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Histoire de l'Église
CHAPITRE IX.
Lettre du Concile de Constantinople.
Le saint Concile des Évêques Orthodoxes assemblé dans la grande ville de Constantinople, à Nos Seigneurs nos très chers et très pieux frères, et Collègues, Damase, Ambroise, Breton, Valérien, Ascole, Aneme, Basile et aux autres saints Évêques assemblés dans la grande ville de Rome ; Salut en notre Seigneur.
IL est peut-être inutile de vous représenter la multitude des maux que nous avons soufferts du crédit, et de la fureur des Ariens, comme si vous n'en aviez point de connaissance. Car nous ne saurions croire que ce qui nous touche vous soit si indifférent, que vous ayez besoin d'être informés des peines qui ont dû il y a longtemps exciter votre compassion. Les tempêtes dont nous avons été battus ont fait trop de bruit pour n'avoir pas frappé vos oreilles. Le peu de temps qui s'est écoulé depuis cette persécution, n'a pas permis qu'elle se soit effacée de la mémoire, non seulement de ceux qui l'ont soufferte, mais encore de ceux dont la charité sont tous les maux que les autres souffrent. il n'y a que deux jours que les uns ont obtenu permission de sortir du lieu de leur exil, et de retourner à leurs Eglises avec des fatigues incroyables. On a rapporté les corps des autres, qui sont morts de misère dans un pays étranger. Quelques-uns ayant trouvé depuis leur retour 288 la colère des hérétiques aussi ardente, et aussi envenimée que jamais, ont souffert dans leurs maisons, de plus rigoureux traitements que parmi les peuples les plus barbares. Les uns ont été lapidés, comme saint Etienne le fut autrefois. Les autres ont été tourmentés de divers supplices, de sorte qu'ils portent sur leurs corps les marques de notre Seigneur Jésus-Christ. Qui pourrait faire le dénombrement des taxes, qui ont été imposées aux villes, et aux communautés, des proscriptions des particuliers, des pièges qu'on leur a dressés, des affronts, et des emprisonnements qu'on leur a fait souffrir ? En effet nos misères se sont multipliées sans nombre, soit que la justice de Dieu veuille punir nos péchés, ou que sa miséricorde ait dessein d'éprouver notre patience. C'est pourquoi nous rendons grâces à Dieu de ce qu'il a instruit ses serviteurs, par tant d' afflictions, et de ce qu'ensuite il a eu la bonté de nous donner du soulagement. Nous ne saurions sans beaucoup de loisir, ni sans beaucoup de travail, rétablir le corps de l'Eglise, et lui rendre peu à peu la santé, et la force que ses longues maladies lui ont ôtées. Car bien que nous semblions délivrés de la violence des persécutions, et que nous jouissions des lieux que les hérétiques avaient usurpés, nous ne laissons pas d'être incommodés par les loups, qui depuis qu'ils sont chassés de la bergerie, enlèvent toujours quelque brebis dans les bois, sont du bruit parmi le peuple, et renversent autant qu'ils peuvent l'Eglise. C'est pourquoi il est nécessaire, comme nous venons de dire, de mettre beaucoup de temps à cette affaire importante. 