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Contre Hermogène
XXXII.
Voilà comment je répondrais pour l'Ecriture présente, dans la supposition qu'elle n'eût paru nommer que la création de ces corps, c'est-à-dire du ciel et de la terre. Elle savait que les esprits intelligents reconnaîtraient d'eux-mêmes les membres dans les corps; voilà pourquoi elle adopta un langage abrégé. Toutefois, elle prévit bien que des hommes grossiers ou trompeurs, étouffant au fond de leur conscience ce sens implicite, réclameraient pour les membres eux-mêmes la mention expresse qu'ils ont été créés. Voilà pourquoi elle nous enseigne formellement dans d'autres passages que chacune de ces espèces a été faite par Dieu. Tu as d'abord la Sagesse qui dit: « J'ai été engendrée avant l'abîme, » afin que tu croies que l'abîme lui-même a été engendré, c'est-à-dire fait, parce qu'avoir des fils, c'est les avoir engendrés. Au reste, que l'abîme ait été créé ou qu'il soit né, qu'importe le mot, pourvu qu'un commencement lui soit assigné, ce qui n'aurait pas lieu, s'il relevait de la Matière. Quant aux ténèbres, écoute le Seigneur lui-même, parlant par la bouche d'Isaïe: « C'est moi qui ai formé la lumière et créé les ténèbres. » Amos n'est pas moins formel au sujet de l'Esprit. « Voici celui qui forme le tonnerre, qui crée l'Esprit, et annonce aux hommes son Christ, » montrant par là qu'il a créé cet Esprit, qu'il avait envoyé sur la terre après sa formation, « puisqu'il était porté sur les eaux, » balançant et animant par son souffle ce vaste ensemble, mais sans être Dieu lui-même, comme le pensent quelques-uns, parce qu'il est écrit: « Dieu est Esprit. » Les eaux, en effet, n'eussent pas suffi à porter le Seigneur; l'Ecriture entend par là l'Esprit qui forme les vents et les tempêtes, témoin ce passage d'Isaïe: « L'esprit est sorti de moi, et j'ai créé toute espèce de souffle. » La même Sagesse nous parle ainsi des eaux: « Lorsqu'il posait les fondements des abîmes de celle qui est sous le ciel, je disposais et ordonnais avec lui. »
Maintenant que nous avons prouvé que ces différentes espèces de créatures ont été produites par Dieu, quoique la Genèse les nomme sans rappeler formellement leur création, notre antagoniste répondra peut-être: Eh bien, je vous l'accorde; elles ont été créées, mais de la Matière préexistante. Ces paroles de Moïse: « Les ténèbres couvraient l'abîme, et l'Esprit de Dieu était porté sur les eaux, » indiquent la Matière; mais il y a plus; toutes les autres Ecritures montrent çà et là que ces différentes espèces sont sorties de la Matière.
---- Ainsi, répliquerai-je, de même que la terre est née de la terre, l'abîme va donc naître de l'abîme, les ténèbres des ténèbres, l'Esprit et les eaux de l'Esprit et des eaux. Mais, comme nous l'avons dit plus haut, la Matière n'a pu être informe si elle renfermait des formes et des espèces qui sortirent différentes de son sein, à moins qu'au lieu de sortir différentes, elles ne soient nées elles-mêmes d'elles-mêmes, puisque des choses dont l'origine est semblable ne comportent pas de différence. Mais voilà que l'opération divine devient inutile, si elle a fait ce qui existait déjà; il y avait plus de grandeur à créer ce qui n'existait pas encore. Enfin, pour conclure, ou bien Moïse a désigné la Matière, lorsqu'il a écrit: « Les ténèbres couvraient l'abîme, et l'Esprit de Dieu était porté sur les eaux; » ou bien, lorsque ces espèces de créatures sont indiquées plus tard ailleurs comme des ouvrages sortis de la main de Dieu, l'Ecriture devait encore nous apprendre qu'elles sortaient de la Matière, dont Moïse avait parlé auparavant selon toi. Ou bien, si Moïse a désigné réellement ces espèces et non pas la Matière, je cherche vainement où il est question de la Matière.
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Gegen Hermogenes. (BKV)
32. Cap. Abschluss der Erörterung über den Schöpfungsbericht des Moses. Derselbe weiss von einer Materie, wie sie Hermogenes lehrt, nichts.
