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Œuvres Jean Chrysostome (344-407) In epistulam ad hebraeos argumentum et homiliae 1-34 Commentaire de Saint Jean Chrysostome sur l'épître de Saint Paul aux Hébreux
HOMÉLIE XV.

2.

« Et cela même n'était qu'une figure pour un temps d'un instant (9) ». Qu'appelle-t-il temps d'un instant? Celui qui précède l'avènement de Jésus-Christ; car après l'arrivée du Sauveur, il n'y a plus temps d'un instant. Comment y en aurait-il, puisqu'il est la consommation et la fin des temps? « C'est donc une image » ; autrement dit, « c'est une figure pour un temps d'un instant, pendant lequel on offrait des dons et des victimes qui ne pouvaient rendre parfaits selon la conscience, les serviteurs de Dieu ». Vous voyez ici la claire explication des paroles qu'il a précédemment écrites: « La loi n'a rien mené à perfection » ; et encore : « Si la première alliance avait été sans reproche ». — « Selon la conscience », qu'est-ce à dire? C'est que les sacrifices d'alors ne détruisaient pas les souillures de l'âme, mais ils n'atteignaient que le corps: « Selon la loi d'un précepte charnel ». (Hébr. VII, 16.) Ils ne pouvaient remettre l'adultère, le meurtre, le sacrilège. Lisez plutôt ces règlements : Mangez ou ne mangez pas telles ou telles choses; autant d'objets indifférents. « Ce culte ne consistait qu'en des viandes et des breuvages et en diverses ablutions (10) ». Buvez ceci, dit-il , bien qu'il n'y eût dans la loi aucune prescription sur le boire ; mais son but est de montrer la grossièreté de ces prescriptions. — « En diverses prescriptions charnelles, imposées jusqu'à une époque d'amendement ». En effet, c'était une justice purement charnelle. L'Apôtre renverse ces sacrifices, qu'il montre avoir été sans vertu aucune, et imposés jusqu'à une époque d'amendement, c'est-à-dire, pour attendre le temps qui devait amender et corriger toutes choses.

« Mais Jésus-Christ s'étant présenté comme pontife des biens futurs, est entré par un tabernacle plus grand et plus parfait, qui n'a point été fait de main d'homme (11) ». Il désigne sa chair; et il a raison d'appeler ce tabernacle plus grand et plus parfait, puisque le Dieu Verbe, ainsi que toute la vertu de l'Esprit, habite en lui : « Car Dieu ne lui donne pas son Esprit avec épargne et mesure »; ou bien encore; il est plus parfait, en ce sens que le blâme ne tomba jamais sur cette sainte humanité, et qu'elle accomplit largement les plus hautes vertus. « Tabernacle qui n'est point de cette création », et c'est en ce sens qu'il est plus grand que l'ancien. Il n'aurait pas été conçu de l'Esprit, si un homme l'avait construit. Il n'est pas non plus de cette création, en ce sens qu'il n'est pas composé die ces éléments créés que nous voyons, mais tout spirituel; en effet, c'est l'Esprit-Saint même qui l'a construit. Voyez-vous comme ce corps sacré est appelé par l'apôtre, tabernacle,voilé, ciel? « Par un tabernacle plus grand et plus parfait » ; et plus bas : « Par le voile, c'est-à-dire par sa chair » ; et encore : « Jusqu'au dedans du voile »; et ailleurs : « Entrant dans le Saint des Saints, pour paraître devant la face de Dieu ». (Hébr. VI19.) Pourquoi ce langage de l'Apôtre ? Pour nous apprendre qu'une même expression peut avoir deux sens, un sens littéral et un sens allégorique. Ainsi le ciel est un voile, parce qu'il cache le Saint; il en est de même de la chair de Jésus que nous dérobe sa divinité, et. cette chair qui possède la divinité est en même temps un tabernacle; le ciel est encore un tabernacle, puisque le pontife y réside. — «Or, Jésus-Christ», dit-il ,« s'étant présenté comme le pontife ». — Il ne dit pas : Etant devenu, mais s'étant présenté , c'est-à-dire étant venu de lui-même pour cette fonction, sans succéder à personne. Et quand il s'est présenté, il n'a pas été fait pontife; il est venu avec le pontificat. Et il ne dit pas qu'il soit venu comme pontife des sacrifices, mais comme pontife des biens futurs; son discours, ici, semble impuissant à tout dire.

« Et il est entré non avec le sang des boucs et des veaux ». Tout est changé; « mais c'est avec son propre sang qu'il â pénétré une fois dans le sanctuaire », c'est le ciel qu'il nomme ainsi ; « ayant trouvé ainsi pour nous une rédemption « éternelle (12)». Ce mot « trouvé » exprime un de ces mystères profonds, inattendus; on demande comment par une seule entrée, il a trouvé une rédemption éternelle. L'Apôtre poursuit et nous donne les motifs de croire, à ce mystère. « Car si le sang des boucs et des taureaux et l'aspersion de l'eau mêlée avec la cendre d'une génisse sanctifie ceux qui ont été souillés, en leur donnant une pureté extérieure et charnelle, combien plus le sang de Jésus-Christ, qui par le Saint-Esprit s'est offert lui-même à Dieu comme une victime sans tache, purifiera-t-il notre conscience des oeuvres mortes pour nous faire rendre un vrai culte au Dieu vivant (13, 14)? » Car, dit-il, si le sang du taureau peut purifier la chair, bien plus le sang de Jésus-Christ purifiera-t-il les souillures de l'âme. Et quand vous entendez dire : « Sanctifie», n'allez pas croire à un effet merveilleux. L'apôtre prévient votre erreur, en remarquant et démontrant quelle différence existe entre les deux (520) sanctifications, et comment l'une est sublime, l’autre grossière; et il est bien juste, selon lui, qu'il en soit ainsi, puisque, d'un côté est le sang du taureau, et de l'autre le sang de Jésus-Christ. Et il ne se contente pas d'une différence de nom ; il établit aussi la manière d'offrir : « Lui», dit-il, « s'est offert à Dieu, par le Saint-Esprit, comme une victime sans tache » . Victime sans tache signifie pure de tout péché. Et l'expression « par le Saint-Esprit », veut dire : Non par le feu, ni par tout autre intermédiaire. Ce sang, dit-il, « purifiera notre conscience des oeuvres mortes ». — « Oeuvres mortes », est une locution très-juste; car, chez les juifs, si quelqu'un touchait un mort, il devenait impur; et chez nous toucher une oeuvre morte, c'est souiller sa conscience. « Pour nous faire rendre un vrai culte au Dieu vivant et véritable », ajoute-t-il. Il montre ici qu'il est impossible que celui qui a des oeuvres mortes, serve un Dieu vivant et véritable. Réflexion très-vraie, et qui nous montre le caractère des offrandes que nous devons faire à Dieu : oui, celles que nous présentons, sont vivantes et véritables; celles qui viennent des juifs, sont mortes et fausses: tout cela est conséquent.

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Traductions de cette œuvre
Commentaire de Saint Jean Chrysostome sur l'épître de Saint Paul aux Hébreux
Homilien über den Brief an die Hebräer (BKV) Comparer
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Einleitung: Homilien über den Brief an die Hebräer

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