour celles des autres, nous disons : Un tel est un débauché, un tel est un adultère, celui-ci a commis un brigandage, celui-là a fait du tort à tel autre; nul ne s'occupe de ses affaires; on s'inquiète de tout ce qui est étranger, plutôt que de ses propres intérêts; de même ici, chacun de nous, au lieu de s'inquiéter de sa fin particulière, veut savoir quelle sera la fin commune. Eh, que vous importe cette lin universelle? Faites, (227) dans de bonnes dispositions, votre fin à vous, et vous n'aurez rien à craindre de la grande consommation. Qu'elle soit éloignée, qu'elle soit proche, cela ne nous touche en rien. Voilà pourquoi le Christ ne répond pas; il sait que la question est sans intérêt. Comment ! sans intérêt? me répond-on. Celui qui n'a rien voulu dire, sait bien pourquoi la question est sans intérêt; écoutez ce qu'il dit aux apôtres : « Ce n'est point à vous de savoir les temps et les moments que le Père a réservés à sa puissance propre». (Act. I, 7.) Que signifie cette recherche curieuse? Voilà ce qu'entendit, avec les autres apôtres, Pierre leur chef, pour prix d'une indiscrète curiosité. Très-bien , réplique-t-on, mais si l'on était mieux instruit, on pourrait fermer la bouche aux gentils. Comment cela? répondez-moi. C'est que les gentils, fait-on observer, regardent le monde comme un dieu; donc si nous connaissions l'époque de la consommation, nous leur fermerions la bouche. Très-bien que faut-il pour leur fermer la bouche? leur montrer que ce monde sera détruit, ou leur apprendre l'époque de la destruction ? Voulez-vous leur fermer la bouche, dites leur que ce monde aura une fin; s'ils ne vous accordent pas ce point, ils ne vous accorderont pas l'autre davantage.

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Commentaire sur la première épitre aux Thessaloniciens
Homilien über den I. Thessalonicher-Brief (BKV) Compare

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