289 Etant animés d'une charité véritablement fraternelle, vous nous invités par les lettres du très pieux Empereur, à nous trouver comme vos membres, au Concile que vous prétendez tenir à Rome, selon la volonté de Dieu, afin qu'après que nous avons été seuls destinés à souffrir toute sorte de misères, vous ne soyez pas seuls destinés à la joie, et au triomphe, depuis que les Empereurs concourent à la défense de la piété ; mais que nous ayons part à votre joie, et que nous régnions avec vous, selon l'expression du saint Apôtre. Nous aurions bien souhaité qu'il nous eût été possible de contenter votre désir; et nous aurions volontiers demandé des plumes pour voler comme des colombes, et pour nous reposer dans votre sein. Lais comme nous ne saurions y aller, sans abandonner les Eglises qui commencent à se repeupler, et que l'année dernière nous nous rassemblâmes à Constantinople, après avoir assisté au concile d'Aquilée, et que nous avions le consentement que les Evêques qui avaient assisté à ce concile, et que nous ne nous doutions en aucune sorte qu'il nous fallût entreprendre de plus grand voyage, comme d'ailleurs nous n'avons pas assez de temps ni pour préparer ce qui nous serait nécessaire à ce voyage, ni pour en avertir les Evêques nos Collègues, qui sont répandus en des Provinces éloignées, et pour recevoir leur consentement ; et comme enfin plusieurs avaient d'autres empêchements, tout ce que nous avons pu faire, tant pour rétablir l'ordre, et la discipline, que pour vous assurer de la sincérité de notre affection, a été de prier Cyriaque, Eusèbe, 290 et Priscien nos très-chers, et très-vénérables frères. et Collègues de prendre la peine de vous aller trouver, et de vous témoigner que nous n'avons de désirs que pour la paix, d'amour que pour l'unité, et de zèle que pour la foi. Si nous avons souffert des persécutions, des tourments, les menaces des Empereurs, les rigueurs des Gouverneurs des Provinces, et les violences des hérétiques, nous ne les avons souffertes pour |a défense de la doctrine Evangélique, qui a été publiée par les trois cent dix huit Évêques du Concile de Nicée en Bithynie. Il faut que vous approuviez aussi bien que nous cette doctrine, et que tous ceux qui ne veulent pas renverser la foi l'approuvent, puisque c'est l'ancienne doctrine qui est conforme au Baptême, et qui nous fait croire le Père, le Fils, et le saint Esprit, que le Père, le Fils, et le saint Esprit ont la même divinité, la même substance, et la même puissance ; que les trois hypostases, ou les trois personnes parfaites ont la même dignité, et le même empire éternel. Ainsi l'erreur de Sabellius, qui confond les personnes en ôtant leurs propriétés, n'a point de lieu parmi nous, ni le blasphème des Eunomiens, des Ariens, de des Pneumatomaques qui divisent la substance, la nature, et la divinité, et qui établissent une Trinité nouvelle, c'est à dire une Trinité créée, ou de diverse substance, au lieu de la Trinité incréée, consubstantielle, et éternelle. Nous conservons aussi la pureté de la doctrine touchant l'Incarnation de notre Seigneur, en n'admettant point un corps imparfait, sans âme, ou sans esprit ; mais en tenant que le Verbe de Dieu 291 a été parfait avant tous les siècles, et que dans les derniers temps il s'est fait homme parfait pour notre salut. Voila un abrégé de la foi que nous enseignons constamment, dont vous recevrez encore plus de joie, si vous prenez la peine de lire deux écrits, dont l'un a été composé à Antioche, et l'autre le fut l'année dernière à Constantinople, où nous avons expliqué plus au long notre créance, et condamné par notre signature les hérésies, qui se sont élevées depuis peu. Pour ce qui regarde l'administration des Églises particulières, il y a, comme vous savez, un