• Start
  • Werke
  • Einführung Anleitung Mitarbeit Sponsoren / Mitarbeiter Copyrights Kontakt Impressum
Bibliothek der Kirchenväter
Suche
DE EN FR
Werke Johannes Chrysostomus (344-407) In epistulam ad hebraeos argumentum et homiliae 1-34 Commentaire de Saint Jean Chrysostome sur l'épître de Saint Paul aux Hébreux
HOMÉLIE II.

5.

Puisque nous sommes pénétrés de ces vérités, plus de mauvaise honte, plus d'orgueil. Si Jésus qui est Dieu, maître et Fils de Dieu, a daigné prendre la forme d'un esclave, ne devons-nous pas accepter toutes les tâches, même les plus humbles? Répondez, homme, d'où vient votre orgueil ? Des biens que vous possédez en cette vie? Mais ils s'éclipsent avant de briller. Des dons spirituels? Mais c'en est un que de n'avoir pas d'orgueil. D'où vient donc votre orgueil? De votre droiture? Ecoutez cette parole du Christ: « Quand vous aurez fait toutes choses, dites: Nous sommés des serviteurs inutiles» (Luc, XVII,10), car nous avons fait ce que nous devions faire. Mais c'est votre richesse qui vous rend orgueilleux. Eh! pourquoi donc? Ne savez-vous pas que nous sommes entrés nus dans la vie, et que nous en sortirons nus? Ne voyez-vous pas que ceux qui vous ont précédés sont partis nus, et dépouillés? Pourquoi s'enorgueillir de la possession des biens extérieurs? Ceux qui veulent s'en servir et en jouir, ne s'en voient-ils pas privés, même malgré eux, souvent avant leur mort, toujours au moment de la mort ? Mais; de notre vivant, dites-vous, nous en faisons ce que nous voulons. D'abord on voit rarement les riches jouir de leur fortune, comme ils l'entendent. Et quand on serait assez heureux pour cela, ce ne serait pas là un grand bonheur. Le présent en effet est bien court, quand on le compare aux siècles sans fin.

Tu es orgueilleux de tes richesses,-'ô homme ! Et pourquoi donc ? C'est un avantage qui t'est commun avec les brigands, avec les voleurs, avec les meurtriers, avec une foule de gens efféminés et corrompus, avec tous les méchants. Pourquoi donc cet orgueil? Si tu fais de ta fortune un boit usage, tu dois bannir l'orgueil, pour ne pas enfreindre les commandements; si tu fais un mauvais usage de tes biens, l'orgueil te sied moins encore, puisque tu es l'esclave de ces biens, de ces trésors qui sont devenus tes tyrans. Dites-moi, ce fiévreux qui boit de l'eau avec excès et dont la soif s'éteint un instant pour se rallumer, doit-il s'enorgueillir? Cet homme qui se forge mille soucis inutiles, doit-il s'enorgueillir? De quoi vous enorgueillissez-vous, dites-moi? d'avoir une foule de maîtres? d'avoir mille soucis? d'être entouré de flatteurs ? Mais ce sont autant de chaînes que vous avez là. Voulez-vous sentir le poids de ces chaînes, écoutez-moi bien. Les autres passions ont parfois leur utilité. La colère est quelquefois utile. « Colère injuste », dit l'Ecclésiaste, « colère coupable ». (Ecclés. I , 22) La colère peut donc être juste en certains cas. Ecoutez encore saint Matthieu: « Se fâcher sans raison contre son frère, c'est s'exposer à la géhenne». (Matth. V, 22.) La jalousie et la concupiscence ont aussi leur bon côté: celle-ci quand elle a pour but la procréation des enfants; celle-là quand elle produit une noble émulation. C'est ce que dit saint Paul. « Il est toujours bien d'être jaloux de bien faire », et ailleurs. « Choisissez entre les dons de la grâce et montrez-vous jaloux d'acquérir les meilleurs ». (Galat. IV, 18; I Cor. XII, 31.) Voilà donc deux passions qui peuvent avoir leur utilité. Mais l'orgueil n'est jamais bon; il est toujours inutile et nuisible. S'il faut s'enorgueillir de quelque chose, c'est de la pauvreté, non de la richesse. Pourquoi? C'est que l'homme qui sait vivre de peu, est bien plus grand et bien meilleur que celui qui ne le sait pas.

