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ΕΠΙΣΚΟΠΟΥ ΚΥΡΟΥ ΕΚΚΛΗΣΙΑΣΤΙΚΗΣ ΙΣΤΟΡΙΑΣ ΤΟΜΟΣ ΠΡΩΤΟΣ
λγʹ.
Περὶ τῆς Γαϊνᾶ αἰτήσεως καὶ τῆς Ἰωάννου τοῦ ἐπισκόπου ἀντιρρήσεως.
Ὅπως μὲν οὖν τὴν τῶν ἐκκλησιῶν μέριμναν ἐν τῇ ψυχῇ περιέφερε κατὰ τὸν θεῖον ἀπόστολον, ἱκανὰ καὶ ταῦτα διδάξαι. Ἔστι δὲ καὶ ἑτέρωθεν αὐτοῦ τὴν παρρησίαν μαθεῖν. Γαϊνάς τις, Σκύθης μὲν τὸ γένος, βαρβαρικώτερος δὲ τὴν γνώμην, φρονήματι τυραννικῷ κεχρημένος ἐστρατήγει κατ' ἐκεῖνον τὸν χρόνον, πολλοὺς μὲν καὶ τῶν ὁμοφύλων ὑπηκόους ἔχων, ἄγων δὲ μετὰ τούτων καὶ τῶν Ῥωμαίων τήν τε ἱππικὴν καὶ τὴν πεζὴν στρατιάν. Ἐπεφρί κεσαν δὲ αὐτὸν οὐ μόνον οἱ ἄλλοι πάντες, ἀλλὰ καὶ αὐτὸς ὁ βασιλεὺς τὴν μελετωμένην ὑφορώμενος τυραννίδα. Οὗτος καὶ τῆς Ἀρείου λώβης μεταλαχών, ἕνα οἱ ἠξίου δοῦναι τὸν βασιλέα τῶν θείων σηκῶν. Ὁ δὲ σκοπήσειν ἔφη καὶ θεραπεύσειν αὐτὸν ἐπηγγείλατο. Καὶ τὸν θεῖον μεταπεμψάμενος Ἰωάννην, καὶ τὴν αἴτησιν εἶπε καὶ τῆς δυναστείας ἀνέμνησε καὶ τὴν μελετωμένην ὑπῃνίξατο τυραννίδα καὶ παρεκάλει τῇ δόσει χαλινῶσαι τὸν τοῦ βαρβάρου θυμόν. Ὁ δὲ γενναῖος ἐκεῖνος ἀνήρ·
" Μὴ τοιαῦτα", ἔφη, "ὦ βασιλεῦ, ὑπισχνοῦ μηδὲ διδόναι παρα κελεύου τὰ ἅγια τοῖς κυσίν. Οὐ γὰρ ἀνέξομαι τοὺς μὲν τὸν θεὸν λόγον θεολογοῦντάς τε καὶ ὑμνοῦντας ἐξαγαγεῖν, τοῖς δὲ τοῦτον βλασφημοῦσιν ἐκδοῦναι τὸν θεῖον νεών. Καὶ μή τοι δείσῃς τὸν βάρ βαρον ἐκεῖνον, ὦ βασιλεῦ, ἀλλ' ἄμφω καλέσας, ἐμέ τε κἀκεῖνον, σὺ μὲν ἡσυχῆ τῶν λεγομένων ἐπάκουε, ἐγὼ δὲ ἐκείνου χαλινώσω τὴν γλῶτταν καὶ πείσω ἥκιστα αἰτῆσαι ὃ μὴ δοῦναι συμφέρει".
Τούτων ἀκούσας ὁ βασιλεὺς ἥσθη τε καὶ τῇ ὑστεραίᾳ ἀμφοτέ ρους ἐκάλεσε. Καὶ ὁ μὲν Γαϊνὰς τὴν ἐπαγγελίαν ἐξῄτει, ὁ δὲ μέγας Ἰωάννης ἀντέλεγε φάσκων οὐκ ἐξεῖναι βασιλεῖ τῶν θείων κατατολμᾶν, εὐσεβεῖν γε προαιρουμένῳ. Ἐκείνου δὲ λέγοντος ὡς χρὴ καὶ αὐτὸν εὐκτήριον ἔχειν οἶκον·
" Ἅπας σοι", ἔφη ὁ μέγας Ἰωάννης, "θεῖος οἶκος ἀνέῳκται καὶ οὐδείς σε εἴργει προσεύξασθαι προθυμούμενον".
" Ἀλλ' ἐγώ", ἔφη ὁ Γαϊνάς, "ἑτέρας ὑπάρχω συμμορίας καὶ σὺν ἐκείνοις ἕνα θεῖον ἔχειν οἶκον αἰτῶ· καὶ μάλα γε δικαίως αἰτῶ, πολλοὺς ὑπὲρ Ῥωμαίων πολεμικοὺς ὑπομένων ἀγῶνας."
