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Commentaire de Saint Jean Chrysostome sur l'épître de Saint Paul aux Hébreux
3.
Après s'être détourné tant de fois de son but, par forme de réponse et d'excuse, il leur dit : C'est votre faute. Quelle différence en effet? Ils devraient être des maîtres; et ils ne sont que des disciples, les derniers de tous. «Depuis le temps qu'on vous instruit, vous devriez être des maîtres et vous auriez encore besoin qu'on vous apprit les premiers éléments, par lesquels on commence à expliquer la parole de Dieu ». Ces premiers éléments sont ici la science humaine. Dans les lettres profanes, il faut d’abord apprendre les éléments; ici aussi il faut d’abord apprendre ce qui se rapporte à l'homme. Vous voyez pourquoi il abaisse ici son langage c'est ce qu'il faisait en parlant aux Athéniens «Dieu laissant passer ces temps d'ignorance, fait maintenant annoncer à tous les hommes et en tous lieux qu'ils fassent pénitence, parce qu'il a arrêté un jour où il doit juger le monde selon sa justice, par celui qu'il a destiné à en être le juge, de quoi il a donné à tous les hommes une preuve certaine, en le ressuscitant d'entre les morts ». (Act. XVII, 30, 31.) Lorsque Paul exprime quelque idée haute et sublime, il l'exprime brièvement, tandis que dans cette épître, il s'étend en maint endroit sur l'anéantissement de Jésus-Christ. C'est donc à la brièveté de l'expression que l'on reconnaît chez lui l'élévation de l'idée; et d'autre part l'humilité du langage indique sûrement qu'il ne parle pas du Christ entant que Dieu. Ici donc, pour plus de sûreté, il emploie un humble langage à exprimer ce qui se rapporte à l'homme. Il avait pour raison l'intelligence de ses auditeurs qui n'étaient pas en état de comprendre des idées plus relevées. C'est ce qu'il voulait dire dans son épître aux Corinthiens, par ces mots : « Puisqu'il y a parmi vous des jalousies et des disputes, n'est-il pas visible que vous êtes charnels? » (I Cor. III, 3.) Voyez quelle est sa prudence, et comme il s'entend à traiter tous ces malades, dont ii est le médecin. La faiblesse des Corinthiens venait en grande partie de leur ignorance ou plutôt de leurs péchés; celle des Hébreux ne provient pas de leurs péchés, mais de leurs afflictions continuelles. C'est pourquoi il emploie des expressions bien propres à faire ressortir cette différence. «N'est-il pas visible que vous êtes charnels? » dit-il aux Corinthiens. Et il dit aux Hébreux : L'excès de votre douleur a émoussé vos facultés. Les Corinthiens, hommes charnels, n'ont jamais pu supporter l'enseignement spirituel; mais les Hébreux le pouvaient autrefois. Car ces paroles : « Votre application à m'entendre s'est ralentie », indiquent qu'autrefois leurs âmes étaient saines, fortes et pleines d'ardeur. Et plus tard, il atteste ainsi leur faiblesse : « Vous êtes tombés en enfance; ce n'est pas une nourriture solide; c'est du lait qu'il vous faut ».
