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Œuvres Jean Chrysostome (344-407) In epistulam ii ad Timotheum homiliae 1-10 Commentaire sur la deuxième épitre à Timothée
HOMÉLIE II.

1.

Rien n'est pire que de prendre les raisonnements humains pour règle et pour mesure des choses divines. Quiconque le fera tombera nécessairement du rocher de la foi et sera privé de la lumière. Si les yeux de notre corps ne peuvent supporter les rayons du soleil, s'il est vrai qu'il y aurait péril pour nous à vouloir fixer nos regards sur cet astre ; combien plus celui, qui voudrait fixer le faible regard de sa raison sur la lumière éternelle n'en serait-il pas ébloui, sans compter qu'il outragerait le don de Dieu? Voyez Marcion, Manès et Valentin et, tous ceux qui ont introduit des hérésies et des, doctrines de mort dans l'Eglise, de Dieu; c'est pour avoir voulu mesurer les choses de Dieu à la règle des raisonnements humains qu'ils ont tous eu honte de confesser le mystère de l'Incarnation et de la Rédemption. Cependant rien n'est plus glorieux que la croix de Jésus-Christ, bien loin qu'on doive eu rougir. La croix est la plus grande marque d'amour que Dieu ait donnée aux hommes, et il nous a moins bien témoigné combien il nous aime, en créant le ciel et la terre. Et en nous, tirant nous-mêmes du néant, qu'en souffrant le supplice de la croix. Aussi saint Paul se glorifie, dans la croix et dit : « A Dieu ne plaise que je me glorifie , sinon dans la croix de Notre-Seigneur Jésus-Christ ». (Gal. VI, 14.) Mais l'homme animal, au contraire, celui qui juge de Dieu par l'homme, se scandalise et rougit.

Voilà pourquoi saint Paul prescrit à son disciple et par lui à tous les fidèles de ne pas rougir du témoignage de Notre-Seigneur; (357) c'est-à-dire de ne pas rougir de prêcher le Crucifié, mais d'en être fier. Par eux-mêmes, la mort, la prison et les fers sont choses dignes de honte et d'opprobre; mais dès que l'on considère aussi la cause, que l'on envisage le mystère comme il faut, ces mêmes choses deviennent des objets augustes et glorieux. Cette mort de Jésus-Christ a sauvé le monde qui était perdu; cette mort a réconcilié le ciel avec la terre; cette mort a détruit la tyrannie du diable; des hommes elle a fait des anges et des enfants de Dieu. Cette mort a exalté notre nature sur le trône du Dieu de l'Univers. Quant aux liens de l'apôtre, ils ont converti des peuples. — « Ne rougissez donc pas du témoignage de Notre-Seigneur, ni de moi qui suis son captif, mais souffrez avec moi pour l'Evangile ». C'est-à-dire, quand même vous souffririez les mêmes choses, n'en rougissez pas. C'est là ce qu'il donne à entendre, on le voit, par ce qu'il a dit plus haut : « Dieu nous a donné l'esprit de force, de charité et de sagesse » ; on le voit aussi par ce qui suit : « Souffrez avec moi pour 1'Evangile ». C’est-à-dire, non-seulement n'ayez pas honte, mais n'ayez pas honte en cas d'épreuve. Il ne dit pas : Ne craignez pas, n'ayez pas peur, mais il dit pour l'exhorter mieux encore : « Ne rougissez pas », comme s'il n'y avait plus de danger, une fois la honte surmontée. C'est le seul malheur de la honte que l'on soit vaincu par elle. N'ayez donc pas honte, si moi qui ressuscite les morts, qui opère mille prodiges, moi qui parcours toute la terre pour l'évangéliser, je suis maintenant dans les liens. Ce n'est pas comme un malfaiteur que je suis maintenant dans les fers, mais c'est à cause du Crucifié. Simon Maître n'a pas eu honte de la croix, moi, je n'ai pas honte de mes liens. Et pour l'exhorter à ne pas avoir honte, il a bien fait de lui rappeler d'abord le souvenir de la croix. Si vous ne rougissez pas de la croix, veut-il dire, ne rougisses pas non plus de mes liens. Si notre Seigneur et Maître a souffert le supplice de là croix, combien plus devons-nous souffrir les liens ? Rougir des liens de l'apôtre ce serait aussi rougir de la croix de Jésus-Christ. Car, dit-il, ce, n'est pas à cause de moi que je porte ces fiers; donc pas de faiblesse, mais partagez mes souffrances, souffrez avec moi pour l'Evangile, littéralement « compatissez à l'Evangile » : il parlait de la sorte non que l'Évangile souffrit aucun dommage, mais afin d'exciter son disciple à souffrir pour l'Évangile.

« Selon la force de Dieu qui nous a sauvés , et nous a appelés par sa vocation sainte, non selon nos pauvres, mais selon le décret de sa volonté, et selon la grâce qui nous a été donnée en Jésus-Christ avant tous les siècles ». Comme d'ailleurs c'était tenir un langage .quelque peu dur que de dire : «Souffrez », il le console en disant : « Non selon nos oeuvres» : c'est-à-dire, ne comptez pas sur votre force mais sur celle de Dieu pour souffrir ces choses. Il dépend de vous de choisir et d'avoir de la bonne volonté, mais c'est Dieu qui vous donnera le soulagement et le repos. Ensuite il montre des marques de la puissance de Dieu. Songez, dit-il, comment vous avez été sauvé , comment vous avez été appelé c'est la même pensée qu'il exprime ailleurs : « Selon sa vertu qui opère en nous ». Ainsi il fallait une plus grande puissance pour convertir la terre que pour créer le ciel. — Comment donc nous a-t-il appelés par sa vocation sainte? c'est-à-dire qu'il nous a rendus saints de pécheurs et d'ennemis du Dieu que nous étions et cela ne vient nullement de nous, mais est un don de Dieu . Si donc Dieu est assez puissant pour appeler, et assez bon pour appeler gratuitement et non comme s'il payait une dette, il ne faut rien craindre. Si voulant nous sauver, Dieu l'a fait gratuitement lorsque nous étions ses ennemis, combien le fera-t-il davantage s'il voit que nous coopérions à notre salut? — «Non selon nos oeuvres, mais selon le décret de sa volonté », c'est-à-dire sans être contraint ni conseillé par personne ; il nous a sauvés par une décision de sa volonté propre, par un mouvement, de sa bonté personnelle. C est là ce que veut dire « par un décret ne sa propre volonté ». — «Et selon la grâce qui vous a été donnée, en Jésus-Christ avant tous les siècles ». C'est-à-dire, de toute éternité ces choses avaient été prédéterminées pour être accomplies en Jésus-Christ. Ce n'est pas peu que nôtre salut soit l'effet d'une résolution éternelle, et non d'une volonté passagère. Comment donc le Fils ne serait-il pas éternel, lui qui a voulu ces choses éternellement?

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Commentaire sur la deuxième épitre à Timothée
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