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Œuvres Tertullien (160-220) Adversus Hermogenem

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Adversus Hermogenem

XXXVII.

[1] Nunc enim uideo te ad illam rursus rationem reuerti quae tibi nihil certi renuntiare consueuit. Nam sicut nec corporalem nec incorporalem infers materiam, ita nec bonam nec malam adlegas [s]et proinde superargumentas 'Si enim', inquis, 'esset bona, quae semper hoc fuerat, non desideraret compositionem dei; si esset natura mala, non accepisset translationem in melius nec quicquam compositionis suae adplicuisset illi deus tali natura; in uacuum enim laborasset.' [2] Verba haec tua sunt quorum te et alibi meminisse oportuerat, ne quid his contrarium inferres. Sed quoniam de mali et boni ambiguitate super materiam in praeteritis aliquid retractauimus, nunc ad praesentem et solam propositionem et argumentationem tuam respondebo. Nec dicam et hic te certum aliquid debuisse pronuntiasse, aut bona aut mala aut tertium aliquid, sed nec hic quod tibi libuit pronuntiasse custodisse. [3] Rescindis enim quod pronuntiasti nec bonam nec malam, quia, cum dicis: 'Si esset bona, non desideraret componi a deo,' mala portendis et cum adponis: 'Si esse[n]t mala natura, non admitteret in melius translationem,' bonam subostendis. Atque ita et boni et mali adfinem constituisti [ei] quam nec bonam nec malam pronuntiasti. [4] Vt autem et argumentationem qua putasti te propositionem tuam confirmaturum retundam, oppono etiam illud: 'Si bona fuisset materia semper, quare non desiderasset in melius reformari? Quod bonum, non desiderat aut non optat aut non capit profectum, ut fiat de bono melius? Aeque si mala natura fuisset, quare non potuerit a deo conuerti ut a potentiore, ut ab eo qui lapidum quoque naturam conuertere ualeat in filios Abrahae?' [5] Nempe ergo non tantum comparas dominum materiae, sed et subicis, a quo natura[m] materiae deuinci et edomari melius potuisset. Sed et quam hic non uis natura[m] malam, alibi te confessum negabis.

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Contre Hermogène

XXXVII.

En effet, je te vois revenir en ce moment à cette même raison qui a coutume de ne le rapporter rien de certain. De même que tu ne fais la Matière ni corporelle ni incorporelle, tu ne la fais ni bonne ni mauvaise, et argumentant là-dessus: « Si la Matière était bonne, dis-tu, celle qui l'aurait été de tout temps, n'aurait pas eu besoin d'être arrangée par Dieu; si elle était mauvaise pas essence, elle eût résisté à toute transformation pour la rendre meilleure, et alors Dieu ne lui eût jamais appliqué aucune de ses dispositions, puisqu'il eût travaillé en vain. » Voilà tes paroles, ô Hermogène! Il aurait été bon de t'en soutenir ailleurs, pour ne pas te mettre en contradiction avec toi-même. Mais, comme nous avons déjà discuté précédemment cette ambiguïté du bien et du mal, que lu attribues à la matière, je me contenterai de répondre à la proposition que tu avances et à ton argumentation. Je ne répéterai pas ici que tu aurais dû t'arrêter à quelque chose de déterminé, et déclarer que la Matière est ou bonne ou mauvaise, ou qu'elle forme je ne sais quel troisième être. Mais tu n'as pas même conservé ce qu'il t'a plu d'imaginer. En effet, voilà que tu détruis ta déclaration qu'elle n'est ni bonne ni mauvaise, puisque dire, Si elle était bonne, elle n'aurait pas besoin d'être arrangée par Dieu, c'est indiquer qu'elle est mauvaise; et ajouter par opposition: Si elle était essentiellement mauvaise, elle résisterait à toute transformation qui la rende meilleure, c'est laisser à entendre qu'elle est bonne, et par là, tu as déclaré tout à la fois bonne et mauvaise celle que tout à l'heure tu ne faisais ni bonne ni mauvaise. Toutefois, pour réfuter le raisonnement par lequel tu as cru venir en aide à ta proposition, je t'oppose celui-ci: Si la Matière avait toujours été bonne, pourquoi n'aurait-elle pas eu besoin de subir une transformation meilleure? Est-ce que ce qui est bon ne désire, ne souhaite ou n'admet pas le progrès, pour passer de ce qui est bon à ce qui est meilleur? De même, si elle avait été essentiellement mauvaise, pourquoi n'aurait-elle pas pu être transformée par Dieu, comme étant plus puissant qu'elle et l'Etre souverain « qui convertit la nature des pierres en fils d'Abraham. » Par là, que fais-tu? non-seulement tu compares Dieu à la Matière, mais tu l'abaisses au-dessous d'elle, puisqu'il eût été impuissant à dompter la nature de la Matière pour la faire passer à un état meilleur. Ici donc tu ne veux pas que la nature de la Matière soit mauvaise; ailleurs tu vas nier ton principe.

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