Canon fait par les saints Evêques de Nicée, par lequel il est ordonné que les ordinations soient faites par les Evêques de chaque Province, et s'ils l'ont agréable, qu'elles soient faites aussi par les Evêques des Provinces voisines, qui se rencontreront avec eux. Nous vous prions de croire que cette règle-là est très-religieusement observée parmi nous, et que les Evêques des plus grandes villes, ont été ordonnés de la sorte. C'est ainsi que Nectaire a été ordonné Évêque de l'Eglise de Constantinople, qui est une Eglise comme nouvellement fondée, puisque par la miséricorde de Dieu nous l'avons arrachée depuis peu de la gueule du lion, en la retirant d'entre les mains des hérétiques, et qu'il a été établi du commun consentement des Evêques assemblés dans un Concile Général, en présence du très-religieux Empereur, au contentement de tout le Clergé, et de tout le peuple. C'est ainsi que les Evêques de Syrie, et d'Orient ont ordonné d'un commun consentement, avec l'agrément de tous les fidèles, le très 292 religieux, et très-vénérable Slavien Évêque d'Antioche, ou le nom de Chrétien fut premièrement connu. Son ordination a été depuis approuvée par un Concile Général, comme une ordination légitime. Nous vous avertirons que le très religieux, et très vénérable Cyrille est Évêque de l'Eglise de Jérusalem, qui est la mère de toutes les Eglises, qu'il a été élu, et établi selon ses canons, par les Évêques de |a province et qu'il a soutenu divers combats contre les Ariens. Nous vous exhortons de leur témoigner la joie que vous avez de l'ordination Canonique, qu'ils ont reçue parmi nous, et d'être unis avec eux par la charité, par la crainte de Dieu qui supprime les mouvements humains, et préfère l'édification de l'Eglise, à l'amour des créatures. Quand nous aurons établi parmi nous d'un commun consentement, la vérité de la soi et la sincérité de la charité, nous cesserons de dire cette parole que saint Paul a condamnée ? Je suis à Paul, et moi je suis à Apollon, et moi à Céphas. Nous serons tous à Jésus-Christ, qui ne sera point divisé entre nous. Nous conserverons l'unité du corps de l'Eglise, et paraîtrons avec confiance devant le tribunal du Seigneur.
Voila ce que ces Évêques écrivirent contre les erreurs folles, et extravagantes d'Arius, d'Aëce, d'Eunome, de Sabellius, de Photin, de Marcel, de Paul de Samosate, et de Macedonius. Ils condamnèrent aussi les nouveautés d'Apollinaire, en déclarant qu'ils tenaient une saine doctrine touchant l'Incarnation du Sauveur, en rejetant une Incarnation imparfaite par laquelle le Verbe se fût uni à un corps sans 293 âme, ou sans esprit.
Damase qu'on ne saurait assez louer, n'eut pas plutôt appris que cette hérésie s'était élevée, qu'il déposa, et retrancha de l'Eglise Apollinaire, et Timothée son Disciple, et qu'il en avertit les Évêques d'Orient par la lettre qui suit.
Edition
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ΕΠΙΣΚΟΠΟΥ ΚΥΡΟΥ ΕΚΚΛΗΣΙΑΣΤΙΚΗΣ ΙΣΤΟΡΙΑΣ ΤΟΜΟΣ ΠΡΩΤΟΣ
θʹ.
Συνοδικὸν παρὰ τῆς ἐν Κωνσταντινουπόλει συναθροισθείσης συνόδου γραφὲν πρὸς τοὺς δυτικοὺς ἐπισκόπους.
"Κυρίοις τιμιωτάτοις καὶ εὐλαβεστάτοις ἀδελφοῖς καὶ συλλειουργοῖς, Δαμάσῳ, Ἀμβροσίῳ,
Βρίττωνι, Οὐαλεριανῷ, Ἀχολίῳ, "Ἀνεμίῳ, Βασιλείῳ καὶ τοῖς λοιποῖς ἁγίοις ἐπισκόποις τοῖς συνελη λυθόσιν ἐν τῇ μεγαλοπόλει Ῥώμῃ, ἡ ἁγία σύνοδος τῶν ὀρθοδόξων ἐπισκόπων τῶν συνεληλυθότων ἐν τῇ μεγαλοπόλει Κωνσταντινου πόλει, ἐν κυρίῳ χαίρειν.
