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Works Tertullian (160-220) Adversus Hermogenem

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Adversus Hermogenem

XVI.

[1] Igitur in praestructione huius articuli et alibi forsitan retractandi equidem definio aut deo adscribendum et bonum et malum, quae ex materia fecit, aut materiae ipsi, ex qua fecit, aut utrumque utrique, qui ambo sibi obligantur, qui fecit et de qua fecit, aut alterum alteri; tertius enim praeter materiam et deum non est. [2] Porro si dei erit utramque, uidebitur deus etiam mali auctor; deus autem, ut bonus, auctor mali non erit. Si materiae utrumque, uidebitur materia etiam boni matrix; mala autem in totum materia boni non erit matrix. Si utriusque erit utrumque, in hoc quoque comparabitur deo materia et pares erunt ambo, ex aequo mali ac boni adfines; aequari autem deo materia non debet, ne duos deos efficiat. Si alterum alterius, utique dei bonum et materiae malum, neque malum deo neque materiae bonum adscribetur; et bona autem et mala deus de materia faciendo cum ea facit. [3] Haec si ita sunt, nescio qua possit euadere sententia Hermogenes qui deum, quoquo modo de materia malum condidit, siue uoluntate siue necessitate siue ratione, non putet mali auctorem. Porro si mali auctor est ipse qui fecit, plane socia materia per substantiae suggestum, excusas iam causam materiae introducendae. Nihilominus enim et per materiam deus auctor mali ostenditur, si ideo materia praesumpta est, ne deus mali auctor uideretur. Exclusa itaque materia, dum excluditur causa eius, superest uti deum omnia ex nihilo fecisse constet. [4] Videbimus an et mala, cum apparuerit, quae mala, et an mala interim ea quae putas. Dignius enim de suo arbitrio produxit haec quoque producendo de nihilo, quam de praeiudicio alieno, si de materia produxisset. Libertas, non necessitas, deo competit. Malo uoluerit mala a semetipso condidisse quam non potuerit non condidisse.

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Contre Hermogène

XVI.

Au début de cette discussion, sur laquelle il me faudra peut-être revenir, je déclare donc qu'il faut attribuer ou à Dieu le bien et le mal qu'il a engendrés de la Matière, ou bien à la Matière, de laquelle il les a engendrés, ou bien l'un et l'autre à tous les deux à la fois, parce que tous les deux sont mutuellement solidaires, et celui qui a produit, et celle de qui il a produit, ou enfin à chacun des deux son domaine distinct; car de troisième après Dieu et la Matière, il n'y en a pas. Le bien et le mal appartiennent-ils à Dieu? Dieu paraîtra aussi l'auteur du mal: or, le Dieu infiniment bon ne peut-être l'auteur du mal. Imputez-vous le bien et le mal à la Matière? La Matière devient aussitôt le principe du bien; or la Matière qui est mauvaise ne peut jamais être le principe du bien. Attribuez-vous l'un et l'autre à tous les deux? Mais voilà encore la Matière placée au niveau de Dieu. Tous deux seront égaux; tous deux auront une part semblable dans le bien et dans le mal. Or la Matière ne peut être assimilée à Dieu sans qu'il en résulte par là même deux divinités. Assignez-vous à l'un une chose, à l'autre une autre, c'est-à-dire le bien à Dieu, le mal à la Matière, alors le mal n'est plus imputé à Dieu, ni le bien à la Matière; mais Dieu, en faisant sortir de la Matière le bien ainsi que le mal, les crée concurremment avec elle. S'il en va ainsi, je ne sais par quel côté peut s'échapper l'opinion d'Hermogène, qui ne veut pas que Dieu soit l'auteur du mal, tout en voulant qu'il l'ait engendré de la Matière n'importe comment, soit par sa volonté, soit par nécessité, soit par un motif quelconque. Or, si celui qui a fait est l'auteur du mal, lui associer la Matière qui lui fournit les éléments de sa substance, c'est détruire la cause qui motivait l'introduction de la Matière. En effet, si la Matière n'apparaît ici que pour justifier Dieu du reproche d'être l'auteur du mal, Dieu n'en reste pas moins l'auteur du mal, même avec la présence de la Matière. Ainsi, la Matière une fois exclue, par là même que disparaît la nécessité de sa présence, il ne reste plus qu'à établir que Dieu a créé toutes choses de rien. A-t-il créé les maux aussi? Nous le verrons quand nous aurons examiné si le mal existe, et si ce que tu appelles de ce nom est un mal véritable. Il est plus digne de sa grandeur d'avoir fait sortir du néant, même le mal, que de l'avoir créé aux dépens d'autrui, s'il est vrai qu'il lui a fallu l'assistance de la Matière. Ce qui convient à Dieu, c'est la liberté et non la nécessité. J'aime bien mieux qu'il ait voulu créer le mal par lui-même, que de le voir fatalement conduit à le créer.

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Gegen Hermogenes. (BKV) Compare

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