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Commentaire de Saint Jean Chrysostome sur l'épître de Saint Paul aux Hébreux
2.
Voici donc un roi qui n'a ni commencement ni fin ; c'est-à-dire, que comme nous ignorons et son commencement et sa fin, parce que ces faits n'ont pas été écrits, ainsi les ignorons-nous de Jésus, non parce que l'Écriture n'en dit rien, mais parce qu'en réalité il n'a ni l'un ni l'autre. Parce que le premier est la figure,, l'Écriture se tait sur son commencement et sa fin ; et parce que le second est la vérité, il n'a réellement ni commencement ni fin. Ainsi en est-il de leurs noms; pour l'un, sa royauté de justice et de paix n'est qu'un pur titre sans réalité; pour Jésus-Christ, il est tout cela véritablement. Comment donc a-t-il un principe? Vous voyez que le Fils est sans principe, non dans ce sens qu'il existe sans cause, car c'est impossible : il a un père, autrement comment serait-il Fils ? Mais il est sans principe anarkhos, en ce sens que sa vie n'a ni commencement ni fin. « Melchisédech est semblable au Fils de Dieu ». Où est la ressemblance ? C'est que de l'un comme de l'autre, nous ne savons ni le commencement ni la fin; de l'un, il est vrai, parce que ces dates n'ont pas été écrites, et de l'autre, au contraire, parce que ces termes n'existent pas : voilà la ressemblance. Que si cette ressemblance portait sur tous les points, vous ne verriez pas d'un côté la figure, et de l'autre la vérité; tous deux seraient figures. C'est ainsi que dans les portraits et images, vous trouvez et ressemblance et différence. Les traits et le dessin reproduisent la ressemblance; mais les couleurs une fois posées, la différence s'accuse évidemment, on voit similitude ici, et là, dissemblance.
« Considérez donc combien grand il devait être, puisque Abraham même lui donna la dîme de ce qu'il y avait de meilleur (4) ». Il a fait (506) ressortir la justesse de la figure. Enhardi dès lors, il montre qu'elle est plus glorieuse que les réalités juives elles-mêmes. Or, si par cela seul que ce roi portait en lui la figure de Jésus-Christ, il se trouvait ainsi plus grand et plus remarquable non-seulement que les prêtres, mais même que cet Abraham, d'où sortait la tribu des prêtres, que direz-vous de la Vérité? Voyez-vous comme il prouve surabondamment la supériorité de Jésus-Christ? —«Regardez », dit-il, « combien est grand celui à qui Abraham donna la dîme de ce qu'il y avait de meilleur ». Cette expression « de meilleur », fait allusion aux dépouilles. Et l'on ne peut dire qu'Abraham les ait partagées avec lui, parce qu'il aurait pris part au combat. Paul a soin de vous faire observer que le patriarche était revenu de la défaite des rois, quand il le rencontra. Ainsi, nous dit-il, le prince était chez lui, quand Abraham lui donna les prémices du butin conquis par ses travaux.