Τὸ μὲν ὡς ἀγνοοῦσαν διδάσκειν τὴν ὑμετέραν εὐλάβειαν καὶ δι ηγεῖσθαι τῶν παθημάτων τὸ πλῆθος τῶν ἐπαχθέντων ἡμῖν παρὰ τῆς τῶν Ἀρειανῶν δυναστείας, περιττὸν ἴσως. Οὔτε γὰρ οὕτω πάρεργον τὰ καθ' ἡμᾶς κρίνειν τὴν ὑμετέραν ἡγούμεθα θεοσέβειαν ὡς δεῖσθαι τοῦ μαθεῖν ταῦτα οἷς ἐχρῆν συναλγεῖν, οὔτε τοιοῦτοί τινες οἱ περισχόντες ἡμᾶς χειμῶνες ὡς λανθάνειν ὑπὸ σμικρότητος· ὅ τε χρόνος τῶν διωγμῶν νεαρός, ἔναυλον ἔτι φυλάττων τὴν μνήμην οὐ τοῖς πεπονθόσι μόνον, ἀλλὰ καὶ τοῖς δι' ἀγάπην τὰ τῶν πεπονθό των οἰκειουμένοις. Χθὲς γὰρ ὡς εἰπεῖν ἔτι καὶ πρώην οἱ μὲν τῶν τῆς ἐξορίας λυθέντες δεσμῶν εἰς τὰς ἑαυτῶν ἐκκλησίας διὰ μυρίων ἐπανήκασι θλίψεων, τῶν δὲ καὶ τελειωθέντων ἐν ταῖς ἐξορίαις ἐπανε κομίσθη τὰ λείψανα. Τινὲς δὲ καὶ μετὰ τὴν τῆς ἐξορίας ἐπάνοδον, ἔτι βράζοντι τῷ τῶν αἱρετικῶν περιπεσόντες θυμῷ, πικρότερα τῶν ἐπὶ τῆς ἀλλοτρίας ἐπὶ τῆς οἰκείας ὑπέμειναν, λίθοις παρ' αὐτῶν τελειωθέντες κατὰ τὸν μακάριον Στέφανον· ἄλλοι διαφόροις κατα ξανθέντες αἰκίαις ἔτι τὰ στίγματα τοῦ Χριστοῦ καὶ τοὺς μώλωπας ἐν τῷ σώματι περιφέρουσι. Χρημάτων δὲ ζημίας καὶ προστιμή σεις πόλεων, καὶ τὰς τῶν καθ' ἕνα δημεύσεις καὶ συσκευὰς καὶ ὕβρεις καὶ δεσμωτήρια τίς ἂν ἐξαριθμήσασθαι δύναιτο; πᾶσαι γὰρ ὄντως ἐφ' ἡμᾶς αἱ θλίψεις ἐπληθύνθησαν ὑπὲρ ἀριθμόν, ἴσως μὲν ἐπειδὴ δίκας ἁμαρτημάτων ἐτίναμεν, ἴσως δὲ καὶ τοῦ φιλανθρώπου θεοῦ διὰ τοῦ πλήθους τῶν παθημάτων ἡμᾶς γυμνάζοντος. Τούτων μὲν οὖν τῷ θεῷ χάρις, ὃς καὶ διὰ τοσούτων θλίψεων τοὺς ἑαυτοῦ δούλους ἐπαίδευσε, καὶ κατὰ τὸ πλῆθος τῶν οἰκτιρμῶν αὐτοῦ πάλιν ἐξήγαγεν ἡμᾶς εἰς ἀναψυχήν . Ἡμῖν δὲ μακρᾶς μὲν ἔδει σχολῆς καὶ πολλοῦ χρόνου καὶ πόνου πρὸς τὴν τῶν ἐκκλησιῶν ἐπανόρθωσιν, ἵν' ὥσπερ ἐκ μακρᾶς ἀρρωστίας ταῖς κατὰ μικρὸν ἐπι μελείαις τὸ σῶμα τῆς ἐκκλησίας ἐκνοσηλεύοντες, πρὸς τὴν ἀρχαίαν τῆς εὐσεβείας