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Werke Johannes Chrysostomus (344-407) In epistulam ad hebraeos argumentum et homiliae 1-34 Commentaire de Saint Jean Chrysostome sur l'épître de Saint Paul aux Hébreux
HOMÉLIE XXXIII.

4.

Vous le voyez : nous communions au sang qui était porté dans le sanctuaire, dans le vrai Saint des saints, au sacrifice dont seul le grand Pontife avait droit de jouir; nous avons part à la Vérité même. Prenons garde, toutefois, que si, sans participer aux outrages de notre divin Maître, nous avons notre part de salut et de sainteté, ces outrages, cependant, ont été les vraies causes de notre sanctification. Donc, comme il a subi l'opprobre, attendons-nous à le subir; et si, avec lui, nous « sortons dehors », avec lui un jour nous ne ferons qu'un. Mais qu'est-ce que cet avis : « Sortons dehors, et allons à lui? » — Partageons ses souffrances, supportons ses opprobres. Ce n'est pas sans mystère qu'il a souffert « hors' de la « porte », mais pour nous apprendre à porter sa croix, nous aussi, à demeurer en dehors du monde, à nous faire un devoir d'en rester ainsi éloignés; à nous soumettre enfin aux outrages qu'il a subis comme un condamné vulgaire.

« Et par lui, offrons un sacrifice à Dieu ». Quel est ce sacrifice ? L'apôtre même l'interprète «du fruit des lèvres qui rendent gloire à son nom », c'est-à-dire de prières, d'hymnes, d'actions de grâces, car tel est le fruit des lèvres. Les juifs offraient des brebis, des bœufs et des veaux et les donnaient au prêtre. Quant à nous, n'offrons rien de semblable; mais l'action de grâces, et s'il se peut, en toutes choses, l'imitation de Jésus-Christ. Que tel soit le produit de nos lèvres. « Souvenez-vous d'exercer la charité et de faire part aux autres de vos biens : car c'est par de semblables hosties qu'on se rend Dieu favorable ». Mettons ce sacrifice aux mains de Notre-Seigneur, pour qu'il les offre au Père; l'offrande ne peut parvenir, en effet, que « par le Fils », ou plutôt par le cœur contrit. Cette recommandation s'accommode à la faiblesse de fidèles encore peu instruits. Car, bien évidemment, au Fils même la grâce appartient autrement comment aurait-il droit à l'égalité d'honneur avec son Père ? Or, dit Jésus-Christ, « il faut que tous honorent le Fils, comme ils honorent le Père ». (Jean, V, 23.) Si donc la gloire du Père peut se séparer de la glorification du Fils, ou est l'égalité d'honneur?

« Le fruit des lèvres qui glorifient son nom », c'est l'action de grâces à lui rendues, en mémoire de tout ce qu'il a souffert pour nous. Supportons avec reconnaissance, pauvreté, maladie, tout au monde enfin; lui seul connaît ce qui est de notre intérêt véritable. En effet, « nous ne savons ce que nous devons demander à Dieu ». (Rom. VIII, 26.) Que si nous ignorons quel doit être l'objet même de nos demandes, comment, à moins que, l'Esprit de Dieu ne nous le» suggère, connaîtrions-nous nos vrais intérêts? Efforçons-nous donc d'offrir en toutes choses l'action de grâces, de supporter tous les événements avec générosité de coeur. Quand nous sommes en proie à la pauvreté, à la maladie, rendons grâces à Dieu ! Rendons-lui grâces, quand la calomnie nous assaille, quand l'injustice nous éprouve. Voilà, en effet, autant de moyens qui nous rapprochent de Dieu, qui font même de Lui notre débiteur, tandis que le bonheur et les joies nous rendent ses débiteurs et ses obligés. (595) D'ailleurs, les chances heureuses nous procurent souvent un jugement plus sévère, taudis que les épreuves contribuent à expier nos péchés. Celles-ci forcément nous inclinent à la charité, à la pitié pour nos frères; tandis que celles-là nous élèvent par l'orgueil, nous rabaissent par la paresse, nous disposent à sourire à mille fantômes de présomption en nous-mêmes, et enfin nous ôtent toute énergie. Aussi le Prophète s'écriait : « Il m'est bon que vous m'ayez humilié, afin que j'apprenne les ordonnances de votre justice ». (Ps. CXVIII, 71.) Lorsque Ezéchias se vit couvert des bienfaits de Dieu et délivré de tout mal, alors son coeur s'enfla : mais quand il devint malade, aussitôt il s'humilia, et dès lors se rapprocha de Dieu. — « Quand le Seigneur frappait son peuple », dit l'Ecriture, « alors celui-ci le cherchait, se convertissait, lui faisait retour dès le matin » (Ps. LXXVII, 34) ; « mais dès que Dieu eût comblé et engraissé de biens ce peuple chéri, il le vit récalcitrant ». (Deuté. XXXII, 15.) « En effet, on reconnaît Dieu quand il exécute son jugement ». (Ps. IX, 17.)