Dans plusieurs passages et même toujours il appelle « lait » le style qui s'abaisse. « Tandis que depuis le temps », dit-il, « vous devriez être des maîtres». C'est comme s'il disait : Ce qui a produit votre relâchement et votre abattement, c'est le temps qui aurait dû vous rendre forts. Le lait, selon lui, c'est ce style terre à terre qui convient aux simples; cette nourriture ne convient pas à des auditeurs plus avancés, et ce serait pour eux un dangereux régime. Aujourd'hui il ne faudrait plus citer l'ancienne loi et y puiser des comparaisons; il lié faudrait plus nous représenter le pontife sacrifiant et priant avec des cris et des supplications. Voyez comme tout cela est devenu pour nous un objet de dédain ; mais alors c'était pour les Hébreux une nourriture qu’ils ne dédaignaient pas. Oui : la parole de Dieu est bien une nourriture qui soutient l’âme. Ecoutez plutôt le Prophète et l'apôtre : « Je ferai en sorte qu'ils soient non pas affamés de pain, non pas altérés d'eau, mais affamés de la parole de Dieu: (Amos, VIII, 11.) Je vous ai donné à boire du lait, au lieu de vous donner une nourriture solide », (I Cor. III, 2.) Il n'a pas dit : Je vous ai nourris, montrant par là que ce n'est pas une nourriture solide, qu'il leur a donnée, mais qu'il les a nourris comme des enfants qui ne peuvent encore manger du pain;. car le breuvage des enfants est leur unique nourriture. Il n'a pas: parlé de leurs besoins ; mais il a dit : « Vous êtes faits pour vous nourrir de lait, et non d'aliments solides »; c'est-à-dire : C'est vous qui l'avez voulu; c'est vous qui vous êtes réduits vous-mêmes à cette extrémité, à cette nécessité. — « Car quiconque n'est nourri que de lait, est incapable d'entendre le langage de la justice; car il n'est encore qu'un enfant (13) ».
Ce langage de la justice, quel est-il? Je crois qu'il entend par là un plan de vie conforme à la (490) vertu, et c'est ce que voulait dire le Christ, quand. il s'exprimait ainsi : « Si votre justice n'est pas « plus abondante que celle des scribes et des pharisiens ». (Matth. V, 20.) C'est ce que l'apôtre lui-même veut dire par ces mots : « Si vous ne connaissez pas le langage de la justice ». Cela signifie : Si vous ne connaissez pas la philosophie d'en-haut, vous ne pouvez pas tendre à la perfection. Peut-être à ses yeux la justice n'est-elle autre chose que le Christ , et la parole élevée et sublime de l'orateur qui parle du Christ. Il les a traités d'esprits faibles et bornés. Pourquoi? Il ne s'est pas expliqué là-dessus. Il leur permet de deviner et il ne veut pas les choquer. Dans son épître aux Galates, au contraire, il a l'air d'être surpris et d'hésiter, et cette forme de style est plus consolante elle est d'un homme qui ne s'attend pas au mal. Voyez-vous la différence qui existe entre l'enfance de l'âme et sa perfection? Tâchons donc d'atteindre à cette perfection. Tout enfants, tout jeunes que nous sommes, noirs pouvons y atteindre; ce n'est point ici l'oeuvre de la nature, c'est l'oeuvre de la vertu. — «La nourriture solide est pour les parfaits, pour ceux dont l'esprit, par l'habitude et par l'exercice; s'est accoutumé à discerner le bien du mal (14) ». Eh quoi? Leurs sens n'étaient-ils pas exercés? Ne savaient-ils pas ce que c'est que le bien, ce que c'est que le mal ? C'est que, quand il parle de discerner le bien et le mal, il ne parle pas de ce discernement appliqué aux choses ordinaires de la vie. Ce discernement-là, le premier venu en est capable; saint Paul parle ici de ce discernement qui distingue les hautes et sublimes doctrines des croyances fausses et abjectes. Le petit enfant ne sait pas distinguer les aliments bons ou mauvais, souvent il avale de la poussière, il prend une nourriture malsaine, il agit en tout sans discernement. Il n'en est pas ainsi de l'homme fait. Oui. : ce sont des enfants, ces hommes qui croient sans réfléchir à tout ce qu'on leur dit, qui prêtent indifféremment l'oreille à tous les discours; saint Paul reproché ici à ses auditeurs dé tourner à tout vent, de prêter l'oreille tantôt à l'un, tantôt à l'autre. — C'est-ce qu'il finit par faire entendre, lorsqu'il dit : « Ne vous laissez pas séduire par toutes sortes de doctrines étranges ». Et il sous-entend : « Si vous voulez distinguer le bien du mal »; car c'est le palais qui juge des mets, et c'est l’âme qui juge des paroles.
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Homilien über den Brief an die Hebräer (BKV)
III.