ὑγίειαν ἐπαναγάγωμεν. Καὶ γὰρ εἰ τὰ μάλιστα δοκοῦ μεν τῆς τῶν διωγμῶν ἀπηλλάχθαι σφοδρότητος καὶ τὰς ἐκκλησίας χρονίως παρὰ τῶν αἱρετικῶν κατασχεθείσας ἀρτίως ἀνακομίζεσθαι, πλὴν ἀλλὰ βαρεῖς ἡμῖν οἱ λύκοι καὶ μετὰ τὸ τῆς μάνδρας ἐξωσθῆναι κατὰ τὰς νάπας τὰ ποίμνια διαρπάζοντες, ἀντισυνάξεις τολμῶντες, δήμων κινοῦντες ἐπαναστάσεις, ὀκνοῦντες οὐδὲν εἰς τὴν τῶν ἐκκλη σιῶν βλάβην. Ἦν μὲν οὖν, ὅπερ εἰρήκαμεν, ἀναγκαῖον πλείονα ἡμᾶς προσασχοληθῆναι χρόνον. Ἐπειδὴ μέντοι τὴν ἀδελφικὴν περὶ ἡμᾶς ἀγάπην ἐπιδεικνύμενοι, σύνοδον ἐπὶ τῆς Ῥώμης θεοῦ βουλήσει συγκροτοῦντες καὶ ἡμᾶς ὡς οἰκεῖα μέλη προσεκαλέσασθε διὰ τῶν τοῦ θεοφιλεστάτου βασιλέως γραμμάτων, ἵν' ἐπειδὴ τότε τὰς θλίψεις μόνοι κατεδικάσθημεν, νῦν ἐν τῇ τῶν αὐτοκρατόρων περὶ τὴν εὐσέβειαν συμφωνίᾳ μὴ χωρὶς ἡμῶν βασιλεύσητε, ἀλλὰ καὶ ἡμεῖς ὑμῖν κατὰ τὴν ἀποστολικὴν φωνὴν συμβασιλεύσωμεν, εὐχὴ μὲν ἦν ἡμῖν, εἰ δυνατόν, ἅπασιν ἀθρόως καταλιποῦσι τὰς ἐκκλησίας, τῷ πόθῳ ἢ τῇ χρείᾳ χαρίσασθαι. Τίς γὰρ ἡμῖν δώσει πτέρυγας ὡσεὶ περιστερᾶς, καὶ πετασθησόμεθα καὶ πρὸς ὑμᾶς καταπαύσομεν ; ἐπειδὴ δὲ τοῦτο παντελῶς ἐγύμνου τὰς ἐκκλησίας ἄρτι τῆς ἀνανεώσεως ἀρχομένας καὶ τὸ πρᾶγμα παντάπασιν ἦν τοῖς πολλοῖς ἀδύνατον (συνδεδραμήκειμεν γὰρ εἰς τὴν Κωνσταντινούπολιν ἐκ τῶν πέρυσι γραμμάτων τῶν παρὰ τῆς ὑμετέρας τιμιότητος μετὰ τὴν ἐν Ἀκυληΐᾳ σύνοδον πρὸς τὸν θεοφιλέστατον βασιλέα Θεοδόσιον ἐπισταλθέντων, πρὸς μόνην ταύτην τὴν ἀποδημίαν τὴν μέχρι Κωνσταντινουπόλεως πα ρασκευασάμενοι, καὶ περὶ ταύτης μόνης τῆς συνόδου τῶν ἐν ταῖς ἐπαρχίαις μεινάντων ἐπισκόπων συγκατάθεσιν ἐπαγόμενοι, μείζονος δὲ ἀποδημίας μήτε προσδοκήσαντες χρείαν μήτε προακούσαντες ὅλως πρὶν ἐν Κωνσταντινουπόλει συνελθεῖν, πρὸς δὲ τούτοις καὶ τῆς προθεσμίας διὰ στενότητα μήτε πρὸς παρασκευὴν μακροτέρας ἀπο δημίας