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Commentaire sur la deuxième épitre à Timothée
2.
Un homme brûlé de la fièvre peut-il éteindre le désir qu'il a de boire? Plus il boit, plus il veut encore boire. Ainsi en est-il de l'homme passionné pour les richesses jusqu'à la folie, sa passion ne veut jamais être satisfaite. Quoi que vous fassiez pour le contenter, il ne sera jamais satisfait et il ne vous saura aucun gré de vos sacrifices. Sa reconnaissance, il ne saurait l'accorder qu'à celui qui lui donnerait tout ce qu'il désire. Or,-qui lui donnera tout ce qu'il désire, puisque ses désirs sont sans bornes? Il ne témoignera donc de reconnaissance à personne au monde. Il n'y a donc rien de plus ingrat qu'un avare. Il n'y a rien de plus insensé que l'homme cupide. Il semble qu'il ait déclaré la guerre à tout le genre humain. Il s'indigne qu'il y ait des hommes. II voudrait être seul au monde pour tout posséder seul. Voici quels sont ses rêves : Oh ! si un tremblement de terre pouvait ruiner la ville et que je survécusse seul au désastre pour être maître de tout ! S'il arrivait donc une peste qui détruisît tout hormis l'argent ! S'il survenait un déluge, si les eaux de lamer pouvaient se précipiter sur la terre ! Voilà les souhaits qu'il forme et mille autres pareils. Il ne lui vient à l'esprit aucune pensée charitable. Il ne s'occupe de rien que de tremblements de terre, de tonnerres, de guerres, de pestes, il souhaite que tous ces maux arrivent. Ame malheureuse, dis-moi, esclave plus vil que les esclaves, si tout était changé en or, est-ce l'or qui t'empêcherait de mourir de faim? Si un tremblement de terre, comblant tes voeux, détruisait tout ce qui est sur la surface de la terre, tu périrais toi-même, puisque tu ne trouverais plus sur la terre désolée de quoi soutenir ton existence. Supposons qu'il n'y ait plus un seul homme sur la terre, et que tout l'or, tout l'argent qui s'y trouve afflue de lui-même dans votre maison, supposons, supposition folle comme leurs rêves, mais enfin supposons que la richesse de tous ceux qui ne sont plus, que leur or, que leur argent, que leurs étoffes de soies ou brochées d'or, que tout cela vienne dans vos mains : que gagneriez -vous? Pourriez-vous éviter la mort, lorsque vous n'aurez plus personne pour cuire votre pain, pour semer vos champs, pour vous défendre des bêtes? Les démons, dans cette solitude effroyable, rempliraient votre âme de mille frayeurs; ils la possèdent dès maintenant, mais alors ils vous feraient tourner l'esprit et mourir enfin.
Je voudrais, dites-vous, qu'il restât quelques laboureurs et quelques boulangers pour me servir. Mais s'ils restaient avec vous, ils voudraient partager ces biens avec vous. Vous ne (384) le leur permettriez pas, tant votre avarice est insatiable. Voyez, mes frères, combien cette passion rend un homme ridicule, et. l'extrémité où elle le réduit. Un avare est jaloux d'avoir un grand nombre de serviteurs, et il ne peut souffrir qu'ils aient le nécessaire pour vivre, parce qu'il craint la dépense. Voulez-vous donc que les hommes soient de pierre? O passion aveugle et méprisable! que de folies, que de troubles et de tempêtes, que d'imaginations ridicules ne causes-tu pas dans les âmes ! L'avare a toujours faim, toujours soif. Ayons pitié de lui, mes frères, déplorons son sort. Il n'y a pas de plus cruelle maladie que cette faim incessante que les médecins nomment « boulimie » ; on a beau manger, rien ne la peut calmer. Transportez une telle maladie du corps à l'âme, quoi de plus affreux ? Or la « boulimie » de l'âme, c'est l'avarice; plus elle se gorge d'aliments, plus elle en désire. Elle étend toujours ses souhaits au-delà de ce qu'elle possède. Si l'ellébore nous pouvait guérir de cette folie, ne faudrait-il pas tout faire pour s'en affranchir? Il n'y a pas assez de richesses au monde pour remplir le ventre affamé de l'avarice.
