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Adversus Hermogenem
XLII.
[1] Dispersisti omnia, ne de proximo quam contraria sibi sint relucerent, at ego colligam singula et conferam. Inconditum adseueras motum materiae eamque adicis sectari informitatem, dehinc alibi, desiderare componi a deo. Desiderat formationem quae sectatur informitatem? Aut sectatur informitatem quae desiderat formationem? [2] Non uis uideri deum aequari materiae et subicis habere illa deum, si fuit aliquid in materia propter quod eam formare
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Contre Hermogène
XLII.
Tu as disséminé toutes choses de peur que de près la contradiction ne sautât aux yeux. Quant à moi, je les réunirai une à une pour les comparer. Tu déclares que le mouvement de la Matière est désordonné, et tu ajoutes qu'elle affecte l'absence des formes; ailleurs, elle a besoin, selon toi, d'être arrangée par Dieu. Celle qui affecte l'absence de formes a-t-elle besoin d'arrangement? ou bien celle qui a besoin d'arrangement affecte-t-elle l'absence de formes? Tu ne veux pas que la Matière soit l'égale de Dieu; puis tu ajoutes qu'elle a une certaine communauté avec Dieu. Car, si elle n'avait quelque chose de commun avec Dieu, dis-tu, il serait impossible qu'elle fût ornée par lui. Et moi je dis que si elle avait quelque chose de commun avec Dieu, elle n'avait pas besoin d'être ornée par lui, puisqu'elle était une portion de la divinité en vertu de cette communauté. Ou bien Dieu lui-même pouvait être orné par la Matière, puisqu'il avait quelque chose de commun avec elle, et en cela tu soumets Dieu à la nécessité, si la Matière renferma quelque principe en vertu duquel il lui imprima sa forme. Tu leur donnes pour attribut commun de se mouvoir par eux-mêmes et toujours. Qu'assignes-tu à la Matière de moins qu'à Dieu? Liberté, éternité de mouvement, n'est-ce point là une conformité absolue avec Dieu? Mais Dieu se meut avec ordre, et la Matière sans ordre, me réponds-tu. Qu'importe? Elle ne laisse pas d'être divine, puisqu'elle se meut d'un mouvement libre et éternel. Il y a mieux. Tu accordes plus à la Matière, puisqu'elle a pu se mouvoir ainsi, tandis que Dieu ne l'a pas pu.