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Works John Chrysostom (344-407) In epistulam i ad Timotheum argumentum et homiliae 1-18 Commentaire sur la première épitre à Timothée
HOMÉLIE XVI.

2.

Si donc vous avez reçu cet honneur de trouver des frères dans vos maîtres, c'est un devoir plus grand d'être dociles envers eux. — « Antérieurement au jugement ». L'apôtre veut dire que, parmi les mauvaises actions, il en est qui sont ignorées, et d'autres qui ne le sont pas, mais qu'au jour du jugement, ni les bonnes ni les mauvaises ne resteront cachées. Qu'est-ce à dire, antérieurement au jugement qu'elles provoquent? Par exemple, lorsqu'un homme commet des péchés qui le condamnent à l'avance, quand il est incorrigible, quand on espère en vain qu'il se corrigera. Et pourquoi l'apôtre dit-il cela? Parce que, quand ces pécheurs se cacheraient ici-bas , ils .ne seront point ignorés dans ce jugement où tout sera mis à nu. Il y a là aussi un grand encouragement pour les justes. Entre les prescriptions précédentes, telles que: Ne faisant rien par simple penchant, etc., et celle-ci : Tous ceux qui sont sous le joug, il y a une suite naturelle, nécessaire; celles-ci sont le développement de celles-là. Celles-ci regardent-elles l'évêque? Oui, sans doute, puisqu'il doit exhorter les serviteurs. Nous voyons partout l'apôtre adresser ses préceptes aux esclaves plus qu'aux maîtres; leur montrant les voies de la soumission, et tenant d'eux un très-grand compte. Aux maîtres il dit : « Renoncez aux menaces ». (Eph. VI, 9.) — Mais pourquoi ces avis? Les infidèles en avaient besoin; mais il ne pouvait s'adresser qu'à ceux qui avaient embrassé la foi; et pour ceux-ci, à quoi bon? Parce que les maîtres donnent plus à leurs serviteurs que les serviteurs à leurs maîtres. Ce sont les maîtres qui paient pour l'entretien de leurs serviteurs, pour leur habillement, pour tous (342) leurs besoins; en sorte que les maîtres sont plutôt les serviteurs de leurs esclaves, et c'est ce qu'il veut faire entendre, quand il dit « Parce qu'ils sont fidèles et aimés de Dieu, participant au même bienfait ». Ils se fatiguent et prennent de la peine pour votre repos; ne doivent-ils pas être grandement honorés de leurs serviteurs?

Mais, s'il a prescrit aux esclaves d'être ainsi obéissants, songez comment nous devons nous conduire envers notre Maître, qui nous a fait passer du néant à l'être, qui nous donne la nourriture et le vêtement. Servons-le au moins comme nos domestiques nous servent. N'y emploient-ils pas leur vie tout entière, pour que leurs maîtres vivent en repos? Leur occupation, leur vie, c'est de prendre soin des intérêts de leurs maîtres. Ne s'en préoccupent-ils pas toute la journée, n'ayant souvent à disposer pour eux-mêmes que d'une petite partie de la soirée? Nous, tout au contraire, nous nous préoccupons sans cesse de nos intérêts; ceux de notre maître ne nous prennent pas la moindre partie du jour; et pourtant il ne nous demande pas ce qui est à nous, comme le font les maîtres à l'égard de leurs esclaves; mais ce que nous faisons pour lui tourne à notre propre avantage. Là, en effet, le travail du serviteur était profitable au maître ; ici le service de l'esclave ne profite point au maître, mais au serviteur seul. « Vous n'avez pas besoin de mes biens », dit le Psalmiste. (Ps. XV, 2.) Car, dites-moi, quel profit revient-il à Dieu que je sois juste ? Que perd-il si je suis injuste? Son essence n'est-elle pas inaltérable et impassible? N'est-elle pas au-dessus de la souffrance ? Les esclaves n'ont rien à eux; tout est à leur maître, quelque riches qu'ils deviennent, et nous avons bien des choses en propre. Et cet honneur n'est pas tout ce que nous recevons du Roi de l'univers. Quel maître a donné son propre fils pour son serviteur? Aucun; tous donneraient plutôt leurs serviteurs pour leurs enfants. Ici c'est tout le contraire. Dieu n'a pas épargné son propre Fils, mais l'a livré pour nous tous, pour tous ses ennemis, pour ceux qui le haïssent. Les esclaves, quand on leur donnerait des ordres pénibles, ne se fâchent point, mais se montrent pleins de reconnaissance; et nous, nous regimbons en mille occasions. Un maître ne promet point à ses serviteurs de récompenses telles que Dieu nous en promet. Que promet-il, le maître ? La liberté qui est souvent plu difficile à supporter que la servitude. Souvent sous la pression de la faim, on la trouve plu amère, quelque grand qu'en soit le don. Au près de Dieu, rien de précaire, rien de corruptible ; mais que nous promet-il? « Je ne vous appellerai plus serviteurs , vous êtes mes amis ». (Jean, XV, 15.)

