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Œuvres Jean Chrysostome (344-407) In epistulam ad hebraeos argumentum et homiliae 1-34 Commentaire de Saint Jean Chrysostome sur l'épître de Saint Paul aux Hébreux
HOMÉLIE XVIII.

2.

Bannissons donc les pensées et les sentiments charnels. Charnels, qu'entends-je par là? Tout ce qui rend le corps florissant et brillant de santé, et qui apporte à l’âme la laideur et la maladie : comme par exemple, tout ce qu'on appelle richesses, délices, gloire. Le principe charnel se reconnaît tout entier en un mot . c'est l'amour de nos corps. Ne désirons point la richesse, embrassons plutôt la pauvreté , car elle est un grand (531) bien. —Mais elle rabaisse, dira-t-on; elle dégrade et avilit aux yeux des hommes. — C'est précisément ce dont nous avons le plus besoin, c'est notre plus grand intérêt. « La pauvreté », dit le Sage, « donne l'humilité ». Et Jésus-Christ « Bienheureux les pauvres de bon gré! » Quoi ! vous plaindrez-vous d'être sur la voie qui conduit à la vertu? Ignorez-vous que la pauvreté nous donne une grande confiance auprès de Dieu? — Mais, répliquez-vous, « le Sage a dit que la sagesse du pauvre n'est pas estimée » (Eccl. IX, 16); il s'écrie ailleurs : « Seigneur, ne me donnez pas la pauvreté ! » (Proverb. XXX, 8.) Et «De cette fournaise de la pauvreté, Seigneur, délivrez-moi ! » Mais, s'il est vrai que les richesses comme la pauvreté viennent de Dieu, comment seraient-elles un mal? Comment accorder tout cela? — Je réponds que l'on parlait ainsi dans l'Ancien Testament, sous l'empire duquel les richesses comptaient pour beaucoup, tandis que la pauvreté était en grand mépris, tellement qu'on voyait en celle-ci une exécration et une malédiction, tandis que celles-là étaient une bénédiction.

Mais voulez-vous entendre l'éloge de la pauvreté? Jésus-Christ même l'a prise pour lui : « Le Fils de l'homme », dit-il , « n'a pas où reposer sa tête». Et parlant à ses disciples : « Ne possédez », leur prescrit-il, « ni or, ni argent, ni deux tuniques ». (Matth. VIII, 20; X, 9.) Paul écrivait . Nous sommes comme n'ayant rien, et possédant « tout ». (Il Cor. VI, 10.) Pierre disait à cet homme boiteux de naissance : « Moi, je n'ai ni or ni argent ». (Act. III, 6.) Jusque dans l'Ancien Testament, d'ailleurs, alors que les richesses étaient tant admirées, quels étaient cependant, dites-moi, les hommes admirables? N'est-ce pas Elie, qui ne possédait que son vêtement de peau de brebis? N'est-ce pas Elisée? N'est-ce pas Jean-Baptiste?

Que nul donc, à raison de sa pauvreté, ne soit humilié à ses propres yeux. Ce n'est pas la pauvreté qui humilie; c'est plutôt la richesse qui vous condamne à avoir besoin de tant de personnes et vous crée à leur égard mille obligations de reconnaissance. Qui fut plus pauvre que Jacob qui disait : « Si le Seigneur me donne du pain à manger et un vêtement pour me couvrir? » (Gen. XXVIII, 20.) Et cependant étaient-ils humiliés de leur pauvreté, Elie et Jean-Baptiste ? Ne parlaient-ils pas au contraire avec beaucoup de hardiesse et de liberté? N'accusaient-ils pas hautement les rois; l'un, Achab ; l'autre, Hérode ? A celui-ci, Jean disait : « Il ne t'est pas permis de garder la femme de Philippe ton frère ». (Marc, VI, 8.) A celui-là, Elie répondait librement et hardiment : « Ce n'est pas moi, c'est vous-même et la maison de votre père , qui jetez le trouble en Israël ». (III Rois, XVIII, 18.) Voyez-vous que cette condition même, que leur pauvreté donnait encore une plus grande confiance et une plus grande liberté de parole ?

En effet, un riche n'est qu'un esclave, parce qu'il peut perdre quelque chose, et qu'il prête le flanc par là même à qui veut le maltraiter. Mais celui qui n'a rien, ne craint ni la confiscation de ses biens, ni le bannissement. Si la pauvreté enlevait aux hommes leur liberté de parole, Jésus-Christ n'aurait pas envoyé ses disciples avec cette pauvreté pour seule arme, à une conquête qui exigeait avant tout une parole libre et confiante.

Le pauvre, lui, est fort et courageux; il ne donne pas prise à l'injustice, on ne sait par où le maltraiter; le riche, au contraire, est attaquable et prenable de tous côtés. Qu'un malheureux traîne autour de lui-même des liens nombreux et prolongés, facilement on l'arrête ; mais il est malaisé de saisir et de retenir un homme nu. La première partie de cette image vous peint le riche esclaves, argent, vastes domaines, affaires infinies, soins innombrables, ennuis, accidents, besoins, sont autant de chaînes par lesquelles tout le monde peut aisément le prendre et l'arrêter.

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Traductions de cette œuvre
Commentaire de Saint Jean Chrysostome sur l'épître de Saint Paul aux Hébreux
Homilien über den Brief an die Hebräer (BKV) Comparer
Commentaires sur cette œuvre
Einleitung: Homilien über den Brief an die Hebräer

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