Nachdem er nun so oft zurückgedrängt wurde, sagt er, gleich als ob er sich entschuldigen wollte: Die Ursache liegt bei euch. Ha, welch’ ein Unterschied! Diejenigen, welche Andere belehren sollten, sind nicht bloß Schüler, sondern S. 144 die letzten Schüler! „Denn die ihr Lehrer sein solltet der Zeit nach, bedürfet wieder, daß man euch nochmals lehre, welches die Anfangsgründe des Wortes Gottes seien.“ Hier versteht er unter „Anfangsgründen“ die Menschheit; denn wie bei weltlichen Wissenschaften vorerst die Anfangsgründe gelernt werden müssen, so mußte auch bei den göttlichen Lehren zuerst über die Menschheit Unterricht ertheilt werden. Siehst du, aus welchem Grunde er Unerhabenes spricht? So that Paulus auch in seinen Unterredungen mit den Athenern, indem er sagt: „Zwar hat Gott die Zeiten dieser Unwissenheit nachgesehen; aber nun verkündet er den Menschen, daß Alle überall Buße thun sollen; denn er hat einen Tag bestimmt, an welchem er den Erdkreis richten wird nach Gerechtigkeit, durch einen Mann, den er dazu bestellt und Allen als glaubwürdig dargethan hat, indem er ihn auferweckte von den Todten.“1 Wenn er daher irgend etwas Erhabenes aussagt, so thut er Das in Kürze; das Unerhabene aber findet sich an vielen verschiedenen Stellen des Briefes. So weist er auf das Erhabene hin; das Unerhabene aber von der Gottheit zu vermuthen, ist nicht zulässig. So hält er auch hier das Sichere fest und paßt das Unerhabene der Menschheit an, und zwar aus dem Grunde, weil sie das Vollkommene nicht zu fassen vermochten. Dieß zeigt er besonders im Briefe an die Korinther, indem er sagt: „Denn wenn noch Eifersucht, Zwietracht und Parteigeist unter euch herrschen, seid ihr dann nicht fleischlich?“2 Betrachte mir da seine große Klugheit, wie er fortwährend schicklich den zu Grunde liegenden Leidenschaften nahe rückt! Denn dort hatte die Schwäche ihre Quelle in der Unwissenheit, mehr aber noch in den Sünden, hier aber nicht nur in den Sünden, sondern auch in den beständigen Trübsalen. Darum wählt er S. 145 auch eine Ausdrucksweise, die geeignet war, den Unterschied zu bezeichnen, indem er dort sagt: „Ihr seid fleischlich,“ hier aber, da die Betrübniß größer war: „Ihr seid schwach geworden.“ Denn Jene konnten es nicht tragen, da sie fleischlich waren, Diese aber konnten es; denn in den Worten: „Weil ihr schwach geworden seid zum Vernehmen“ zeigt er, daß sie vor Zeiten gesund und stark und von besonderem Eifer beseelt waren, was er auch später von ihnen bezeugt: „Und ihr seid zu Solchen geworden, die der Milch bedürfen, nicht der starken Speise.“ Die unerhabene Rede nennt er immerfort Milch, sowohl hier, wie auch dort. „Denn die ihr,“ sagt er, „Lehrer sein solltet der Zeit nach,“ - als wollte er sagen: Um deretwillen ihr zumeist abgewichen und nachlässig geworden, um eben dieser willen, wegen der Zeit nämlich, müsset ihr ganz besonders eifrig sein. Milch nennt er die mehr niedrige Rede, weil sich diese für die Einfältigen eignet; das Gegentheil aber findet statt bezüglich der mehr Vollkommenen, für welche daraus ein Nachtheil erwüchse, wenn sie dabei verweilten. Darum war es nicht nöthig, Gesetzbezügliches anzuführen, noch auch davon einen Vergleich herzunehmen, weil er Hoherpriester war, und weil er opferte, und weil er Gebet darbrachte mit Geschrei und Flehen. Siehe, wie uns Dieß zum Überdruß wird, was Jenen zur Nahrung war und gar nicht überdrüssig war. - Eine wahre Speise ist demnach das Wort Gottes, welche die Seele nährt. Daß aber das Wort eine Speise ist, erhellt aus dem Folgenden: „Denn ich werde,“ heißt es, „ihnen geben nicht Hunger nach Brod noch Durst nach Wasser, sondern Hunger, zu hören das Wort des Herrn.“3 „Ich gab euch Milch zu trinken, nicht Speise.“4 Er sagt nicht: Ich habe euch genährt, indem er zeigt, daß Solches nicht eine Nahrung sei, sondern daß es sich so S. 146 verhalte wie bei den kleinen Kindern, die noch nicht mit Brod genährt werden; denn solche empfangen nicht zu trinken, sondern der Trank selbst ersetzt bei ihnen die Speise. So auch hier. Auch sagt er nicht: Ihr habt nothwendig, sondern: „Ihr seid zu Solchen geworden, die der Milch bedürfen, nicht der starken Speise.“ d. h. ihr selbst habt es gewollt, ihr selbst habt euch auf diesen Standpunkt, in diese Nothwendigkeit versetzt.
