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Werke Johannes Chrysostomus (344-407) In epistulam i ad Timotheum argumentum et homiliae 1-18 Commentaire sur la première épitre à Timothée
HOMÉLIE III.

1.

Nous savons que l'humilité procure de grands avantages, mais nulle part on n'y arrive aisément; nous trouvons bien et plus qu'il ne faut l'humilité des paroles, nulle part la vraie humilité. Mais le bienheureux Paul l'a pratiquée avec un grand zèle, et il se représentait toutes les raisons d'humilier son esprit. En effet, comme il est naturel que l'humilité soit difficile pour ceux qui ont conscience de leurs grands progrès dans le bien ; saint Paul devait souffrir une grande violence, car le bien dont il avait conscience produisait comme un gonflement dans son coeur. Considérez donc ce qu'il fait. Il vient de dire que l'Evangile de la gloire de Dieu lui a été confié, Evangile auquel ne peuvent avoir part ceux qui suivent encore la loi; car il y a incompatibilité, et l'intervalle est si grand que ceux qui se laissent entraîner par la loi, ne sont pas encore dignes d'avoir part à l'Evangile ; ainsi dirait-on que ceux à qui il faut des chaînes et des tribunaux ne peuvent être admis au nombre des philosophes. Après donc qu'il s'est exalté et a dit de lui-même cette grande parole, il se rabaisse aussitôt et engage les autres à faire de même. A peine a-t-il écrit que l'Evangile lui a été confié, qu'il se hâte d'ajouter un correctif, afin que vous ne pensiez point qu'il a parlé par orgueil. Voyez donc comme il corrige son discours en ajoutant ces mots : « Je rends grâces à celui qui m'a fortifié, au Christ Jésus Notre-Seigneur, de ce qu'il m'a estimé fidèle, me plaçant à son service ».

Voyez-vous comment il cache partout sa vertu et rapporte tout à Dieu, sachant toutefois réserver son libre arbitre? En effet, un infidèle dirait peut-être : Si tout est de Dieu, si nous ne contribuons à rien, s'il vous transporte comme du bois et des pierres, du vice à la sagesse, pourquoi en a-t-il agi ainsi envers Paul et non envers Judas? Voyez comment, pour détruire cette objection, il use de paroles prudentes : L'Evangile m'a été confié, dit-il, C'est là son avantage et sa dignité; mais elle ne lui appartient pas pleinement, car voyez ce qu'il dit : « Je rends grâces à celui qui m'a « fortifié, à Jésus-Christ n. Voilà ce qui appartient à Dieu; voici maintenant ce qui lui appartient à lui-même : « Parce qu'il m'a estimé fidèle » ; c'est-à-dire estimé devoir faire bon usage de ses propres facultés. « Me prenant », dit-il, « à son service, moi qui auparavant étais blasphémateur, persécuteur et coupable d'outrages ; mais il m'a fait miséricorde, parce que j'ai agi par ignorance dans l'incrédulité». Voyez comment il expose ce qui lui appartient et ce qui appartient à Dieu, attribuant la plus grande part à la Providence divine, et resserrant la sienne, mais toutefois, comme j'ai eu hâte de le dire, sans porter atteinte au libre arbitre. Et pourquoi ces mots : M'a fortifié? L'apôtre avait reçu un lourd fardeau et avait besoin d'une grande assistance d'en-haut. Songez en effet ce que c'était que d'avoir à soutenir chaque jour les outrages, les insultes, les embûches, les périls, les railleries, les injures, le danger de mort; et cela sans faiblir, sans glisser' dans la voie, sans retourner en arrière mais, en butte à mille traits chaque jour, conserver un regard fixe et intrépide, cela n'est point;?au pouvoir des forces humaines, et même ne demande pas l'assistance ordinaire de Dieu, mais une vocation spéciale. C'est parce que Dieu avait prévu ce que serait Paul, qu'il l'a choisi; écoutez ce qu'il dit avant que Paul commence à prêcher l'Evangile : « Celui-(284)ci est pour moi un vase d'élection, qui doit porter mon nom en présence des nations et des rois ». (Act. IX, 15.) De même que ceux qui portent à la guerre le drapeau du souverain, le labarum, ont besoin de force et d'expérience, pour ne pas le laisser tomber aux mains de l'ennemi ; de même ceux qui portent le nom du Christ, non-seulement durant la guerre, mais aussi en pleine paix, ont besoin d'une grande force pour ne pas le trahir devant les bouches qui l'accusent, mais pour le soutenir noblement et porter la croix. Oui, il faut une grande force pour soutenir le nom du Christ. Celui qui se permet dans ses paroles, ses actions ou sa pensée quelque chose d'indigne, ne le soutient pas et n'a pas le Christ en lui. Celui qui en est chargé, doit le porter avec honneur, non à travers une place publique, mais à travers les cieux; et c'est avec tremblement que tous les anges l'escortent et l'admirent.

« Je rends grâces », dit l'apôtre, « à celui qui m'a fortifié, au Christ Jésus Notre-Seigneur». Vous le voyez, il témoigne sa reconnaissance. C'est de ce qu'il est un vase d'élection, qu'il témoigne sa reconnaissance envers Dieu. Ce titre vous appartient, ô bienheureux Paul, car Dieu ne fait point acception des personnes. C'est comme s'il disait : Je rends grâces de ce que Dieu m'a honoré de cette fonction, qui montre qu'il m'estime fidèle. Car de même que, dans une maison, l'intendant ne remercie pas seulement son maître d'avoir eu confiance en fui, mais voit dans sa charge un témoignage qu'il a en lui plus de confiance que dans les autres; de même en est-il du ministère apostolique.

Considérez ensuite comment il exalte la miséricorde et la bonté de Dieu, en parlant de sa vie antérieur: « Moi », dit-il, « qui auparavant étais blasphémateur, persécuteur et coupable d'outrages ». Lorsqu'il parle des juifs encore incrédules, son langage est fort réservé: « Je leur rends témoignage », dit-il, « qu'ils ont du zèle pour Dieu, mais un zèle qui n'est pas selon la science ». (Rom. X, 2.) S'il parle de lui-même, au contraire, il se donne les noms de blasphémateur et de persécuteur. Voyez comme il s'abaissé, comme il est éloigné de l'amour-propre, combien il tient sa pensée dans l'humilité. Il ne lui a pas suffi de dire « blasphémateur », il ajouté « persécuteur » ; il insiste. Il dit en effet qu'il ne se bornait pas à faire lui-même le mal, qu'il ne se contentait pas de blasphémer, mais qu'il persécutait ceux qui voulaient suivre la voie de la religion ; car la fureur du blasphème va bien loin. « Mais », ajoute-t-il, « Dieu m'a fait miséricorde, parce que j'ai agi « par ignorance dans l'incrédulité ».

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