Quelle confusion pour nous, mes frères que certains hommes aiment l'argent beaucoup plus que nous n'aimons Dieu, et que Dieu soit pour nous d'un moindre prix que n'est l'or pour eux? Veilles, lointains voyages, dangers sur dangers, inimitiés et embûches, les hommes bravent tout pour l'amour de l'argent. Et nous, nous ne hasarderions pas de dire une simple parole pour Dieu, ni d'encourir la moindre disgrâce ? Quand il faudrait venir en aide à quelque opprimé, comme nous redoutons de nous exposer au ressentiment de quelque grand personnage, comme nous avons peur d'une ombre de péril, comme nous nous hâtons d'abandonner la malheureuse victime de l'injustice ! Lorsque nous avons reçu de Dieu le pouvoir de secourir ceux qui en ont besoin, nous laissons ce pouvoir se perdre inutilement entre nos mains, pour ne pas nous attirer de désagréments ni de haines. Cette lâcheté est même réputée sagesse et est passée en proverbe: « Sans raison faites-vous aimer, mais sans raison ne vous faites point haïr ». Voilà un propos que le monde a sans cesse à la bouche. Quoi ! est-ce donc s'exposer sans raison à la haine que de la faire pour secourir un malheureux? Quoi de préférable à cette haine? L'amitié que l'on s'attire pour Dieu ne vaut pas, à beaucoup près, la haine que l'on encourt à cause de lui. Lorsqu'on nous aime à cause de Dieu, c'est un honneur dont nous lui sommes redevables; Lorsqu'au contraire nous nous faisons haïr à cause de Dieu, c'est lui qui nous doit pour cela une récompense. Quelque amour que lei avares montrent pour l'or, ils n'y peuvent mettre de bornes, et dès que nous avons fait la moindre chose pour Dieu, nous croyons avoir tout fait. Nous sommes bien loin d'aimer Dieu autant qu'ils aiment l'or. Ils sont certes bien coupables d'avoir cette folle passion pour l'or; mais que nous sommes nous-mêmes condamnables de n'avoir pas autant d'amour pour Dieu ! Cet honneur qu'ils rendent à un peu de terre, car l'or n'est pas autre chose que nous sommes malheureux de ne pas le rendre au Maître de toutes choses.
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Homilien über den II. Brief an Timotheus (BKV)
II.
Wer im Fieber daliegt, kann niemals gesättigt werden, immer verlangt er zu trinken, immer hat er Durst. So ist es auch mit der Geldmanie, da gibt es niemals eine Sättigung der Begierde. Und da der Geizige nie genug bekommt, so viel du ihm auch geben magst, so wird er dir auch keinen Dank wissen. Es gibt nichts so Undankbares wie den Geizhals, nichts so Empfindungsloses wie den Geldhamster. Der ganzen Welt ist er feind. Es ist ihm gar nicht recht, daß Menschen existiren. Er möchte die Welt zu einer unbevölkerten Einöde machen, damit er Alles bekäme. Er ergeht sich auch gern in solchen Phantasieen. Wenn doch ein Erdbeben über die Stadt käme, so denkt er, und wenn dann Alles verschüttet würde, ich selbst aber allein übrig bliebe, so daß ich womöglich das Vermögen sämmtlicher S. 344 Einwohner bekäme! Wenn eine Pest aufträte und Alles vernichten würde bis auf das Geld! Wenn doch Alles unterginge im Meere oder überschwemmt würde! Hundert solche Gedanken macht er sich. Er wünscht nichts Gutes, sondern bloß Erdbeben, Gewitterschläge, Krieg, Pest und lauter solche Dinge. Sage mir indeß einmal, du armseliger, elender Mensch, du erbärmlichster aller Sklaven, wenn Alles Gold wäre, müßtest du nicht davor verhungern? Wenn ein Erdbeben käme und die Welt versänke, würdest nicht auch du das Opfer dieses verderblichen Wunsches werden? Wenn kein Mensch mehr auf der Welt wäre, dann würde dir ja Niemand bieten, was du zum Leben brauchst! Setzen wir den Fall, es würden alle Menschen auf der Erde plötzlich miteinander verschwinden, und all ihr Gold und Silber sammelte sich dann von selber in deinem Schooße, — es ist Das eine thörichte und unerfüllbare Phantasie, — also der ganze Reichthum der Menschheit, Gold, Silber, seidene Gewänder, aller Goldschmuck geriethe in deine Hände: was hättest du davon? Da würde dich bald der Tod ereilen, wenn es keinen Brodbäcker mehr gäbe, keinen Menschen, der das Feld bebaut, wenn wilde Thiere Alles abweiden, und böse Geister dich ängstigen würden. Auch jetzt bist du schon von bösen Geistern besessen und zwar von einer ganzen Masse; dann aber würden sie dir eine wahnsinnige Angst einjagen, sie würden dich alsbald zu Tode ängstigen. „Aber so meinte ich nicht,“ sagst du; „der Landmann, der Bäcker sollte schon da sein.“ Aber sie brauchen doch Etwas? „Brauchen sollen sie Nichts!“ So unersättlich ist diese Begierde. Was kann es Lächerlicheres geben als so Etwas? Siehst du die Ungereimtheit? Er will eine zahlreiche Bedienung haben, und es thut ihm weh, daß sie Etwas zum Essen braucht, weil dadurch sein Geldhaufen kleiner wird. Wie also? Sollen diese Leute von Stein sein? Solchen Unsinn faselt er daher. In seiner Seele wogt, brandet, stürmt, wüthet und lärmt es: immer Hunger, immer Durst! Sage, S. 345 verdient ein solcher Mensch nicht unser Mitleid, unsere Thränen?