ἐνδιδούσης καιρὸν μήτε πάντας τοὺς ἐν ταῖς ἐπαρχίαις κοι νωνικοὺς ἐπισκόπους ὑπομνησθῆναι καὶ τὰς παρ' αὐτῶν συγκατα θέσεις λαβεῖν), ἐπειδὴ ταῦτα καὶ πολλὰ πρὸς τούτοις ἕτερα τὴν τῶν πλειόνων ἄφιξιν διεκώλυσεν, ὃ δεύτερον ἦν, εἴς τε τὴν τῶν πραγμάτων ἐπανόρθωσιν καὶ τὴν τῆς ὑμετέρας περὶ ἡμᾶς ἀγάπης ἀπό δειξιν, τοῦτο πεποιήκαμεν, τοὺς αἰδεσιμωτάτους καὶ τιμιωτάτους ἀδελφοὺς καὶ συλλειτουργοὺς ἡμῶν ἐπισκόπους, Κυριακόν, Εὐσέβιον καὶ Πρισκιανὸν προθύμως καμεῖν ἄχρις ὑμῶν δυσωπήσαντες· δι' ὧν καὶ τὴν ἡμετέραν προαίρεσιν εἰρηνικὴν οὖσαν καὶ σκοπὸν ἑνώσεως ἔχουσαν ἐπιδείκνυμεν, καὶ τὸν ζῆλον ἡμῶν τὸν ὑπὲρ τῆς ὑγιοῦς πίστεως φανερὸν ποιοῦμεν. Ἡμεῖς γὰρ εἴτε διωγμούς, εἴτε θλίψεις, εἴτε βασιλείους ἀπειλάς, εἴτε τὰς τῶν ἀρχόντων ὠμότητας, εἴτε τινὰ πειρασμὸν ἕτερον παρὰ τῶν αἱρετικῶν ὑπεμείναμεν, ὑπὲρ τῆς εὐαγγελικῆς πίστεως τῆς ἐν Νικαίᾳ τῆς Βιθυνίας παρὰ τῶν πατέρων κυρωθείσης ὑπέστημεν. Ταύτην γὰρ καὶ ὑμῖν καὶ ἡμῖν καὶ πᾶσι τοῖς μὴ διαστρέφουσι τὸν λόγον τῆς ἀληθοῦς πίστεως συναρέσκειν † δεῖ [ἣν μόλις ποτὲ] πρεσβυτάτην τε οὖσαν καὶ ἀκόλουθον τῷ βαπτίσματι, καὶ διδάσκουσαν ἡμᾶς πιστεύειν εἰς τὸ ὄνομα τοῦ πατρὸς καὶ τοῦ υἱοῦ καὶ τοῦ ἁγίου πνεύματος, δηλαδὴ θεότητος καὶ δυνάμεως καὶ οὐσίας μιᾶς τοῦ πα τρὸς καὶ τοῦ υἱοῦ καὶ τοῦ ἁγίου πνεύματος πιστευομένης, ὁμοτίμου τε τῆς ἀξίας καὶ συναϊδίου τῆς βασιλείας, ἐν τρισὶ τελειοτάταις ὑπο στάσεσιν, ἤγουν τρισὶ τελείοις προσώποις, ὡς μήτε τὴν Σαβελλίου νόσον χώραν λαβεῖν συγχεομένων τῶν ὑποστάσεων εἴτ' οὖν τῶν ἰδιοτήτων ἀναιρουμένων, μήτε μὴν τὴν Εὐνομιανῶν καὶ Ἀρειανῶν καὶ Πνευματομάχων βλασφημίαν ἰσχύειν, τῆς οὐσίας ἢ τῆς φύσεως ἢ τῆς θεότητος τεμνομένης καὶ τῇ ἀκτίστῳ καὶ ὁμοουσίῳ καὶ συναϊδίῳ τριάδι μεταγενεστέρας τινὸς ἢ κτιστῆς ἢ ἑτεροουσίου φύσεως ἐπαγομένης. Καὶ τὸν τῆς ἐνανθρωπήσεως