Dites-moi : voilà des gens qui sont invités à se rendre dans une résidence royale; les uns n'ont besoin en voyage ni de nombreux attelages, ni de serviteurs, ni de parasols, ni d'hôtelleries, ni de chaussures, ni de vaisselles; il leur suffit d'avoir du pain et de l'eau des sources. Les autres disent:Si vous ne nous donnez pas des chariots et de bons lits, nous ne pouvons pas 'venir; nous ne pouvons venir, si nous n'avons pas une suite nombreuse; si nous ne pouvons rions reposer à chaque instant; nous ne pouvons venir, si nous n'avons pas dés attelages à notre disposition, et si nous ne passons une partie du jour à nous promener; et nous avons besoin de bien d'autres choses encore. De ces deux espèces d'hommes, laquelle excitera notre admiration? Sera-ce la première? Sera-ce la dernière? Il est évident que nous réserverons notre admiration pour ceux qui n'ont besoin de rien. Il en est de même ici. Pour faire le voyage de la vie, les uns ont besoin de mille choses, les autres n'ont besoin de rien. Et ce seraient les pauvres qui devraient être orgueilleux, s'il fallait avoir de l'orgueil. Mais, dira-t-on, c'est un être méprisable que le pauvre. Non: ce n'est pas lui qu'il faut mépriser; ce sont ceux qui le méprisent. Eh! Pourquoi ne mépriserais-je pas ceux qui ne placent pas bien leur admiration ? Un bon peintre se moquera de tous ceux qui s'aviseront de le railler, si les rail. leurs sont des ignorants ; il ne fera pas attention à leurs propos; il se contentera du témoignage qu'il se rend à lui-même : et nous autres, nous dé. pendrons de l'opinion du vulgaire! Quelle impardonnable faiblesse !

Aussi sommes-nous méprisables, quand nous ne méprisons pas ceux qui nous méprisent à cause de notre pauvreté, quand nous ne les trouvons pas malheureux. Je passe sous silence toutes les fautes dont la richesse est la source, tous les avantages de la pauvreté. Mais que dis-je? Ni la richesse, ni la pauvreté ne sont pas elles-mêmes des biens; elle ne le deviennent que par l'usage qu'a (461) en fait. La vertu du chrétien brille d'un plus grand lustre dans la pauvreté que dans la richesse. Comment? C'est que dans la pauvreté, il est plus modeste, plus sage, plus respectueux, plus juste, plus prudent; dans la richesse au contraire, la vertu trouve mille obstacles. Examinons les actions du riche, de celui-là surtout qui fait de sa richesse un mauvais usagé. Ce ne sont que rapines, fraudes, pièges, violences.. Que dis-je? Les passions déréglées, les commerces illicites, les sortilèges, les maléfices, toutes les noirceurs en un mot ne dérivent-elles pas de la richesse ? Ne voyez-vous pas qu'il est plus facile d'être vertueux au sein de la pauvreté qu'au sein de la richesse ? Et parce que les riches ne sont pas punis ici-bas, n'allez pas croire qu'ils né commettent pas de fautes. S'il était facile de punir les riches, ils peupleraient les cachots. Mais entre autres inconvénients,la richesse a celui-ci: le riche, qui fait le mal impunément, ne s'arrêtera jamais dans la voie du mal; pour lui, le remède. ne sera jamais à côté de la blessure, et nul homme ne pourra lui mettre un frein. La pauvreté au contraire, si l'on veut y regarder, offrira à nos yeux bien des côtés agréables. N'affranchit-elle pas l'homme des soucis, de la haine, des luttes, des rivalités, des querelles, dé mille maux enfin ? Ne courons donc pas après la richesse, et n'envions pas le sort de ceux qui la possèdent. Avons-nous de la fortune, faisons-en un bon usage. En sommes-nous privés , n'en gémissons, pas, mais remercions Dieu de ce qu'il nous permet d'obtenir facilement la même récompense que les riches, et une plus grande encore, si nous le voulons. Alors notre faible capital nous rapportera un gros revenu. Celui qui rapporta les deux talents ne fut-il pas aussi honoré, aussi admiré que celui qui en rapporta cinq ? Pourquoi ? C'est que ces deux talents lui avaient été confiés, c'est qu'il sut remplir toutes ses obligations; c'est qu'il rapporta le double de ce qu'on lui avait confié. Pourquoi donc cherchons-nous à nous faire confier des trésors, lorsque nous pouvons retirer autant de fruit d'un modeste dépôt que d'un dépôt considérable; lorsqu'avec moins de peine, nous pouvons obtenir une récompense bien plus grande? Le pauvre renoncera plus facilement à ce qu'il possède que le riche, gui nage dans l'opulence. Ne savez-vous pas que, plus on est environné de richesses, plus on a soif de richesses? Pour éviter ce tourment, ne cherchons pas la richesse et supportons sans peine la pauvreté. Avons-nous de la fortune, servons-nous-en, comme le veut saint Paul: que ceux qui possèdent, soient comme s'ils ne possédaient point, et que ceux qui usent de ce monde, soient comme n'en usant point, afin. d'obtenir les biens promis, et puissions-nous les obtenir avec la grâce de Dieu et par un effet de sa bonté!

pattern
  Drucken   Fehler melden
  • Text anzeigen
  • Bibliographische Angabe
  • Scans dieser Version
Download
  • docxDOCX (342.06 kB)
  • epubEPUB (326.39 kB)
  • pdfPDF (1.14 MB)
  • rtfRTF (1.06 MB)
Übersetzungen dieses Werks
Commentaire de Saint Jean Chrysostome sur l'épître de Saint Paul aux Hébreux
Homilien über den Brief an die Hebräer (BKV) vergleichen
Kommentare zu diesem Werk
Einleitung: Homilien über den Brief an die Hebräer

Inhaltsangabe

Theologische Fakultät, Patristik und Geschichte der alten Kirche
Miséricorde, Av. Europe 20, CH 1700 Fribourg

© 2025 Gregor Emmenegger
Impressum
Datenschutzerklärung