« Aussi ceux qui, étant de la race de Lévi, entrent dans le sacerdoce, ont droit, selon la loi, de prendre la dîme du peuplé, c'est-à-dire de leurs frères, quoique ceux-ci soient sortis d'Abraham aussi bien qu'eux (5) ». Telle est la dignité du sacerdoce, dit-il, que des hommes égaux à d'autres par les ancêtres, n'ayant avec eux qu'un seul et même père et principe de leur commune famille, se trouvent cependant préférés et privilégiés de beaucoup à l'égard des autres, puisqu'ils prélèvent la dîme sur eux. Or, si vous trouvez un personnage qui reçoive la dîme de dès privilégiés eux-mêmes, n'est-il pas vrai que ceux-ci descendent dès lors au rang des laïques, et que lui prend place parmi les prêtres ? Il y a plus : le roi de Salem n'avait pas, du côté de la naissance, l'égalité d'honneur avec eux; il était d'une antre race. Aussi Abraham n'eût-il point donné la dîme à un étranger, s'il n'avait reconnu en lui une grande supériorité d'honneur. Mais, ô ciel ! Que vient de démontrer le grand apôtre ? Une vérité incroyable, plus étonnante que celle qu'il a énoncée dans l'épître aux Romains. Car dans cette épître, il se contente de déclarer qu'Abraham est le chef et le premier père de notre religion, comme de celle des Juifs. Mais ici il ose plus encore à l'égard de ce patriarche, il montre qu'un incirconcis l'emporte sur lui de beaucoup. Et quelle preuve en donne-t-il? C'est que Lévi a donné la dîme. Abraham,dit-il, en a fait l'offrande. — Et que nous importe, à nous, diront les Juifs? — Mais beaucoup, sans doute, car vous ne pouvez prétendre que les lévites soient au-dessus d'Abraham. « Or, celui qui n'a point de place dans leur généalogie, prit la dîme sur Abraham». Et pour ne point passer légèrement sur ce fait, il ajoute : «Et il bénit celui qui avait reçu les promesses ». Ces promesses étaient incontestablement la gloire des Juifs : saint Paul montre qu'ils sont inférieurs à cet étranger, en honneur et en gloire, et cela au jugement de tout le monde. « Or; il est incontestable que celui qui reçoit la bénédiction, est inférieur à celui qui la donne », c'est-à-dire, d'après l'estimation commune, ce qui est moindre est béni par ce qui est plus grand. Donc ce roi, figure de Jésus-Christ, est plus grand que le dépositaire même des promesses.
« En effet, dans la loi, ceux qui reçoivent la dîme sont des hommes mortels; au lieu que celui qui la reçoit ici n'est représenté que comme vivant (8) ». Mais pour qu'on ne lui dise pas Pourquoi invoquer ces siècles si lointains? Que fait à nos prêtres , qu'Abraham ait donné la dîme ? Parlez de ce qui nous regarde nous-mêmes? il continue et ajoute : « Et pour ainsi dire» (Paul fait bien de ne pas parler affirmativement, de peur de blesser trop ses lecteurs), « pour ainsi dire, Lévi l'a payée aussi lui-même dans la personne d'Abraham, lui qui la reçoit des autres ». Comment l'a-t-il payée ? — « Parce qu'il était encore dans Abraham son aïeul, lorsque Melchisédech vint au-devant de ce patriarche ». Entendez : Lévi était en lui, bien qu'il ne fût pas encore né , et par son père, il a payé la dîme. Remarquez: il ne dit pas : « Les lévites », mais : « Lévi », choisissant ainsi ce qu'il y a de plus grand pour mieux faire ressortir la supériorité de Melchisédech.
Avez-vous compris quelle distance sépare Abraham de Melchisédech, qui n'est cependant que la figure de notre pontife ? Encore l'apôtre nous y fait-il voir une prééminence de pouvoir, et non de nécessité. L'un, en effet, donné la dîme qui est un droit sacerdotal , l'autre donne la bénédiction qui prouve un pouvoir de supériorité et d'excellence. Cette prééminence a- passé jusqu'aux descendants. Et voilà comme Paul, par une victoire admirable et glorieuse, renverse l'édifice du judaïsme. Voilà pourquoi il leur disait: « Vous êtes devenus faibles ». (Hébr. V, 11.) C'était une précaution qu'il prenait pour ne pas les faire regimber, en leur montrant trop brusquement la vérité. Telle est la prudence de Paul; il n'aborde les questions qu'après y avoir préparé les esprits. Car l'esprit humain est difficile à persuader; il demande pour être redressé plus de précautions que les plantés. On ne trouvé en celles-ci que la nature des éléments et de la terre, qui obéit aux plains des laboureurs ; mais chez nous se rencontre la libre volonté de choisir, qui prend à son gré mille formes changeantes, et opte tantôt pour une chose, tantôt, pour l'autre, et qui a toujours une grande pente pour le mal.
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Homilien über den Brief an die Hebräer (BKV)
II.
