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Adversus Hermogenem
XLIII.
[1] De motu et illud notauerim. Nam secundum ollae similitudinem 'Sic erat', inquis, 'materiae motus antequam disponeretur, concretus inquietus inadprehensibilis prae nimietate certaminis,' dehinc subicis: 'Stetit autem in dei compositionem et [in]adprehensibilem habuit inconditum motum prae tarditate inconditi motus'. Supra certamen motui adscribis, hic tarditatem. [2] Nam de natura materiae quotiens cadas, accipe. Supra dicis: 'Si autem esset materia natura mala, non accepisset translationem in melius nec deus aliquid compositionis adcommodasset illi; in uacuum enim laborasset.' Finisti igitur duas sententias, nec materiam natura malam nec naturam eius a deo potuisse conuerti, horum immemor postea inferens: 'At ubi accepit compositionem a deo et ornata est, cessauit a natura'. Si in bonum reformata est, utique de malo reformata est, et si per compositionem dei cessauit a natura mali, natura cessauit. Ergo et mala fuit natura ante compositionem et desinere potuit a natura post reformationem.
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Contre Hermogène
XLIII.
Encore une remarque sur le mouvement. Le mouvement de la Matière, dis-tu, grâce à sa ressemblance avec celui d'une chaudière, avant d'être réglé et assujetti, était tumultueux et insaisissable par la violence de la lutte. Puis tu ajoutes: mais elle s'arrêta pour être réglée par Dieu, et elle eut un mouvement mesuré, saisissable, par le ralentissement de ce mouvement désordonné. Tout à l'heure tu assignais au mouvement la lutte; ici tu lui donnes la lenteur. Apprends combien de fois tu te contredis sur la nature de la Matière. Tu dis plus haut: Si la Matière était mauvaise par nature, elle n'eût pas comporté une transformation en mieux, et Dieu ne lui eût pas appliqué l'ordre ni l'arrangement; car il y eût travaillé en vain. Tu as donc établi deux principes: le premier, que la Matière n'était pas mauvaise par nature; le second, que sa nature n'aurait pas pu être transformée par Dieu. Oubliant plus tard ces deux assertions, tu dis: Mais aussitôt qu'elle eut reçu de Dieu l'arrangement et l'ordre, elle se départit de sa nature. Si elle a été transformée en bien, elle a passé conséquemment du mal au bien. Et si par l'arrangement que Dieu lui imprima, elle se départit de la nature du mal, sa nature a donc cessé, et sa nature fut mauvaise avant de recevoir l'arrangement, et après sa transformation elle a pu se départir de sa nature?