Rougissons et craignons, mes bien-aimés nous devrions servir notre maître au moins comme nos domestiques nous servent; mai la plupart du temps nous ne lui témoignons point notre service. Ceux-là sont philosophe malgré eux; ils n'ont que le vêtement et la nourriture; tandis que nous insultons à Dieu par notre mollesse. Si nous n'en recevons pas d'ailleurs, recevons d'eux des leçons de sagesse. L'Ecriture renvoie bien les hommes à l'école, non des esclaves, mais des animaux sans raison, quand elle nous commande d'imiter les abeilles ou les fourmis. Pour moi, je vous exhorte à imiter vos serviteurs : faisons au moins par crainte de Dieu tout ce qu'ils font par crainte de leurs maîtres; car je ne vois pas que vous le fassiez. Bien souvent par. crainte ils se laissent insulter et demeurent plus silencieux que n'importe quel philosophe ; on les insulte à tort ou à raison, et ils ne répliquent pas; mais ils demandent pardon, souvent sans avoir fait de mal. Ils ne reçoivent que le nécessaire, souvent moins que le nécessaire, et ils prennent patience; ils dorment sur une natte de jonc, ils ne se nourrissent que de pain, toute leur existence est pauvre, et ils ne réclament point, ils ne se fâchent point, parce qu'ils nous craignent. Quand on leur confie de l'argent, ils le rendent tout entier : ne me parlez pas de ceux qui sont pervers, mais ceux qui ne sont pas trop mauvais cèdent à la première menace. N'est-ce pas là de la philosophie? Ne me dites pas qu'ils le font par nécessité, car vous avez, vous aussi, la nécessité d'éviter l'enfer, et cependant vous n'avez point tant de prudence et ne rendez point tant d'honneur à Dieu que ne vous en rendent vos esclaves. Chacun d'eux a sa demeure déterminée, et n'empiète pas sur celle de son camarade, non plus que la cupidité de celui-ci ne lui fait tort. La crainte de leur commun maître les maintient dans le devoir.

Rarement un serviteur fait tort à un autre ou en reçoit quelque dommage.

Mais, parmi les hommes libres, le contraire (343) a lieu; nous nous déchirons, nous nous dévorons les uns les autres; nous ne craignons point notre maître, nous ravissons ce qui appartient à des serviteurs comme nous, nous volons, nous frappons, sous ses yeux. Nul esclave ne ferait cela; s'il frappe, c'est loin des yeux de son maître; s'il profère des injures, c'est loin de ses oreilles; mais nous osons tout, et pourtant Dieu nous voit et nous entend. La crainte du maître leur est toujours présente; à nous, jamais. C'est pour cela que l'on voit partout le bouleversement, la confusion, la corruption ; nous ne réfléchissons point à nos péchés, et, quand nos serviteurs commettent des fautes même les plus petites, nous les examinons toutes avec rigueur. Je ne dis point cela pour enseigner la paresse aux esclaves, mais pour secouer la nôtre , pour réveiller notre nonchalance , afin que nous soyons au moins pour Dieu ce que nos esclaves sont pour nous, eux qui sont de même nature que nous et n'ont point reçu de nous des bienfaits comparables à ceux dont Dieu nous comble. Eux aussi sont libres par nature. La parole : « Qu'ils commandent aux poissons, etc. » (Gen. I, 26), a été dite aussi pour eux. La servitude ne vient pas de la nature; elle vient d'un châtiment et de circonstances malheureuses, et cependant ils nous portent un grand respect. Nous leur prescrivons exactement tout ce qui concerne notre service, et la plupart du temps nous nous dérobons à celui de Dieu dont tout l'avantage est pour nous. Car plus nous serons zélés à ce service, plus nous aurons de bonheur et de gain. Ne nous privons point nous-mêmes d'un tel avantage; car Dieu se suffit et n'a besoin de rien ; récompense et gain retomberont sur nous. Il semble donc que ce ne soit pas Dieu que nous servons, mais nous-mêmes; obéissons-lui avec crainte et tremblement, afin d'obtenir les biens promis par Jésus-Christ Notre-Seigneur, avec qui soient au Père et au Saint-Esprit , gloire , puissance, honneur, maintenant et toujours, et aux siècles des siècles. Ainsi soit-il.

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Commentaire sur la première épitre à Timothée
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