Das sei meine Antwort in betreff der hl. Schrift, insofern sie bloss die Hervorbringung der Gesamtkörper des Himmels und der Erde zu beweisen scheint. Sie wusste wohl,1 dass es noch Leute gebe, die von selber in den Gesamtkörpern auch die einzelnen Glieder finden würden, und deshalb hat sie sich compendiarisch ausgedrückt. Sie hat sich aber auch gegen die Stumpfsinnigen und Hinterlistigen vorgesehen, die das stillschweigende Verständnis unterdrücken und ein Wort verlangen, welches die S. 90 Hervorbringung auch der Teile anzeige. Daher und um dieser Leute willen lehrt sie an andern Stellen die Erschaffung auch der einzelnen Teile. Da ist nun die Sophia, welche sagt: „Vor dem Abgrunde bin ich gezeugt”,2 damit Du glaubest, dass auch der Abgrund erzeugt sei, d. h. hervorgebracht, wie auch wir Söhne hervorbringen, nämlich durch Erzeugung. Es liegt kein Unterschied darin, ob der Abgrund erzeugt oder gemacht ist, in beiden Fällen wird ihm ein Anfang zugeschrieben, der ihm nicht würde zugeschrieben werden, wenn er zur Materie gehörte. Hinsichtlich der Finsternis aber sagt der Herr selbst durch den Mund des Isaias: „Ich habe das Licht und die Finsternis gemacht.”3 Vom Geiste sagt ähnlich Amos: „Er macht den Donner stark, bildet den Geist und kündigt den Menschen seinen Gesalbten an”,4 womit er die Erschaffung desjenigen Geistes verkündete, der zur Erschaffung der Erde bestimmt wurde, der über den Gewässern schwebte, der Abwäger, Anhaucher und Beseeler des Weltall ist. Aber es wird nicht, wie einige meinen, mit jenen Worten angedeutet, Gott selbst sei dieser Geist, da Gott ein Geist ist. Denn die Gewässer würden nicht imstande gewesen sein, Gott zu tragen, sondern es ist derjenige Geist gemeint, woraus auch die Winde bestehen, wie es bei Isaias heisst: „Der Odem ist von mir ausgegangen und jeglichen Hauch habe ich gemacht.”5 Ebenso sagt dieselbe Sophia in betreff der Gewässer: „Da er die Quellen feststellte, die unter dem Himmel sind, war ich bei ihm, sie mit ihm abwägend.”6
Wenn wir also beweisen, dass die genannten einzelnen Teile auch von Gott hervorgebracht seien, wenngleich sie in der Genesis nur namhaft gemacht werden ohne Erwähnung ihrer Hervorbringung, so wird uns die Gegenpartei vielleicht zur Antwort geben, sie sind allerdings geschaffen, aber aus der Materie, so dass in der Stelle bei Moses; „Finsternis war über dem Abgrunde und der Geist Gottes schwebte über den Gewässern” von der Materie die Rede ist, während die übrigen Schriftstellen die Teile einzeln angeben, welche aus der Materie gemacht wurden. Sowie also die Erde aus der Erde entstanden ist, so der Abgrund aus dem Abgrund, die Finsternis aus der Finsternis, der Geist und die Gewässer aus dem Geiste und den Gewässern. Und, wie oben gesagt, die Materie konnte nicht formlos sein, wenn sie Teile hatte, so dass auch die andern aus ihr entstanden; es müsste denn sein, dass es nicht andere wären, sondern dieselben aus sich selbst. Es ist nämlich nicht möglich, dass sie verschieden waren, da sie mit demselben Namen benannt werden; denn sonst könnte das Wirken Gottes als ein müssiges erscheinen, wenn es Dinge schuf, die schon waren, da eine Erzeugung nur dann vorgelegen hätte, wenn Dinge S. 91 erschaffen wurden, die noch nicht waren. Also, um zum Schluss zu kommen, entweder hat Moses die Materie gemeint, als er die Worte niederschrieb: „Finsternis war über dem Abgrunde und der Geist Gottes schwebte über den Gewässern”, — dann aber hätte, da an andern Stellen die Erschaffung dieser Teile durch Gott gelehrt wird, ebenfalls angegeben werden müssen, sie seien aus der früher von Moses besprochenen Materie gebildet worden, — oder, wenn Moses jene Teile und nicht die Materie gemeint hat, dann frage ich, wo steht denn etwas von der Materie?