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Works Synesius of Cyrene (370-413) De regno ad Arcadium imperatorem

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De la royauté

19.

Tu connais sans doute un autre fait encore plus récent; car il est impossible que tu n’aies pas entendu parler de cet empereur qui, s’exposant lui-même, alla, sous les dehors d’un ambassadeur, explorer le pays ennemi.1 Commander aux villes et aux armées, c’était remplir une dure fonction: aussi vit-on plus d’une fois refuser une souveraineté aussi laborieuse. Un prince,2 après avoir régné de longues années, abdiqua, pour jouir au moins dans sa vieillesse des loisirs de la vie privée. Ce titre de roi, il n’y a pas longtemps que nous l’avons fait revivre; il était tombé en désuétude à Rome depuis l’expulsion des Tarquins. Maintenant, en vous parlant et en vous écrivant, nous vous qualifions de rois. Mais vous, soit avec intention, soit tout simplement par habitude, vous semblez repousser cette dénomination comme trop orgueilleuse. Jamais, dans les lettres que vous adressez à une cité, à un simple particulier, à un gouverneur de province, à un prince barbare, vous ne vous parez du nom de rois, vous ne vous appelez qu’empereurs. Empereur est le terme qui désigne un chef militaire, revêtu de pleins pouvoirs. C’est en qualité d’empereurs qu’Iphicrate et Périclès commandaient les flottes qui partaient d’Athènes. Ce titre n’avait rien qui pût choquer un peuple libre; car c’était le peuple même qui conférait par ses suffrages cette légitime autorité. Un des magistrats d’Athènes s’appelait roi; mais il n’avait que des attributions limitées et inférieures;3 c’est par une sorte d’ironie qu’il recevait ce nom dans une république qui ne connaissait aucun maître. Empereur, eux, ne signifiait pas souverain; mais la chose, comme le nom, était ce qu’il y avait de plus élevé. Eh! veut-on un témoignage évident de la sagesse des Romains? La monarchie, qui s’est établie chez eux, a tellement en aversion les maux enfantés par la tyrannie, qu’elle s’abstient, qu’elle se fait scrupule de prendre le nom de royauté. La tyrannie fait détester la monarchie, mais la royauté la fait aimer. La royauté! Platon l’appelle un bien vraiment divin, donné aux hommes.4 Mais le même Platon dit aussi que la simplicité convient à tout ce qui est divin.5 Dieu n’agit pas d’une manière théâtrale, il n’étonne pas par des prodiges; mais par

………………………….ses conseils secrets

Il sait, comme il convient, régler nos intérêts.6

Toujours et partout il est prêt à se révéler à l’âme digne de le recevoir. J’estime donc que le roi doit se montrer simple et bienveillant pour tous. Les tyrans, pour mieux frapper les esprits, aiment à s’envelopper de mystère ou à n’apparaître qu’avec une pompe saisissante. N’est-il pas naturel qu’ils tâchent de se donner une majesté d’emprunt, à défaut de la vraie? Quand on ne possède en soi rien de bon, et qu’on le sait, on sent le besoin de se soustraire à la lumière pour se soustraire au mépris. Mais personne jamais n’a songé à dédaigner le soleil; et pourtant ne se montre-t-il pas tous les jours? Un roi qui ne craint pas qu’on puisse le trouver indigne de ce titre doit se montrer à tous; il ne fera par là qu’ajouter à l’admiration qu’il inspire. Agésilas, ce roi dont Xénophon fait un si grand éloge, était boiteux; jamais nul ne pensa à rire de lui, ni parmi ses soldats, ni chez les alliés, ni chez les ennemis; et pourtant, dans les villes où il s’arrêtait, on le voyait sur les places publiques; il vivait sous les yeux de ceux qui voulaient connaître le générai des Spartiates. Pénétrant en Asie à la tête d’une faible armée, pour aller combattre un roi qu’adoraient des populations innombrables, il faillit abattre son trône; il abattit du moins son orgueil. Lorsqu’il dut, rappelé par les magistrats de la cité, renoncer à poursuivre ses succès en Asie, il remporta de nombreuses victoires en Grèce; et le seul qui vainquit Agésilas sur les champs de bataille fut le seul qui pouvait l’emporter sur lui en simplicité : c’était cet Épaminondas qui, ne pouvant, en sa qualité de général, se dispenser, sans exciter le mécontentement, d’assister aux banquets où l’invitaient les villes, n’y buvait que d’une aigre piquette. « Il ne faut pas, disait-il, qu’Épaminondas oublie ses habitudes domestiques. » Un jeune Athénien riait en regardant son épée dont la poignée n’était qu’en bois grossièrement travaillé. « Quand nous combattrons, dit Épaminondas, ce n’est pas la poignée que tu sentiras, mais le fer, et tu seras bien forcé de reconnaître qu’il est d’assez bonne qualité ».


  1. Synésius désigne sans doute Galère, qui, rapporte Eutrope, alla, avec deux ou trois cavaliers, explorer le pays ennemi, dans une guerre contre les Perses. ↩

  2. Dioclétien, qui abdiqua en 305. ↩

  3. Synésius exagère l’infériorité des fonctions de l’archonte-roi, qui présidait aux affaires de la religion. ↩

  4. Le Politique, vers la fin. ↩

  5. Phèdre, au commencement. ↩

  6. Euripide, Les Troyennes, 897. ↩

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Rede an den Selbstherrscher Arkadios οder über das Königthum

19.

