§ 5.
Mais il est clair, à mon sens, que les essences qui sont au dessus de nous, parce qu'elles sont plus divines, reçoivent, pour ainsi dire, plus près de sa source, le flot des suaves odeurs. Pour elles cette effusion est plus claire et dans leur très grande limpidité elles en reçoivent mieux la communication. Sur les puissances réceptives de leur intelligence ce flot déferle généreusement et, pour pénétrer en elles, il se multiplie de façon surabondante. Aux intelligences inférieures, et moins réceptives, en raison de sa transcendance, la Source des odeurs se cache au contraire et se refuse, car elle ne dispense ses dons embaumés qu'à la mesure des mérites de ceux qui y ont part et selon l'harmonieuse mesure qui convient à la théarchie.
C'est ainsi que les douze ailes signifient cet ordre des séraphins qui occupent un rang si éminent à la tête des saintes essences qui nous dépassent, qui se tiennent et qui siègent auprès de Jésus, appliqués, autant qu'ils le peuvent faire sans sacrilège à le contempler de façon bienheureuse à recevoir saintement, dans le réceptacle infiniment pur de leurs âmes, la plénitude de ses dons intellectuels, à répéter enfin (pour user ici de termes tirés du monde sensible), d'une voix qui ne se tait jamais, l'hymne célèbre des louanges divines. Car ces intelligences qui ne sont pas d'ici-bas sont infatigables dans leurs saintes connaissances, indéfectibles dans leur amour de Dieu, et leur sublimité les situe à la fois et pleinement au dessus du péché et de l'oubli. Leur incessante clameur signifie je crois, qu'elles connaissent et qu'elles comprennent les vérités divines avec une pleine attention, avec une totale gratitude, de façon perpétuelle et immuable.