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Œuvres Jean Chrysostome (344-407) In epistulam ad hebraeos argumentum et homiliae 1-34 Commentaire de Saint Jean Chrysostome sur l'épître de Saint Paul aux Hébreux
HOMÉLIE XIII.

2.

Or, voyez comme il va dévoiler une autre différence que celle que lui fournit déjà ce changement de tribu. Il ne lui suffit pas de montrer la différence immense qui résulte de la tribu, de la personne, de la manière, du testament, mais il va la prouver par le personnage figuratif. « Lequel [Melchisédech] n'est point établi selon la disposition d'une loi charnelle, mais par la puissance de sa vie immortelle (16) ». — Il a été fait prêtre, dit-il, non pas selon la disposition d'une loi charnelle; car cette loi, dans sa plus grande partie, n'était point légitime ; et l'apôtre a raison de l'appeler une loi charnelle; car tous ses règlements étaient charnels. Car voici ce qu'elle commandait Coupez votre chair, oignez votre chair, lavez votre chair, purifiez votre chair, tondez votre chair, liez votre chair, nourrissez votre chair, donnez le repos à votre chair; ne sont-ce pas, je vous prie, autant de lois charnelles? Que si vous voulez savoir quels biens elle promettait, écoutez : Longue vie à votre chair, était-il dit, à votre chair lait et miel, paix à votre chair, plaisir à votre chair. C'est d'une telle loi qu'Aaron reçut le sacerdoce, mais non pas certes Melchisédech.

« Et ceci parait encore plus clairement, en ce qu'il se lève un autre prêtre selon l'ordre de Melchisédech (15) ». Qu'est-ce qui parait clairement? La différence qui est très-grande entre les deux sacerdoces, et l'incontestable prééminence du personnage qui n'a pas été fait prêtre par la disposition d'une loi charnelle. Et qui est celui-ci? Est-ce Melchisédech ? Non, mais Jésus-Christ, qui l'est par la vertu de sa vie immortelle; ainsi que l'Écriture le déclare par ces mots : «Vous êtes le Prêtre éternel selon l'ordre de Melchisédech (17)», c'est-à-dire, non pour un temps, non pour finir, mais selon la vertu d'une vie immortelle. Par ces paroles, il nous montre que Jésus a été fait prêtre par sa vertu et par celle de son Père, par sa vie qui n'a point de fin. Toutefois, ceci ne s'ensuit pas logiquement de ce qui a été dit plus haut : « il n'a pas été fait prêtre par la disposition d'une loi charnelle »; le raisonnement exigeait : Il l'a été par une loi spirituelle. Mais, par « charnel » l'apôtre entend plutôt temporel, comme quand il dit (510) ailleurs: Ces lois ne devaient durer que jusqu'à un temps meilleur, elles n'étaient que des justifications charnelles, en attendant la vertu de la vie; c'est-à-dire, en attendant celui qui vit par sa propre vertu. Après avoir dit que la loi subit un changement, et montré la nature de ce changement , il en cherche la cause, satisfaisant ainsi l'esprit humain, qui aime à savoir la cause de tout, et gagnant d'ailleurs ainsi notre confiance, puisqu'il nous apprend la cause et la raison de cette mutation.

« Car la première loi est réprouvée comme étant impuissante et inutile (18) ». Ici les hérétiques s'élèvent contre nous et nous disent : Voilà Paul qui déclare la loi mauvaise! Mais soyez attentifs et remarquez qu'il ne dit pas : Elle est rejetée comme vicieuse et dépravée, mais comme impuissante et inutile. Il a déjà montré ailleurs cette impuissance, quand il disait par exemple : « Dans cette loi on était infirme par la chair »; nous étions donc infirmes, et non pas la loi.