δὲ τοῦ κυρίου λόγον ἀδιάστροφον σώζομεν, οὔτε ἄψυχον οὔτε ἄνουν ἢ ἀτελῆ τὴν τῆς σαρκὸς οἰκονομίαν παραδεχόμενοι, ὅλον δὲ εἰδότες τέλειον μὲν πρὸ αἰώνων ὄντα θεὸν λόγον, τέλειον δὲ ἄνθρωπον ἐπ' ἐσχάτων τῶν ἡμερῶν διὰ τὴν ἡμετέραν σωτηρίαν γενόμενον. Τὰ μὲν οὖν κατὰ τὴν πίστιν τὴν παρ' ἡμῶν ἀνυποστόλως κηρυττομένην ὡς ἐν κεφαλαίῳ τοιαῦτα· περὶ ὧν καὶ ἐπὶ πλεῖον ψυχα γωγηθῆναι δυνήσεσθε, τῷ τε ἐν Ἀντιοχείᾳ τόμῳ παρὰ τῆς ἐκεῖ συνελ θούσης συνόδου γεγενημένῳ καταξιώσαντες ἐντυχεῖν καὶ τῷ πέρυσιν ἐν Κωνσταντινουπόλει παρὰ τῆς οἰκουμενικῆς ἐκτεθέντι συνό δου, ἐν οἷς πλατύτερον τὴν πίστιν ὡμολογήσαμεν καὶ τῶν ἔναγχος καινοτομηθεισῶν αἱρέσεων ἀναθεματισμὸν ἔγγραφον πεποιήκαμεν. Περὶ δὲ τῶν οἰκονομιῶν τῶν κατὰ μέρος ἐν ταῖς ἐκκλησίαις παλαιός τε, ὡς ἴστε, θεσμὸς κεκράτηκε καὶ τῶν ἐν Νικαίᾳ ἁγίων πατέρων ὅρος, καθ' ἑκάστην ἐπαρχίαν τοὺς τῆς ἐπαρχίας καί, εἴπερ ἐκεῖνοι βούλοιντο, σὺν αὐτοῖς τοὺς ὁμόρους πρὸς τὸ συμφέρον ποιεῖσθαι τὰς χειροτονίας· οἷς ἀκολούθως τάς τε λοιπὰς ἐκκλησίας παρ' ἡμῖν οἰκονομεῖσθαι γινώσκετε καὶ τῶν ἐπισημοτάτων ἐκκλησιῶν ἀναδεδεῖχθαι τοὺς ἱερεῖς. Ὅθεν τῆς μὲν ἐν Κωνσταντινουπόλει νεο παγοῦς, ὡς ἂν εἴποι τις, ἐκκλησίας, ἣν ὥσπερ ἐκ στόματος λέον τος τῆς τῶν αἱρετικῶν βλασφημίας ὑπόγυον ἐξηρπάσαμεν διὰ τῶν οἰκτιρμῶν τοῦ θεοῦ , τὸν αἰδεσιμώτατον καὶ θεοφιλέστατον Νε κτάριον ἐπίσκοπον κεχειροτονήκαμεν ἐπὶ τῆς οἰκουμενικῆς συνόδου μετὰ κοινῆς ὁμονοίας, ὑπ' ὄψεσι καὶ τοῦ θεοφιλεστάτου βασιλέως Θεοδοσίου παντός τε τοῦ κλήρου καὶ πάσης ἐπιψηφιζομένης τῆς πόλεως. Τῆς δὲ πρεσβυτάτης καὶ ὄντως ἀποστολικῆς ἐκκλησίας τῆς ἐν Ἀντιοχείᾳ τῆς Συρίας, ἐν ᾗ πρώτῃ τὸ τίμιον τῶν Χριστιανῶν ἐχρημάτισεν ὄνομα, τὸν αἰδεσιμώτατον καὶ θεοφιλέστατον ἐπίσκοπον Φλαβιανὸν οἵ τε τῆς ἐπαρχίας καὶ τῆς ἀνατολικῆς διοικήσεως