I.
Je crois avoir défini, comme il convient, ce que c' est qu'une hiérarchie. Il faut célébrer maintenant celle des anges, et contempler d'un oeil tout spiritualisé les fictions vénérables sous lesquelles ils nous apparaissent dans les écritures. Ainsi les mystérieux symboles nous élèveront à la hauteur de ces pures et célestes substances, et nous jouerons le principe de la science hiérarchique avec cette sainteté que sa majesté réclame, et ces actions de grâces que la religion pratique.
Avant tout, on doit dire que Dieu, essence suprême, a fait acte d'amour en donnant à toutes choses leur essence propre, et en les élevant jusqu'à l'être: car Il n'appartient qu'à la cause absolue, et à la souveraine bonté d'appeler à la participation de son existence les créatures diverses, chacune au degré où elle en est naturellement capable. C'est pourquoi toutes, elles relèvent de la sollicitude providentielle de Dieu, cause universelle et sur-essentielle; même elles n'existeraient point, si l'essence nécessaire et le premier principe ne s'était communiqué. Ainsi par cela même qu'elles sont, les choses inanimées participent de Dieu, qui par la sublimité de son essence est l'être de tout; les choses vivantes participent de cette énergie naturellement vitale, si supérieure à toute vie; les êtres raisonnables et intelligents participent de cette sagesse, qui surpasse toute raison et intelligence , et qui est essentiellement et éternellement parfaite. Il est donc certain que les essences diverses sont d'autant plus proches de la divinité, qu'elles participent d'elle en plus de manières.