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Histoire de l'Église
CHAPITRE VII.
Entreprises des Païens contre les Chrétiens.
BIEN que les entreprises que les Païens firent en et temps-là, soient presqu'innombrables, de sorte qu'elles sembleraient demander un ouvrage a part, je ne laisserai pas d'en choisir quelques-unes et de les rapporter ici. A Gaza, et à Ascalon qui sont des villes de Palestine,. ils fendirent le ventre à des Prêtres, et à des femmes consacrées à Dieu, le remplirent d'orge, et jetèrent ces personnes aux porcs, afin qu'ils les mangeassent. A Sebastle, qui est une ville de la même Province, ils ouvrirent la Chasse de saint Jean-Baptiste, brûlèrent ses ossements, et en jetèrent les cendres au vent. Qui pourrait raconter sans verser des larmes, le crime qu'ils commirent dans la Phénicie ? Il y avait dans Héliopole qui est une ville assise proche du Mont-Liban, un Diacre nommé Cyrille, qui étant transporté par un grand zèle sous le règne de Constantin, avait brisé quantité d'Idoles. Les impies qui en avaient du déplaisir, ne se contentèrent pas de le tuer, ils l'ouvrirent après sa mort, et mangèrent une partie de ses entrailles. La justice divine ne manqua pas de dé- 179 couvrir, et de châtier une inhumanité aussi barbare que celle-là. Tous ceux qui y eurent part perdirent premièrement leurs dents, qui tombèrent l'une après l'autre, ils perdirent ensuite leurs langues, qui pourrirent dans leurs bouches, et enfin les yeux, et reconnurent par tant de disgrâces survenues successivement, la puissance de la Religion, qu'ils avaient injustement persécutée. Ils profanèrent l'Eglise qui avait été bâtie peu auparavant à Emèse ville voisine et la consacrèrent à Bacchus Androgyne, en mettant dedans sa statue ridicule, qui avait les deux sexes, Capitolin gouverneur de toute la Thrace, fit brûler vif Emilien défenseur intrépide de la foi du Sauveur, à Dorostole ville célèbre de cette Province,
II faudrait avoir le style sublime d''Eschyle, et de Sophocle, pour décrire dignement l'atrocité des supplices, que souffrit Marc Evêque d'Aretuse. Il avait démoli sous le règne de Constance un Temple de Païens, et l'avait changé en Eglise. Mais les habitants ayant vu depuis l'intention que Julien avait, que l'exercice de la Religion Païenne fût rétabli, et que les Chrétiens fussent maltraités, ils déclarèrent la haine qu'ils avaient conçue depuis longtemps contre cet Evêque. Il tâcha d'abord de souffrir, selon le précepte de l'Evangile, mais ayant appris que .quelques-uns de :ses Ecclésiastiques avaient été pris pour lui., il retourna, et se mit entre les mains de ses bourreaux. Ils n'eurent ni pitié de sa vieillesse, ni respect de sa vertu. S'étant saisis de lui malgré la pureté de ses mœurs, et l'éminence de son savoir, ils le dépouillèrent, et après l'avoir 180 déchiré à coups de fouet et, ils le jetèrent dans un égout, puis l'en ayant retiré, ils le livrèrent aux jeunes garçons de la ville, afin qu'ils le perçassent avec la pointe de leurs canifs. Ils le frottèrent après cela de sauce de poisson, et de miel, l'enfermèrent dans un réseau, relevèrent en l'air, et le laissèrent exposé aux mouches durant la plus grande ardeur du jour. Ils le traitèrent de la sorte pour l'obliger, ou à relever le Temple, qu'il avait démoli, ou à fournir de l'argent, pour le relever. Mais de quelques tourments dont ils usassent pour ébranler la constance, ils ne purent jamais tirer aucune promesse de sa bouche. Ils crurent que sa pauvreté l'empêchait de promettre l'argent, qu'ils lui demandaient, lui en remirent la moitié, et lui témoignèrent qu'ils se contenteraient de l'autre. Mais dans cet état, où il était suspendu en l'air, percé de coups, couvert de mouches, il ne fit paraître aucune faiblesse, se moqua des impies, et: leur dit qu'ils rampaient sur la terre, au lieu qu'il était élevé vers le Ciel. Enfin ils se réduisirent à lui demander une somme très médiocre, et il leur répondit, qu'il y avait une aussi grande impiété à leur donner une obole, qu'à leur donner la somme entière. Ainsi ils admirèrent sa patience, par laquelle leur cruauté avait été vaincue, et depuis ils se changèrent si fort, qu'ils apprirent de sa bouche les premières instructions de notre Religion.
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The Ecclesiastical History of Theodoret (CCEL)
Chapter XIV. Of Artemius the Duke. Of Publia the Deaconess and her divine boldness.
1 Artemius 2 commanded the troops in Egypt. He had obtained this command in the time of Constantine, and had destroyed most of the idols. For this reason Julian not only confiscated his property but ordered his decapitation.
These and like these were the deeds of the man whom the impious describe as the mildest and least passionate of men.
I will now include in my history the noble story of a right excellent woman, for even women, armed with divine zeal, despised the mad fury of Julian.
In those days there was a woman named Publia, of high reputation, and illustrious for deeds of virtue. For a short time she wore the yoke of marriage, and had offered its most goodly fruit to God, for from this fair soil sprang John, who for a long time was chief presbyter at Antioch, and was often elected to the apostolic see, but from time to time declined the dignity. She maintained a company of virgins vowed to virginity for life, and spent her time in praising God who had made and saved her. One day the emperor was passing by, and as they esteemed the Destroyer an object of contempt and derision, they struck up all the louder music, chiefly chanting those psalms which mock the helplessness of idols, and saying in the words of David “The idols of the nations are of silver and gold, the work of men’s hands,” 3 and after describing their insensibility, they added “like them be they that make them and all those that trust in them.” 4P. 103 Julian heard them, and was very angry, and told them to hold their peace while he was passing by. She did not however pay the least attention to his orders, but put still greater energy into their chaunt, and when the emperor passed by again told them to strike up “Let God arise and let his enemies be scattered.” 5 On this Julian in wrath ordered the choir mistress to be brought before him; and, though he saw that respect was due to her old age, he neither compassionated her gray hairs, nor respected her high character, but told some of his escort to box both her ears, and by their violence to make her cheeks red. She however took the outrage for honour, and returned home, where, as was her wont, she kept up her attack upon him with her spiritual songs, 6 just as the composer and teacher of the song laid the wicked spirit that vexed Saul.
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By the Constitution of Constantine the supreme military command was given to a “Magister equitum” and a “Magister peditum.” Under them were a number of “Duces” and “Comites,” Dukes and Counts, with territorial titles. ↩
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Ammianus Marcellinus (XXII. 11) says, “Artemius ex duce Ægypti, Alexandrinis urgentibus, atrocium criminum mole, supplicio capitali multatus est.” ↩
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Psalm cxv. 4 ↩
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Psalm cxv. 8 ↩
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Psalm lxvii. 1 ↩
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Cf. Eph. v. 19 ↩