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Œuvres Jean Chrysostome (344-407) In epistulam ad hebraeos argumentum et homiliae 1-34 Commentaire de Saint Jean Chrysostome sur l'épître de Saint Paul aux Hébreux
HOMÉLIE V.

1.

Afin de montrer toute la bonté et toute la tendresse de Dieu pour le genre humain, après avoir dit : « Parce que ses enfants avaient une nature composée de chair et de sang, il s'est fait participant de cette même nature », Paul explique ce passage et continue en ces termes. « Car il ne prend pas la nature des anges ». Pour que l'on fasse une sérieuse attention à ces paroles, pour que l'on ne regarde pas comme un léger bienfait cette faveur qu'il nous a faite de se revêtir de notre chair, faveur qu'il n'a pas faite aux anges, il dit: « Il n'a pas pris la nature des anges, mais il a pris celle de la race d'Abraham ». Que signifient ces mots : « Il n'a pas pris la nature de l'ange; il a pris celle de l'homme? » Pourquoi cette expression : « Il a pris ? » Pourquoi ne pas dire : « Il s'est revêtu », mais : «Il a pris? » C'est une métaphore empruntée à l'homme qui court après un autre, quand celui-ci se détourne : c'est une métaphore empruntée à cet homme qui fait tous ses efforts pour saisir le fuyard et pour prendre celui qui s'échappe. Il a pris la nature de l'homme qui le fuyait et qui s'éloignait de lui. « Car nous nous étions éloignés de Dieu, et nous étions dans le monde, sans connaître Dieu ». (Ephés. II, 12. ) Dieu a poursuivi l'homme qui le fuyait et il a pris sa nature. Il montre que cette conduite de Dieu à notre égard est un effet de sa bonté, de sa tendresse et de sa sollicitude pour nous. C'est comme lorsqu'il dit : « Est-ce que tous les esprits, ministres de Dieu, n'ont pas été envoyés pour prêter leur ministère aux héritiers du salut?» (Hébreux, I,14.) Il montre par là toute la sollicitude de Dieu pour la nature humaine, et tous les égards qu'il a pour nous. Ainsi dans le passage qui nous occupe, il met cette vérité dans un jour plus grand encore, au moyen d'une comparaison conçue,en ces termes : « Il ne prend pas la nature des anges ». C'est qu'il y a là un miracle bien capable de nous remplir, d'étonnement; c'est notre chair qui se trouve élevée à ce degré de grandeur et qui devient l'objet de l'adoration des anges, des archanges, des séraphins et des chérubins.

Que de fois, en réfléchissant à ce prodige, j'ai été ravi en extase et quelle haute idée j'ai conçue alors de la nature humaine ! voilà un magnifique et brillant privilège ! Voilà une sollicitude singulière de Dieu pour l'homme ! Et Paul ne dit pas simplement : Il prend la nature de l'homme ; mais, pour élever l'âme de ses auditeurs, pour leur montrer toute la grandeur et toute la splendeur de leur naissance, il leur dit: « Il prend la nature de la race d'Abraham; il fallait donc qu'il fût en tout semblable à ses frères ». Ces mots « en tout», que veulent-ils dire? Ils signifient que le Christ a été enfanté et élevé, qu'il a, grandi, qu'il a souffert tout ce qu'il fallait souffrir, et qu'enfin il est mort. En un mot, il a été en tout semblable à ses frères. Après avoir longtemps entretenu son auditoire de la grandeur du Christ, de sa gloire suprême, il parle de sa Providence. Et voyez comme sa parole est adroite et puissante, comme il fait ressortir l'attention que le Christ apporte à nous ressembler complètement. O sollicitude de Dieu à notre égard ! Après avoir dit: « Parce que ses enfants ont une nature composée de chair et de sang, il s'est fait participant de cette même nature », il insiste et dit ici : « Il est devenu semblable en tout à ses frères ». C'est comme s'il disait. Lui qui est si grand, lui qui est la splendeur de la gloire, le caractère de la substance divine, (474) lui qui a fait les siècles, lui qui est à la droite du Père, il a consenti, il s'est étudié à devenir notre frère en tout, et c'est pour cela qu'il a envoyé ses anges et les puissances d'en-haut, qu'il est venu à nous et qu'il a pris notre nature. Voyez tous les bienfaits dont il nous a comblés : il a détruit la mort, il nous a affranchis de la tyrannie du démon, il nous a délivrés de la servitude, il nous a fait l'honneur de devenir notre frère, et il nous a honorés , non-seulement de ce bienfait, mais d'une foule d'autres bienfaits. Il a bien voulu devenir notre grand pontife auprès de son père. Car saint Paul ajoute : « Pour être envers Dieu un pontife compatissant et fidèle (17) ». C'est pour cela, dit Paul, que le Christ a pris notre chair. C'est un effet de sa bonté pour les hommes; il voulait que Dieu eût pitié de nous. Voilà le motif, l'unique motif de sa conduite providentielle. Il nous a vus abattus, mourants, tyrannisés par la mort, et il nous a pris en pitié. « Afin d'expier les péchés du, peuple », dit l'apôtre, « afin d'être un pontife compatissant et fidèle ». — « Fidèle », que veut dire ce mot? Il veut dire: sincère et puissant médiateur. Car le seul pontife fidèle, c'est le fils. Il peut, en sa qualité de pontife, absoudre son peuple de ses péchés. C'est donc pour offrir à Dieu une victime capable de nous purifier et d'expier nos fautes, qu'il s'est fait homme; voilà pourquoi l'apôtre a ajouté : «Envers Dieu », c'est-à-dire « nos fautes envers Dieu ». Nous étions, dit-il, les ennemis de Dieu, nous étions condamnés, nous étions notés d'infamie; il n'y avait personne pour offrir, en notre faveur, le sacrifice. Il nous a vus en cet état et il nous a pris en pitié. Il ne nous a pas donné un pontife; mais il s'est constitué lui-même notre pontife fidèle. Puis nous faisant voir en quoi c'est un pontife fidèle, l'apôtre a ajouté : « Afin d'expier les péchés du peuple ». — « Car c'est des souffrances mêmes par lesquelles il a été éprouvé, qu'il tire la force de secourir ceux qui sont éprouvés (18) ».

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Traductions de cette œuvre
Commentaire de Saint Jean Chrysostome sur l'épître de Saint Paul aux Hébreux
Homilien über den Brief an die Hebräer (BKV) Comparer
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Einleitung: Homilien über den Brief an die Hebräer

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