" Ἀλλ' ἔχεις", ἔφη, "μείζους τῶν πόνων τὰς ἀντιδόσεις· στρατηγός τε γὰρ εἶ καὶ τῆς ὑπατικῆς ἠξιώθης στολῆς, καὶ χρή σε σκοπῆσαι τί μὲν ἦσθα πάλαι, τί δὲ γεγένησαι νῦν, καὶ τίς μὲν ἡ προτέρα πενία, τίς δὲ ἡ παροῦσα περιουσία, καὶ ὁποίοις μὲν ἐσθήμασιν ἐκέχρησο πρὶν διαβῆναι τὸν Ἴστρον, ὁποῖα δὲ νῦν περιβέβλησαι. Σκόπησον τοίνυν ὡς ὀλίγοι οἱ πόνοι, μέγιστα δὲ τὰ γέρα, καὶ μὴ γίνου περὶ τοὺς τετιμηκότας ἀχάριστος".
Τοιοῖσδε χρώμενος λόγοις ὁ τῆς οἰκουμένης διδάσκαλος ἐπεστόμισε τὸν Γαϊνὰν καὶ σιγὴν ἄγειν ἠνάγκασε. Χρόνου δὲ διελθόντος τὴν πάλαι μελετηθεῖσαν ἐκεῖνος ἐγύμνωσε τυραννίδα, καὶ τὴν στρατιὰν ἐν τῇ Θρᾴκῃ συναγαγὼν ἐληΐζετό τε καὶ ἐδῄου τὰ πλεῖστα. Ταῦτα μεμαθηκότες κατέπτηξαν ἅπαντες καὶ ἄρχοντες καὶ ἀρχόμενοι, καὶ οὔτε παρατάττεσθαί τις πρὸς ἐκεῖνον ἐβούλετο οὔτε πρεσβεύεσθαι ἀδεὲς ὑπελάμβανε· τὸ γὰρ τῆς γνώμης βάρβαρον ἕκαστος ὑφωρᾶτο.
Übersetzung
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Histoire de l'Église
CHAPITRE XXXIII.
Réponse hardie de Jean Évêque de Constantinople.
CE que je viens de dire peut faire voir le soin avec lequel il veillait a l'imitation du grand Apôtre, sur les besoins de toutes les Eglises. Ce que j'ajouterai sera voir la générosité de son cœur. Gainas Goth de nation, fier, et insolent de son naturel, était alors Maître de la Milice Romaine, avait sous soi plusieurs Commandants de son pays, et force troupes tant de cavalerie, que d'infanterie. Il était redouté de tout le monde, et de l'Empereur même, qui le soupçonnait d'usurper l'autorité Souveraine. Comme il était infecté de l'erreur d'Arius, il demanda à Théodose une Eglise pour ceux de sa communion. Ce Prince lui ayant répondu qu'il tâcherait de lui donner contentement, envoya quérir Jean, lai proposa ce que Gaïnas lui avait demandé, lui représenta la grandeur de son pouvoir, lui marqua même, bien qu'en termes un peu obscurs, la défiance qu'il avait de ses desseins, et l'exhorta à consentir 330 qu'il lui accordât ce qu'il désirait, et qu'il l'adoucit par ce moyen. Le généreux Évêque fit cette réponse a l'Empereur :
Ne promettez point ce que Gainas demande. Ne donnez point aux chiens les choses saintes Rien ne me portera jamais à chasser des Églises ceux qui publient hautement la divinité du Verbe, pour y introduire ceux qui le déshonorent par leurs blasphèmes. N'appréhendez point la puissance de ce Barbare. Envoyez-nous quérir, lui, et moi, et quand nous serons présents, demeurés dans le silence, pour écouter ce que nous aurons à dire, et je lui fermerai de telle sorte la bouche, qu'il ne demandera plus ce qu'on ne lui saurait accorder avec justice.
L'Empereur sort réjoui de cette proposition, les envoya quérir tous deux le jour suivant. Gainas ayant fait la demande, Jean dit qu'il n'était pas permis à l'Empereur d'accorder une demande contraire au bien de la Religion, dont il faisait profession. Gainas ayant soutenu qu'il devait avoir une Eglise où il pût faire ses prières, l'illustre Évêque lui répondit qu'elles lui étaient toutes ouvertes, et qu'il n'y en avait aucune qui lui fût fermée.
Je suis, répartit Gainas, d'une autre communion, et je demande pour moi, et pour ceux de ma communion une Église particulière. Les services que j'ai rendus à l'Empire en des guerres très-perilleuses, méritent bien cette grâce.
Vos services ont été mieux récompensés qu'ils ne méritaient, répondit l'Évêque. Vous commandez les troupes Romaines, et vous êtes revêtu de la robe Consulaire. Considérez ce que vous avez été autrefois, et ce que vous êtes maintenant. Comparés votre 331 ancienne pauvreté avec vos richesses présentes. Souvenez-vous des habits dont vous étiez couvert avant que de passer le Danube, et regardez ceux dont vous l'êtes aujourd'hui. Ainsi avouez que les récompenses que l'Empereur vous a données. surpassent les services que vous lui avez rendus, et ne manquez pas de reconnaissance envers un Prince si libéral.
Ce Docteur du monde réduisit Gaïnas au silence par ce discours. Quelque temps après ce Barbare fit éclater le dessein qu'il avait conçu longtemps auparavant, d'usurper la Souveraine puissance, amassa des troupes en Thrace, et y fit le dégât. La nouvelle de cette révolte répandit une consternation si générale dans les esprits des Grands, et du peuple, qu'il n'y avait non seulement ni Officier, ni Soldat qui osât prendre les armes, pour combattre l'ennemi commun , mais aussi ni Magistrat, ni Evêque qui voulût se charger d'une ambassade pour tâcher de l'adoucir.