XL – ÉPHREM
[1] Tu as certainement entendu parler de ce qui concerne Éphrem le diacre de l'église d'Edesse, car il est devenu un de ceux qui méritent d'être mentionnés par les religieux. Il a dignement suivi jusqu'au bout la route de l'Esprit, et n'ayant pas été détourné du droit chemin, il fut favorisé du don de connaissance naturelle, que continuent la science de Dieu et la béatitude finale. Donc, ayant toujours pratiqué la vie de quiétude et édifiant ceux qui le rencontraient pendant assez d'années, plus tard il sortit de sa cella pour la raison que voici. [2] Une grande famine s'étant emparée de la ville d'Édesse, ayant eu compassion de toute la campagne en train de périr, il alla vers les puissants en biens matériels et il leur dit : « A cause de quoi n'avez-vous point pitié de la nature humaine en train de périr, tandis que vous laissez pourrir votre richesse pour la condamnation de vos âmes? » Alors ayant réfléchi, ils lui disent ceci : « Nous n'avons pas en qui avoir confiance pour s'employer au service des affamés. Car tous sont des trafiquants dans les affaires. » Il leur dit : « Quelle opinion avez-vous de moi? » Or il avait une grande réputation auprès de tous, non pas feinte mais réelle. [3) Ils lui disent : « Nous te savons homme de Dieu. » — « Eh bien, dit-il, ayez confiance en moi. Voici qu'à cause de vous je m'élis directeur d'hospice. » Et ayant reçu de l'argent, après avoir séparé par des barrières les portiques et dressé environ trois cents lits, il soignait les malades affamés, ensevelissant ceux qui défaillaient, soignant les malades qui avaient espérance de vie, et en un mot, à cause de la faim, procurant chaque jour à tous les indigènes hospitalité et assistance sur ce qui lui était libéralement fourni. [4] Or l'année ayant été achevée, la prospérité ayant suivi et tous s en allant chez eux. comme il n'avait plus à faire, il retourna dans sa cella et mourut au bout d'un mois, Dieu lui ayant procuré cette occasion de la Couronne en acheminement à sa fin. Il a cependant laissé aussi des compositions dont la plupart sont dignes d'étude.