13. Denn Jeder, der Milch bekommt, ist unempfänglich für das Wort der Gerechtigkeit, denn er ist ein Kind.
Was heißt Das: „das Wort der Gerechtigkeit“? Mir scheint hier der Lebenswandel angedeutet zu werden, wie auch Christus sagt: „Wenn euere Gerechtigkeit nicht vollkommener sein wird als die der Schriftgelehrten und Pharisäer.“5 Dieß also sagt er in den Worten: „unempfänglich für das Wort der Gerechtigkeit,“ d. h. wem die Weisheit von oben nicht zu Theil ward, der kann zu keinem erhabenen und vollkommenen Leben gelangen. Oder er versteht hier unter Gerechtigkeit Christum und die erhabene Lehre über seine Person. Daß sie also schwach geworden, sagt er, den Grund davon fügt er nicht bei, sondern läßt sie darüber selber nachdenken, weil er sie durch seine Rede nicht unangenehm berühren will. Bei den Galatern aber wundert er sich und hegt Bedenken, was um so mehr zum Troste gereicht, als wenn er gar nicht daran dachte, daß Solches stattfinde. Siehst du, wie verschieden diese Schwäche von der Vollkommenheit ist? Wachsen wir also in dieser Vollkommenheit; denn auch im kindlichen und jugendlichen Alter steht der Weg offen, zu dieser zu S. 147 gelangen; denn sie ist nicht eine Frucht der Natur, sondern ein Werk der Tugend.
14. Für Vollkommene aber ist die starke Speise, für Die, welche durch die Gewohnheit geübte Sinne erlangt haben, das Gute und Böse zu unterscheiden.
Wie aber? Hatten Jene nicht geübte Sinne und wußten sie nicht, was gut und böse war? Hier ist nicht die Rede vom Lebenswandel, wenn er spricht: „das Gute und Böse zu unterscheiden;“ denn Das ist jedem Menschen möglich und leicht, sondern hier spricht er von den gesunden und erhabenen Lehren und von den verderblichen und niedrigen Grundsätzen. Das Kind versteht es nicht, die schlechte und gute Nahrung zu unterscheiden; deßhalb bringt es oft Erde in den Mund und nimmt, was ihm schadet, zu sich und thut Alles unüberlegt. Das ist aber keine Vollkommenheit. So sind Diejenigen, die sich ohne Weiteres an Alles hängen und ihre Aufmerksamkeit ohne Unterschied Verwerflichem zuwenden. Und Diese tadelt er, weil sie in erbärmlicher Unbeständigkeit sich bald Diesen bald Jenen ergeben, was er auch am Schlusse mit den Worten andeutet: „Lasset euch durch abweichende und fremde Lehren nicht irreführen;“6 Das heißt: „das Gute und Böse zu unterscheiden;“ denn der Gaumen kostet die Speise, die Seele aber prüfet die Lehre.