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Œuvres Tertullien (160-220) Ad uxorem

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Ad uxorem

II

[1] Igitur cum quaedam istis diebus nuptias suas de ecclesia tolleret ac gentili coniungeretur idque ab aliis retro factum recordarer, miratus aut ipsarum petulantiam aut consiliariorum praeuaricationem, quod nulla scriptura eius facti licentiam profert, numquid, inquam, de illo capitulo sibi blandiuntur primae ad Corinthios, ubi scriptum est: Si quis fratrum infidelem habet uxorem et illa matrimonio consentit, ne dimittat eam; similiter mulier fidelis infideli nupta, si consentaneum maritum experitur, ne dimiserit eum; sanctificatur enim infidelis uir a fideli uxore et infidelis uxor a fideli marito; ceterum immundi essent filii uestri?

[2] Hanc monitionem fors de fidelibus iunctis simpliciter intellegendo putent etiam infidelibus nubere licere. Qui ita interpretatur, absit ut sciens se circumscribat. Ceterum manifestum est scripturam istam eos fideles designare, qui in matrimonio gentili inuenti a Dei gratia fuerint. Secundum uerba ipsa: Si quis, inquit, fidelis uxorem habet infidelem ---- non dicit: uxorem ducit infidelem ---- ostendit iam in matrimonio agentem mulieris infidelis, mox gratia Dei conuersum, perseuerare cum uxore debere, scilicet propterea, ne qui fidem consecutus putaret sibi diuertendum esse ab aliena iam et extranea quodammodo femina.

[3] Adeo et rationem subicit: in pace nos uocari a Domino et posse infidelem a fideli per usum matrimonii lucrifieri. Ipsa etiam clausula hoc ita intellegendum esse confirmat: Vt quisque, ait, uocatur a Domino, ita perseueret. Vocantur autem gentiles, opinor, non fideles. Quodsi de fideli ante matrimonium pronuntiasset, absolute permiserat sanctis uulgo nubere. Si uero permiserat, numquam tam diuersam atque contrariam permissui suo pronuntiationem subdidisset, dicens: Mulier defuncto uiro libera est; cui uult nubat, tantum in Domino.

[4] Hic certe nihil retractandum est. Nam de quo retractari potuisset, apostolus cecinit. Ne quod ait: cui uelit nubat, male uteremur, adiecit: tantum in Domino, id est in nomine Domini, quod est indubitate Christiano. Ille igitur apostolus sanctus, qui uiduas et innuptas integritati perseuerare mauult, qui nos ad exemplum sui hortatur, nullam aliam formam repetundarum nuptiarum nisi in Domino praescribit, huic soli condicioni continentiae detrimenta concedit. Tantum, inquit, in Domino: adiecit pondus legi suae.

[5] Tantum: quo sono et modo enuntiaueris dictum istud, onerosum est; et iubet et suadet et praecipit et hortatur et rogat et comminatur. Destricta et expedita sententia est et ipsa sui breuitate facunda.

[6] Sic solet diuina uox, ut statim intellegas, statim obserues. Quis enim non intellegere possit multa pericula et uulnera fidei in huiusmodi nuptiis, quas prohibet, apostolum prouidisse et primo quidem carnis sanctae in carne gentili inquinamentum praecauisse?

[7] Hoc loco dicet aliquis: quid ergo refert inter eum, qui in matrimonio gentili a Domino allegitur, et olim id est ante nuptias fidelem, ut non proinde carni suae caueant, cum alter a nuptiis infidelis arceatur, alter in eis perseuerare iubeatur? Cur, si a gentili inquinamur, non et ille diiungitur, quemadmodum iste non obligatur?

[8] Respondebo, si spiritus dederit, ante omnia allegans Dominum magis ratum habere matrimonium non contrahi quam omnino disiungi; denique diuortium prohibet, nisi stupri causa, continentiam uero commendat. Habet igitur ille perseuerandi necessitatem, hic porro etiam non nubendi potestatem.

[9] Tunc, si secundum scripturam qui in matrimonio gentili a fide deprehenduntur, propterea non inquinantur, quia cum ipsis alii quoque sanctificantur, sine dubio isti, qui ante nuptias sanctificati sunt, si extraneae carni commisceantur, sanctificare eam non possunt, in qua non sunt deprehensi. Dei autem gratia illud sanctificat quod inuenit. Ita quod sanctificari non potuit, immundum est; quod immundum est, cum sancto non habet partem, nisi ut de suo inquinet et occidat.

Traduction Masquer
À sa femme

II.