Siehe da weder Anfang noch Ende! Wie uns von diesem (Melchisedech) weder der Anfang der Tage noch das Ende des Lebens bekannt sind, weil sie nicht aufgeschrieben sind, so befinden wir uns in derselben Unkenntniß in Bezug auf Jesus, nicht aus Mangel an schriftlicher Aufzeichnung, sondern weil sie (Anfang und Ende) eben ganz fehlen; denn Jener ist das Vorbild, und darum fehlt die Aufzeichnung; Dieser aber ist die Wahrheit und daher (wirklich) ohne Anfang und ohne Ende. Ähnlich verhält es sich auch mit den Namen; denn hier waren die Benennungen: „König der Gerechtigkeit und des Friedens,“ dort aber die Wirklichkeit; so ist auch dort Das genannt, was sich hier wirklich findet. Wie hat er also einen Ursprung? Du siehst, daß der Sohn nicht in dem Sinne anfangslos ist, als hätte er keinen Grund seines Daseins, weil Das unmöglich ist, denn er hat einen Vater, und wie könnte er sonst Sohn sein? sondern insofern er keinen Lebensanfang und kein Ende hat.
„Er wurde,“ heißt es, „dem Sohne Gottes ähnlich gemacht.“ Worin liegt die Ähnlichkeit? Darin, daß wir das Ende und den Anfang von Diesem und von Jenem nicht kennen; von Diesem, weil die Aufzeichnung fehlt, von Jenem, weil sie gar nicht sind. Hier ist die Ähnlichkeit. Wenn aber in allen Theilen Ähnlichkeit vorhanden sein würde, so bestände ja nicht mehr Vorbild und Wahrheit, sondern beide wären Vorbild. Solches kann man auch bei Gemälden beobachten, bei denen Ähnlichkeit und Unähnlichkeit in die Augen fallen. In den einfachen Zügen und Umrissen liegt eine gewisse Ähnlichkeit; sind aber die Farben aufgetragen, so tritt die Verschiedenheit hervor, und es wird klar, in wiefern Ähnlichkeit und Unähnlichkeit bestehen. S. 201
4. Sehet aber, wie groß Der sei, dem der Patriarch Abraham den Zehnten vom Besten (der Beute) gab! Schön paßt er das Vorbild an: er zeigt bereits mit Zuversicht, daß dasselbe viel vortrefflicher sei, als was bei den Juden wirklich bestand. Wenn aber Der, welcher als Vorbild Christi dasteht, in so hohem Grade nicht allein vor den Priestern, sondern auch vor dem Stammvater der Priester hervorragt, wie muß es dann erst mit der Wahrheit bestellt sein? Siehst du, wie glänzend er den Vorzug darstellt? „Betrachtet,“ sagt er, „wie groß Der sei, dem der Patriarch Abraham den Zehnten vom Besten (der Beute) gab!“ Unter dem Besten wird die Beute verstanden. Und es kann nicht gesagt werden, daß er demselben als Genossen des Krieges (vom Erbeuteten) gegeben habe; denn darum heißt es: „Er ging ihm, da Dieser von der Niederlage der Könige zurückkehrte, entgegen,“ andeutend, daß er zu Hause gewesen, und daß er ihm die Erstlinge seiner Kriegsmühen gegeben habe.
5. Jene Söhne Levi’s, welche das Priesterthum empfingen, haben wohl die Vorschrift, den Zehnten nach dem Gesetze zu nehmen vom Volke, das ist von ihren Brüdern, obwohl auch diese aus den Lenden Abrahams abstammen.
