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Œuvres Jean Chrysostome (344-407) In epistulam ii ad Thessalonicenses homiliae 1-5 Commentaire sur la deuxième épitre aux Thessaloniciens
HOMÉLIE V.

9.

La femme aussi a beaucoup à gagner à voir un homme paisible et modeste, à passer sa vie avec lui ; il en est de même de l'enfant. Donc, chacun de nous peut être un docteur. « Edifiez-vous », dit en effet l'apôtre, « les uns les autres, ainsi que vous le faites ». (I Thess, V, 11.) Pesez ces paroles, je vous en prie. Voilà quelque dommage qui est arrivé dans votre maison; votre femme est toute bouleversée, attendu qu'elle n'a pas grande force et qu'elle est mondaine. Eh bien ! que le mari soit philosophe, se moque du dommage .éprouvé; il la console, il la persuade; elle opposera à cet accident la force d'une âme généreuse. Eh bien, je vous le demande, le mari ne lui sera-t-il pas beaucoup plus utile que tous nos discours ? Tout lé monde peut parler, c'est chose facile ; mais agir dans l'occasion, voilà ce qui est difficile. Voilà pourquoi ce sont les actions surtout qui corrigent l'humaine nature, et la remettent dans l'ordre. Telle; est l'excellence de la vertu, qu'un esclave souvent a été utile à une maison tout entière, sans en excepter le maître.

  1. Ce n'est pas sans raison, sans une vue profonde des choses, que Paul s'applique à leur recommander la vertu, l'obéissance envers les maîtres ; ce n'est pas tant pour assurer le service de ces maîtres, que pour prévenir les blasphèmes contre la parole de Dieu, contre la doctrine du Seigneur; du moment qu'on cesse de la blasphémer, on l'admire. Et je sais nombre de maisons à qui a rendu de grands services la vertu des esclaves. Et maintenant si le serviteur, sous la puissance d'un maître, peut le corriger, à bien plus forte raison le maître peut-il corriger les serviteurs. Partagez-vous avec moi, je vous en prie, ce ministère. Je m'adresse à tous à la fois; vous, de votre côté, adressez-vous à chacun en particulier, et que chacun prenne en main le salut de ceux qui l'entourent. Que ce soit le devoir des pères de famille de se mettre à la tête de leur maison, en ce qui concerne ces choses, qui le prouve? Ecoutez, voyez à qui Paul renvoie les femmes : « Si elles veulent s'instruire de quelque chose », dit-il, « qu'elles interrogent leurs maris dans leur maison » (272) (I Cor. XIV, 35), et il ne les envoie pas consulter un docteur. Car, de même que dans les écoles il y a des élèves qui servent de maîtres; ainsi, dans l'Eglise, l'apôtre ne veut pas que tous aillent déranger le docteur. Et pourquoi? C'est que de grands avantages résultent de cette recommandation; non-seulement le docteur se trouve soulagé, mais chaque disciple prenant une part de ses soins, peut bientôt devenir docteur à son tour.

Voyez combien est grand le ministère de la femme : elle garde la maison, prend soin de toutes les affaires domestiques, surveille les servantes, les habille de ses mains ; elle vous rend père, elle vous arrache aux lieux de débauche, elle vo=us aide à observer la continence, elle émousse l'aiguillon de la nature. Eh bien, soyez à votre tour son bienfaiteur. Comment? Dans les choses spirituelles, tendez-lui la main; avez-vous entendu des paroles utiles, portez-les-lui, faites comme l'hirondelle, donnez la becquée à la mère et aux enfants. Quelle démence ne serait-ce pas, à vous, de prétendre à certains égards, au premier rang, de vouloir être le chef, et d'abdiquer en ce qui concerne la doctrine? Le chef doit l'emporter sur ceux qu'il commande, non parce qu'il est plus honoré, mais parce qu'il est plus vertueux ; les honneurs qu'on lui rend, sont le fait de ses subordonnés; ce qu'il faut attendre de celui qui commande, c'est l'éclat de la vertu. Vous jouissez des plus grands honneurs, vous n'y êtes pour rien, vous les avez reçus des autres; si vous avez la splendeur de la vertu, c'est votre ouvrage uniquement à vous. Vous êtes le chef de la femme, eh bien, le gouvernement de tout le corps appartient au chef. Ne voyez-vous pas que la hauteur de la position ne constitue pas la supériorité de la tête sur le corps, autant que la prévoyance, autant que la mission qu'elle a de lui servir comme de pilote et de le gouverner? Dans la tête, les yeux du corps et les yeux de l'âme; c'est la tête qui possède la faculté de discerner et de juger, et le pouvoir de diriger. Et tout le corps est disposé pour lui obéir, elle est faite pour lui commander. C'est dans la tête que tous les sens ont leur principe et leur source; dans la tête, les organes de la voix, la vue, l'odorat, le tact qui, de là, se répand partout; dans la tête, la racine complexe des nerfs et des os. Vous voyez que le gouvernement qu'elle exerce lui donne une supériorité plus haute que l'honneur qu'on lui rend.

Et c'est ainsi que vous devez être les chefs de vos femmes. Ayons sur elles l'avantage, non des honneurs , mais des bienfaits. J'ai montré l'importance des bienfaits que nous recevons d'elles, mais il ne tient qu'à nous, dans l'ordre des choses spirituelles, de les payer de retour, et la victoire est à nous. Dans l'ordre des choses qui regardent le corps, impossible à nous de nous acquitter. Car que pourriez-vous dire? Vous apportez une grande fortune? Mais cette femme la conserve; et ce soin qu'elle prend établit l'équilibre, et ce soin est une nécessité. Pourquoi? Parce que nombre de riches, maîtres d'une grande fortune, faute d'une femme pour la conserver, ont tout perdu. Mais, pour les enfants, c'est un bien commun à vous deux, et c'est, de part et d'autre, l'égalité des bienfaits. Je me trompe, c'est la femme qui a, dans ce ministère, la part la plus pénible, c'est elle qui porte le fruit dans ses entrailles, et l'enfantement la déchire. Ce n'est donc que dans les choses spirituelles seulement que vous pouvez avoir sur elle la supériorité. Ne nous inquiétons pas d'acquérir des richesses, mais de conduire à Dieu les âmes qui nous sont confiées, de pouvoir les lui présenter sans crainte; en les corrigeant, nous travaillerons pour nous-mêmes, de la manière la plus profitable. Celui qui en instruit un autre, n'y gagnerait-il rien, en retirera au moins la componction du coeur, en se voyant lui-même coupable des fautes qu'il reproche à autrui. Eh bien donc, puisque, par cette conduite, nous nous servons nous-mêmes en même temps que nous procurons le bien de nos femmes, et, par leur entremise, le bien de nos familles, puisque, par cette conduite, nous sommes assurés de plaire à Dieu, n'hésitons pas, appliquons-nous à sauver notre âme, à sauver les âmes de ceux qui nous servent; préparons-nous, pour toutes nos couvres, la grande rémunération; amassons les trésors que nous transporterons dans la sainte cité, notre mère, dans la céleste Jérusalem ; puissions-nous n'en jamais déchoir; brillants de la splendeur que donne la sagesse d'une vie consacrée à la vertu, puissions-nous être jugés dignes de voir Notre-Seigneur Jésus-Christ, à qui appartient, comme au Père, comme au Saint-Esprit, la gloire, etc.

Traduit par M. C. PORTELETTE

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Commentaire sur la deuxième épitre aux Thessaloniciens
Homilien über den II. Thessalonicher-Brief (BKV) Comparer

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