C'est donc un grand bien que l'affliction : car la voie du salut est étroite, et c'est l'affliction qui nous met dans l'étroit sentier. Qui n'est point affligé ne peut entrer. Celui qui sait ainsi s'affliger et se réduire à l'étroit, est aussi celui qui jouit du vrai repos ; mais celui qui s'enfle, n'entrera jamais, et sera encore serré, si j'ose le dire, comme le bois sous l'effort du coin. Ecoutez comme saint Paul entra de son gré dans cette voie étroite. « Je châtie mon corps », nous dit-il, « et je le réduis en servitude ». Châtie-le donc aussi, pour pouvoir entrer. — L'apôtre rendait à Dieu, dans toutes ses afflictions, de perpétuelles actions de grâces. Et toi, es-tu frappé dans ta fortune? La ruine, au fond, t'a mis au large. Es-tu déchu de ta gloire? Autre affranchissement. Es-tu victime de l'hypocrisie; et, des crimes dont tu es innocent, ont-ils obtenu créance contre toi? Sache te réjouir et l’applaudir. « Car », a dit le Seigneur, « vous serez bienheureux quand les hommes vous accableront d'opprobres et diront faussement contre vous toute sorte de mal à cause de moi. Réjouissez-vous et tressaillez de joie , parce qu'une grande récompense vous est réservée dans les cieux ». (Matth. V, 12.)

Pourquoi vous étonner des afflictions, et vouloir être délivrés des épreuves? Paul aussi, demanda sa délivrance; il en fit l'objet de nombreuses prières à Dieu, et ne l'obtint pas. Car en disant « Je l'ai demandée par trois fois », il veut dire, souvent. « Et Dieu m'a répondu », ajoute-t-il « Ma grâce vous suffit; car ma force éclate dans les infirmités ». (I Cor. XII, 8.) Il appelle ici infirmités les souffrances. Or, qu'est-il arrivé? Heureux d'avoir reçu cette réponse, l'apôtre supporta ses peines avec reconnaissance, et s'écria : « Aussi bien je suis fier dans mes infirmités mêmes », c'est-à-dire je place dans les afflictions, mon plaisir et mon repos. Ainsi, rendons grâces de toutes choses, heureuses ou affligeantes; ne murmurons pas, ne soyons pas ingrats. Oui, mon frère, dis-le sincèrement, toi aussi : « Je suis sorti nu du sein de ma mère, et nu je dois m'en aller un jour ». ( Job, I, 21.) Tu n'es pas venu au monde avec la gloire ; ne cherche point la gloire ; car tu es entré dans la vie avec une complète nudité, non-seulement de fortune, mais de gloire et de bonne renommée. Pense aux maux infinis que souvent a produits la richesse, ou plutôt écoute ici les oracles de Jé:usChrist : « Il est plus facile à un chameau d'entrer « par le trou d'une aiguille, qu'à un riche d'entrer « dans le royaume des cieux ». (Matth. XIX, 24.) Vous voyez à quels biens infinis la richesse fait obstacle ! Et vous cherchez . à vous enrichir ! Et pauvres, vous n'ôtes pas heureux de voir pour vous l'obstacle renversé! Oui, la voie qui conduit au royaume est étroite; autant sont grandes les richesses, autant elles apportent et d'enflure et de tristes bagages. Aussi Jésus-Christ dit-il : « Vendez ce que vous avez » (Matth. XIX, 21), pour que l'étroit sentier vous reçoive. Pourquoi désirer l'argent? Dieu vous l'a retiré, pour vous affranchir d'un véritable esclavage. Un vrai père, souvent, quand il a constaté que son fils s'est perdu par une honteuse fréquentation, et que d'ailleurs il n'a pu par ses avis lui persuader de la rompre, agit lui-même et chasse cette créature bien loin. L'argent trop abondant est une attache de ce genre. Aussi prenant en main nos intérêts, et nous sauvant du malheur que l'or entraîne, le Seigneur nous enlève cet or maudit. Ne regardons pas, en conséquence, la pauvreté comme un mal : le seul mal, c'est le péché; le seul bien, c'est de plaire à Dieu. Cherchons plutôt la pauvreté ; poursuivons la avec amour. Ainsi saisirons-nous le ciel; ainsi gagnerons-nous les biens promis. Puissions-nous y arriver tous, etc.

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