So groß, sagt er, ist der Vorrang des Priesterthumes, daß Diejenigen, welche in Bezug auf die Vorfahren in gleicher Ehre stehen und denselben Stammvater haben, vor den Andern eine große Auszeichnung genießen: sie empfangen ja von ihnen den Zehnten. Würde nun aber Jemand gefunden, der von Diesen selbst den Zehnten erhielte, gehörten sie dann nicht zu den Laien, Dieser aber zu den Priestern? Und nicht allein Dieses, sondern er stand mit ihnen S. 202 nicht auf gleicher Stufe der Ehre und war aus einem anderen Geschlechte. Darum würde er einem Fremdling den Zehnten nicht gegeben haben, wäre dieser nicht in hohen Ehren gestanden. Ha! was hat Paulus gethan? Mehr, als man glauben sollte, hat er im Briefe an die Römer in seinen Erklärungen ausgesprochen; denn dort hat er den Abraham als den Stammvater unserer und der jüdischen Verfassung dargestellt; hier aber spricht er sich entschieden gegen ihn aus und zeigt, daß der Unbeschnittene einen großen Vorzug behaupte. Wie zeigt er nun Das? Dadurch, daß Levi den Zehnten gab; „Abraham,“ heißt es, „gab.“ Und welche Beziehung hat Das auf uns? Die allernächste für euch; denn ihr werdet doch schwerlich behaupten, daß die Leviten mehr seien als Abraham.
6. Derjenige aber, der gar nicht zu ihrem Geschlechte gehörte, nahm den Zehnten von Abraham.
Dann geht er nicht einfach weiter, sondern fügt bei: „und segnete Den, der die Verheissungen hatte.“ Da Dieses für die Juden in jeder Beziehung ehrenvoll war, zeigte er, daß Dieser nach dem gemeinsamen Urtheile Aller eine noch höhere Würde als Jener behaupte.
7. Ohne alle Widerrede aber wird, was geringer ist, von dem Größeren gesegnet.
Das heißt: Allen scheint es angemessen, daß das Geringere von dem Höheren gesegnet werde. Daher ist das Vorbild Christi höher und hat auch den Vorzug vor Dem, der die Verheißungen hatte. S. 203
8. Auch nehmen hier sterbliche Menschen den Zehnten, dort aber (nimmt ihn) Einer, von dem bezeugt wird, daß er lebe.
Damit sie aber nicht sagen konnten: Warum gehst du in die frühere Zeit zurück? Was geht es unsere Priester an, wenn Abraham den Zehnten gab? Sprich, was auf uns paßt, - fügt er die Worte hinzu:
9. Und so zu sagen (ganz passend sprach er sich so mehr zurückhaltend und nicht ganz klar aus, um nicht zu verletzen) durch Abraham hat auch Levi, welcher Zehenten empfing, den Zehenten geben müssen.
Wie denn?
10. Denn er war noch in den Lenden des Vaters, als ihm Melchisedech entgegen kam, d.h. in ihm war Levi, obgleich er noch nicht geboren war, und durch ihn gab er den Zehnten.
Siehe, er sagt nicht: Die Leviten, sondern: „Levi“, was mehr war, wie er es auch wollte, um schon dadurch den Vorzug hervorzuheben. Erkennst du, welch’ ein Unterschied ist zwischen Abraham und Melchisedech, der ein Vorbild unseres Hohenpriesters ist? Und er zeigt, daß der Vorzug in der Macht, nicht in der Nothwendigkeit liege. Denn Jener gab den Zehnten, was den Priester angeht; Dieser segnete, was die Sache eines Höheren ist. Dieser Vorzug geht auch auf die Nachkommen über. Auf eine bewunderungswürdige und kräftige Weise fertigt er, was jüdisch ist, ab, weßwegen er auch sagt: „Ihr seid schwach S. 204 geworden,“1 und wollte diesen Grund legen, damit sie nicht muthwillig würden; denn das ist die Weisheit des Paulus: vorerst macht er die gehörigen Einleitungen, dann unternimmt er das vorgenommene Werk. Denn das Menschengeschlecht ist schwer zu überzeugen und bedarf großer Sorgfalt, mehr als die Pflanzenwelt. Hier nämlich ist es die Natur der Körper und der Erde, die sich den Händen des Landmannes fügt; dort aber ist es der freie Wille, der viele Wandlungen durchmacht und bald diese, bald jene Wahl trifft; denn er ist zum Bösen geneigt.
-
Hebr 5,11 ↩