S. 93 Vielleicht hast du von einem andern noch Jüngern gehört? Denn nicht wahrscheinlich ist es, nie von einem Könige gehört zu haben, der sich als Kundschafter unter dem Vorwande der Gesandtschaft in Feindes Land begab. Oeffentliche Leistungen machen hieß damals Staaten lenken und Heere anführen, und Viele legten auch eine solche Herrschaft nieder. Einer von ihnen, der seine Jugend als Herrscher zugebracht, ergraute, müde der Anstrengungen, freiwillig als Privatmann. Ja, ich will dir zeigen, daß der Königsname selbst erst spät gebraucht wand; denn er fehlte den Römern, seitdem das Volk die Tarquinier austrieb. Darum halten wir euch für Könige, nennen euch so und schreiben so. Ihr aber, ob bewußt, ob nicht, und der Gewohnheit folgend, scheint den stolzen Namen abzulehnen. Nie ziert ihr euch mit dem Königsnamen, ihr mögt an einen Staat oder an einen Privatmann, oder an einen Statthalter schreiben, oder an einen auswärtigen Herrscher; aber Selbstgebieter zu seyn dünkt ihr euch. Der Selbstgebieter aber ist die Benennung eines Führeramtes, das Alles zu thun unternimmt. Iphikrates und Perikles schifften als selbstgebietende Führer von Athen ab und der Name kränkte nicht das freie Volk, sondern es bestimmte selbst durch Wahl das gesetzmäßige Führeramt. Zu Athen war ein sogenannter König unbedeutend S. 94 und untergeordnet, indem vermutlich das Volk mit dem Namen spielte; denn es genoß einer ungetrübten Freiheit. Allein der Selbstgebieter war bei ihnen nicht Alleinherrscher; erhaben aber war sowohl sein Geschäft, als sein Name. Ist nun dieses nicht ein deutlicher Beweis von der besonnenen Denkweise des Römerstaates, daß er, ob er gleich offenbar eine Alleinherrschaft geworden ist, doch bei seinem Haße gegen die Uebel der Tyrannei, vorsichtig zu Werke geht und sparsam den Königsnamen gebraucht? Denn durch Tyrannei wird die Alleinherrschaft verhaßt; durch Königthum aber beneidenswerth. Platon nennt dieß ein göttliches Gut in der Welt; er verlangt auch, daß es, weil es mit einem göttlichen Theile begabt ist, frei von aller Aufgeblasenheit sei; denn nicht auf einer Bühne sich zeigend, noch Gauckelspiel treibend, sondern

— — — — — auf stillem Pfad

hinwandelnd, leitet Gott nach Recht

das Sterbliche;

und ist bereit, allem, was zur Theilnahme geeignet ist, allenthalben beizustehen. So sei mir der König ein gemeinsames Gut und ohne Aufgeblasenheit. Wenn aber Tyrannen Gauckelspiel treiben, werden sie sich verbergen und dann schreckend hervortreten. Kein Wunder, daß sie, wahrer Hoheit er- S. 95 mangelnd, zur Verstellung ihre Zuflucht nehmen; denn wie soll derjenige, an dem nichts Gesundes ist, und der dieses weiß, das Liebt nicht fliehen, da er die Verachtung flieht? Aber die Sonne hat, bis jetzt noch niemand verachtet. Und doch, welcher Anblick ist gewöhnlicher? Ist ein König überzeugt, daß er ein wahrer König ist und nicht des Gegentheils überführt werden kann, so sei er allen zugänglich; denn er wird nicht weniger, ja noch mehr bewundert werden. Jenes hinkenden Königs, den Xenophon in seiner ganzen Schrift lobt, spotteten weder diejenigen, die er anführte, noch diejenigen, durch deren Gebiet er sie führte, noch diejenigen, gegen die er zog, wiewohl er sich in jeder Stadt an den volkreichsten Plätzen aufhielt, wo ihn, er mochte was immer thun, alle sehen konnten, denen daran lag, Sparta‘s Feldherrn zu schauen. Doch er setzte mit einem kleinen Heere nach Asien über und stürzte den von zahllosen Völkern angebeteten Menschen beinahe vom Throne; von seinem Stolze stürzte er ihn herab, trug, nachdem er durch den Ruf der heimischen Obrigkeiten von seinen Unternehmungen in Asien abgezogen worden, viele Siege über die Hellenen davon, und ward von dem Einzigen unter allen im Kampfe besiegt, von dem er wahrscheinlich auch besiegt worden wäre, wenn er um den Preis der Genügsamkeit mit ihm gestritten hätte. Dieser war Epami- S. 96 nondas, den die Staaten mit dem Ehrenkranze schmückend zum Mahle laden; er aber, wenn et dahingieng (denn anders konnte er bei seinem Ansehen den Anklagen nicht ausweichen) trank scharfen Essig, damit er, sagte er, der häuslichen Lebensart nicht vergäße. Da ein Attischer Jüngling über den Griff seines Schwertes spottete, weil er nur von schlechtem Holze und nicht ausgearbeitet war, sagte er: »Wenn wir kämpfen, wirst du nicht den Griff versuchen; das Eisen aber wirst du keine Ursache finden zu tadeln.«

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