« Car la loi n'a rien conduit à la perfection (19) ». Qu'est-ce à dire, elle n'a rien conduit à la perfection ? Elle n'a rendu parfait aucun homme, parce qu'aucun ne lui obéit; et quand bien même on l'eut écoutée, elle n'aurait pu produire la perfection, la vraie vertu. Pour le moment, il n'affirme pas même cela, et se contente de dire qu'elle n'a pas eu de force. Et c'est' vrai ; c'était la condition des lettres sacrées mêmes : Faites ceci, ne faites pas cela; elles ne pouvaient que proposer, sans apporter en même temps la force et le pouvoir d'accomplir le précepte. Telle n'est pas la véritable espérance. Pourquoi dit-il «réprouvée? » Comprenez : Rejetée. Et sur quoi porte ce rejet, il l'indique : « Sur la loi précédente », désignant ainsi la loi [mosaïque] qui a été rejetée à cause de son impuissance. La réprobation, c'est l'abrogation, la destruction de règles qui jusque-là avaient force et vigueur. C'est assez dire que la loi eut dans un temps vigueur et force, mais que plus tard elle fut vouée au mépris, pour n'avoir rien produit. La loi n'a donc servi de rien? Au contraire, elle eut son utilité, sa grande utilité même, mais elle ne servit aucunement à créer des hommes parfaits; car elle-même n'a rien perfectionné. L'apôtre dit que la loi n'a rien parfait, parce que sous son règne tout était figure, tout était vaine ombre, circoncision, sacrifice, sabbat. Ces institutions n'ont pu arriver jusqu'aux âmes, et partout elles cèdent et se retirent.

« Mais voici que s'introduit une espérance meilleure par laquelle nous nous approchons de Dieu. Et de plus, ce sacerdoce n'est pas établi sans serment». Vous voyez qu'ici encore le serment a été nécessaire, et ceci vous explique pourquoi, précédemment, il a discuté avec tant de sagesse cette question du serment de Dieu, et la raison qui le détermine à jurer pour que notre conviction soit plus certaine et plus pleine. — Voici « l'introduction d'une meilleure espérance » qu'est-ce à dire? La loi aussi avait une espérance, mais non telle que celle-ci,-ses observateurs espéraient posséder la terre et ne pas trop souffrir. Et nous, nous espérons qu'en faisant la volonté de Dieu, nous posséderons non pas la terre, mais le ciel; que dis-je? nous espérons bien mieux encore : c'est que nous serons auprès de Dieu, que nous arriverons. jusqu'à ce trône de notre Père, et que nous le servirons avec les anges. Car Paul disait plus haut : « Nous entrons jusqu'au-delà du voile » ; mais ici : « Par elle nous approchons jusqu’à Dieu».

« Et de plus, ce n'est pas sans un serment de sa part ». Qu'est-ce à dire : « Et de plus, ce n'est pas sans un serment ? » C'est cela même : non sans un serment; et voilà une autre différence; car nos promesses ne sont pas sans raison, dit-il, « Car au lieu que les autres prêtres ont été établis sans serment, celui-ci l'a été avec serment, Dieu lui ayant dit : Le Seigneur a juré, et son serment demeurera immuable : Vous êtes le Prêtre éternel selon l'ordre de Melchisédech; tant il est vrai que l'alliance dont Jésus est le médiateur est plus parfaite que la première; aussi y a-t-il eu autrefois successivement plusieurs prêtres, parce que la .mort les empêchait de l'être toujours; mais comme celui-ci demeure éternellement, il possède un sacerdoce qui est éternel (21-24) ».

L'apôtre établit deux différences le sacerdoce nouveau, contrairement au sacerdoce légal, n'a pas de fin et s'appuie sur,un serment. Il le prouve par Jésus-Christ qui le reçoit et en remplit les fonctions, en effet, selon la vertu d'une vie immortelle. Il démontre le second point par le serment qu'il cite et par la nature même du pontificat; le précédent a été rejeté pour cause d'impuissance; celui-ci reste et demeure parce qu'il est puissant et fort; le prêtre nouveau lui fournit aussi une preuve, et comment? C'est qu'il est seul et unique; et il ne serait pas seul, s'il n'était immortel. Car comme les prêtres ne sont nombreux que parce qu'ils sont sujets à la mort, ainsi dans le cas pré. sent, le prêtre est unique parce qu'il est immortel. Et Jésus est devenu le garant d'une alliance d'autant meilleure, que Dieu lui a juré de le maintenir prêtre à jamais, serment qu'il n'est point fait, si Jésus n'était vivant.

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