Ainsi, lorsqu'il y a peu de jours, une chrétienne se mariait hors de l'Eglise pour s'unir à un infidèle, et que ma mémoire me rappelait d'autres scandales semblables, étonné de l'audace de ces femmes et de la perversité de leurs conseillers, parce que l'Ecriture n'autorise aucune de ces alliances, je me suis dit à moi-même: Elles s'appuient probablement sur la première Epître aux Corinthiens, où il est écrit: «Si un mari fidèle a une femme qui soit infidèle, et qu'elle consente à demeurer avec lui, qu'il ne la quitte point. Et si une femme fidèle a un mari qui lui soit infidèle, et qu'il consente à demeurer avec elle, qu'elle ne se sépare point de son mari. Car le mari infidèle est sanctifié par la femme fidèle, et la femme infidèle est sanctifiée par le mari fidèle; autrement vos enfants seraient impurs. » De cette injonction qui, dans son sens naturel, ne concerne que les fidèles déjà engagés dans le mariage, conclurait-on par hasard qu'il est permis d'épouser des infidèles? Plaise à Dieu que quiconque l'interprète ainsi ne cherche pas à se tromper soi-même! D'ailleurs il est évident que ce texte s'adresse à ceux que la foi a surpris dans un mariage contracté avec un infidèle, comme l'indiquent clairement ces mots: « Si un mari fidèle a une femme infidèle, » dit-il, et non pas: Si «quelqu'un prend une femme infidèle. » L'Apôtre nous montrait par là que l'homme déjà uni à la femme infidèle doit demeurer avec son épouse, après que la grâce de Dieu l'a converti, de peur sans doute que le Chrétien qui venait d'embrasser la foi ne se crût obligé de quitter une femme qui lui était devenue pour ainsi dire étrangère par la croyance. Voilà pourquoi il donne ensuite la raison de ce précepte: « Le Seigneur nous a appelés dans la paix, dit-il; l'infidèle peut être gagné par le fidèle dans le lien du mariage. » D'ailleurs, le verset qui termine confirme l'exactitude de cette interprétation. « Que chacun, dit-il, demeure dans la vocation où il était quand Dieu l'a appelé. » Qui sont ceux qui sont appelés? Les Gentils, j'imagine, et non pas les infidèles. S'il n'avait prétendu parler que du mariage des fidèles, il eût permis aux saints de se marier indistinctement. S'il l'avait permis, jamais il n'eût imposé une restriction en contradiction si évidente avec sa première déclaration: « La femme dont le mari meurt est libre; qu'elle se marie à qui elle voudra, pourvu que ce soit dans le Seigneur. »

Ici point de discussion assurément. Car l'Esprit saint lui-même a prévu toutes les objections. En effet, de peur que nous n'abusions de ces mots « qui elle voudra, » il ajoute aussitôt: « pourvu que ce soit dans le Seigneur, » c'est-à-dire dans le nom du Seigneur, ce qui signifie indubitablement dans le nom chrétien. Ainsi l'Esprit saint, qui aimerait mieux que les veuves et celles qui ne sont pas encore mariées, gardassent la continence, et nous exhorte à suivre son exemple, ne permet les seconds mariages que « dans le Seigneur, » seule condition qu'il attache à l'infraction de la continence. « Pourvu que ce soit dans le Seigneur, » dit-il. Pourvu que ajoute à la loi une grande force. Pressez cet oracle! torturez-le tant que vous voudrez, il demeure éminemment obligatoire; il ordonne et il conseille; il prescrit et il exhorte; il supplie et il menace. Sentence claire et formelle! sentence éloquente par sa brièveté même! Ainsi procède la parole divine, qui veut être pratiquée aussitôt que comprise. Qui, en effet, ne comprendra facilement combien de dangers et de blessures pour la foi l'Apôtre a voulu prévenir en défendant ces sortes de mariages? Il a voulu d'abord qu'une chair sanctifiée ne fût point souillée par celle d'un Gentil.

Mais, dira-t-on, quelle si grande différence y a-t-il entre celui qui est appelé au christianisme pendant qu'il est uni à une infidèle, et celui qui était Chrétien par le passé, c'est-à-dire avant son mariage, pour qu'ils n'aient pas à se prémunir contre la même souillure? pour qu'à l'un il soit interdit d'épouser une infidèle, et qu'à l'autre il soit enjoint de rester avec celle qu'il a? Pourquoi, si le mariage avec l'infidèle est une souillure, celui-ci n'est-il pas séparé comme celui-là est sous le coup d'une défense?

A cela je répondrai, avec l'aide du Saint-Esprit, d'abord que le Seigneur aime mieux que le mariage ne soit pas contracté, que de le voir dissoudre ensuite. D'ailleurs il défend le divorce, si ce n'est dans le cas d'adultère; encore recommande-t-il de part et d'autre la continence. L'un est donc dans l'obligation de rester avec sa femme quoique infidèle, l'autre n'a pas même la liberté de l'épouser. En second lieu, si, conformément aux saintes Ecritures, ceux que la foi chrétienne surprend dans un mariage infidèle, sont exempts de souillures, parce qu'ils sont alors la sanctification de l'époux infidèle, il est alors hors de doute que ceux qui sont sanctifiés avant le mariage, s'ils viennent à s'unir à une chair étrangère, ne peuvent sanctifier une chair dans laquelle la foi ne les a point trouves. La grâce de Dieu ne sanctifie que ce qu'elle trouve. Qu'arrive-t-il? Ce qu'elle ne sanctifie point est immonde; ce qui est immonde n'a rien de commun avec la sainteté, sinon pour la souiller de ses poisons et lui donner la mort.

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Ad uxorem
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À sa femme
Die zwei Bücher an seine Frau Comparer
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Einleitung: Persönliche Schriften (Über das Pallium oder den Philosophenmantel, über die Geduld und an seine Frau)
Elucidations - To His Wife

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