συνδραμόντες κανονικῶς ἐχειροτόνησαν, πάσης συμψήφου τῆς ἐκκλησίας ὥσπερ διὰ μιᾶς φωνῆς τὸν ἄνδρα τιμησάσης· ἥνπερ ἔνθεσμον χειροτονίαν ἐδέξατο καὶ τὸ τῆς συνόδου κοινόν. Τῆς δέ γε μητρὸς ἁπασῶν τῶν ἐκκλησιῶν τῆς ἐν Ἱεροσολύμοις τὸν αἰδεσιμώτατον καὶ θεοφιλέστατον Κύριλλον ἐπίσκοπον εἶναι γνωρίζομεν, κανονικῶς τε παρὰ τῶν τῆς ἐπαρχίας χειροτονηθέντα πάλαι καὶ πλεῖστα πρὸς τοὺς Ἀρειανοὺς ἐν διαφόροις χρόνοις ἀθλήσαντα. Οἷς ὡς ἐνθέσμως καὶ κανονικῶς παρ' ἡμῖν κεκρατηκόσι καὶ τὴν ὑμετέραν συγχαίρειν παρακαλοῦμεν εὐλάβειαν, τῆς πνευματικῆς μεσι τευούσης ἀγάπης καὶ τοῦ κυριακοῦ φόβου πᾶσαν μὲν καταστέλλοντος ἀνθρωπίνην προσπάθειαν, τὴν δὲ τῶν ἐκκλησιῶν οἰκοδομὴν προτιμοτέραν ποιοῦντος τῆς πρὸς τὸν καθ' ἕνα συνηθείας ἢ χάριτος. Οὕτω γὰρ τοῦ τε τῆς πίστεως συμφωνηθέντος λόγου καὶ τῆς Χριστιανικῆς κυρωθείσης ἐν ἡμῖν ἀγάπης, παυσόμεθα λέγοντες τὸ παρὰ τῶν ἀποστόλων κατεγνωσμένον· ἐγὼ μέν εἰμι Παύλου, ἐγὼ δὲ Ἀπολλώ, ἐγὼ δὲ Κηφᾶ , πάντες δὲ Χριστοῦ φανέντες, ὃς ἐν ἡμῖν οὐ μεμέρισται , θεοῦ καταξιοῦντος, ἄσχιστον τὸ σῶμα τῆς ἐκκλησίας τηρήσομεν καὶ τῷ βήματι τοῦ κυρίου μετὰ παρρησίας παραστησόμεθα ."
Ταῦτα κατά τε τῆς Ἀρείου καὶ Ἀετίου καὶ Εὐνομίου μανίας, καὶ μέντοι καὶ κατὰ Σαβελλίου καὶ Φωτεινοῦ καὶ Μαρκέλλου, Παύλου τε τοῦ Σαμοσατέως καὶ Μακεδονίου γεγράφασιν. Ὡσαύτως δὲ καὶ τὴν Ἀπολιναρίου καινοτομίαν προφανῶς ἀπεκήρυξαν εἰρηκότες·
" Καὶ τὸν τῆς ἐνανθρωπήσεως δὲ τοῦ κυρίου λόγον ἀδιάστροφον σώζομεν, οὔτε ἄψυχον οὔτε ἄνουν ἢ ἀτελῆ τὴν τῆς σαρκὸς οἰκονομίαν παραδεχόμενοι".
Καὶ Δάμασος δὲ ὁ πανεύφημος, ταύτην μαθὼν ἀναφυεῖσαν τὴν αἵρεσιν, οὐκ Ἀπολινάριον μόνον ἀλλὰ καὶ Τιμόθεον τὸν ἐκείνου γε φοιτητὴν καθελὼν ἀπεκήρυξε· καὶ τοῦτο τοῖς τὴν Ἑῴαν ἰθύνουσιν ἐπισκόποις διὰ γραμμάτων δεδήλωκεν, ἅπερ ἐνθεῖναι τῇ συγγραφῇ νενόμικα χρήσιμον.