Es gibt ein ähnliches, sehr schweres körperliches Leiden — „Heißhunger“ (βουλιμία) nennen es die Ärzte. Da ist Einer ganz voll angegessen, und doch läßt der Hunger nicht nach. Werden wir dieses Leiden, wenn es an der Seele auftritt, nicht beweinen? Ja, ein Heißhunger der Seele ist der Geiz; man mag noch so viel hineinpfropfen, da gibt es keine Stillung, das Verlangen dauert ewig fort. Wenn dem Kranken Nießwurz verordnet würde oder Etwas, das noch hundertmal bitterer wäre, um von diesem Leiden befreit zu werden, müßte er nicht es bereitwillig einnehmen? Es gibt keinen Goldhaufen, der im Stande wäre, diesen unersättlichen Wanst anzufüllen.
Sollen wir uns also nicht schämen, wenn es Leute gibt, die von solch rasender Gier nach Geld ergriffen sind, und wenn wir dagegen für Gott nicht den kleinsten Theil dieser Liebe empfinden, sondern wenn Gott uns weniger werth ist als das Geld? Für das Geld nehmen die Menschen Alles auf sich: schlaflose Nächte, weite Reisen, drohende Gefahren, Haß und Nachstellung. Wir aber wollen für Gott nicht einmal ein einfaches Wort reden, eine Anfeindung auf uns nehmen, sondern wenn wir Jemand dem, dem Unrecht geschieht, zu Hilfe kommen sollen, dann scheuen wir die Feindschaft der Mächtigen und die Gefahren und lassen den Bedrängten sitzen. Und obwohl Gott uns die Mittel gegeben hat, zu helfen, lassen wir dieselben unbenutzt, weil wir uns keinen Haß, keine Feindschaft zuziehen wollen. Und der große Haufen hält uns gleich das Sprüchwort vor: „Die Liebe ist umsonst, der Haß aber nicht.“1 Ist dieser Haß umsonst? Was ist nützlicher als S. 346 ein solcher Haß? Der Haß um Gottes willen ist noch viel einträglicher als die Liebe um Gottes willen. Wenn wir nämlich um Gottes willen geliebt werden, dann sind wir Gottes Schuldner für die Ehre, die uns angethan wird; werden wir aber um Gottes willen gehaßt, dann ist Gott uns den Lohn schuldig. So sehr die Geizhälse an ihrem Gelde hängen, sie kennen keine Schranke für ihre Liebe; wir aber glauben Alles geleistet zu haben, wenn wir nur etwas Weniges thun. Wir lieben Gott nicht in dem Grade, wie Jene das Geld, ja nicht den kleinsten Theil soviel. Man tadelt die Geizigen sehr, weil sie soviel Leidenschaft für das Gold haben; bei uns ist es sehr verdammenswerth, daß wir so wenig Neigung zu Gott zeigen. Das Maß der Ehre, welches Jene einem Erdklumpen zollen — Erde ist ja das Gold als Metall — das zollen wir dem Herrn des Weltalls nicht.
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Vgl. Bd. IX S. 48. ↩