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Works Ambrose of Milan (340-397) De Officiis Ministrorum Des Devoirs
LIVRE I

L. Les devoir des clercs

Que si par l'Évangile du Seigneur, le peuple lui-même aussi a été formé et éduqué au mépris des richesses, combien plus faut-il que vous, lévites, ne soyez pas liés par les convoitises terrestres, vous dont Dieu est le partage ? De fait alors que la possession terrestre était répartie par Moïse au peuple des pères, le Seigneur exclut les lévites, à cause de leur participation à la possession éter-nelle, du fait qu'il était lui-même pour eux le lot de leur héritage. Aussi David dit-il : « Le Seigneur est la part de mon héritage et de ma coupe ». Enfin telle est l'étymologie de leuita, lévite : ipse meus, lui-même est mien, ou ipse pro me, lui-même est pour moi. Grande est donc sa fonction, que le Seigneur dise de lui : « lui-même est mien », ou comme il dit à Pierre à propos du statère trouvé dans la bouche du poisson : « Tu le leur donneras pour moi et pour toi ». C'est pourquoi l'apôtre aussi, après avoir dit que l'évêque doit être sobre, chaste, distingué, hospitalier, apte aux études, ni avare ni querelleur, bien maître de sa maison, ajouta : « Quant aux diacres, il faut de la même manière qu'ils soient dignes, non pas hypocrites, non pas grands buveurs de vin, non pas à la poursuite du vilain profit, mais gar-dant le mystère de la foi dans une conscience pure. Et que ces hommes en outre soient d'abord éprouvés et qu'ainsi ils servent, s'ils n'encourent aucun reproche ». Nous voyons bien tout ce qu'on requiert de nous : que le ministre du Seigneur pratique l'abstinence du vin, qu'il soit soutenu par un bon témoignage non seu-lement des fidèles, mais encore de la part des gens de l'extérieur. Il convient en effet que l'estime publique témoigne en faveur de nos actes et de nos oeuvres, afin qu'il ne soit point porté atteinte à notre fonction, de telle sorte que celui qui voit le ministre de l'autel, orné des vertus qu'il faut, en proclame l'auteur et vénère le maître qui a de tels serviteurs. C'est en effet l'honneur du maître que la propreté de son bien et l'innocence de la conduite de sa domesticité.

Quant à la chasteté, que dirai-je, puisqu'une seule union et non renouvelée est permise ? Et ainsi donc dans le mariage lui-même, la loi est de ne pas réitérer le mariage et de ne pas obtenir l'alliance d'une seconde épouse. Or ceci paraît étonnant à un grand nombre de gens : pourquoi le mariage réitéré, même avant le bap-tême, produit-il des empêchements pour l'élection à une fonction et pour le privilège de l'ordination, alors que même les fautes, d'ordinaire, ne sont pas un obstacle si elles ont été remises par le sacrement de baptême. Mais nous devons comprendre que, par le baptême, le péché peut être absous, tandis que la loi ne peut être abolie : dans le mariage il n'y a pas de péché, mais il y a une loi ; ce qui relève du péché, donc, est pardonné dans le bap-tême, mais ce qui relève de la loi dans le mariage n'est pas aboli . Et puis comment peut-il encourager à l'état de veuvage, celui qui, personnellement, a multiplié les mariages ?

D'autre part vous connaissez l'obligation d'offrir un ministère sans reproche et sans tache, et de ne le pro-faner par aucune relation conjugale, vous qui avez reçu la grâce du ministère sacré, vierges de corps, la pudeur intacte, étrangers aussi à l'union conjugale elle-même. Et je n'ai pas omis ce point pour la raison que dans un bon nombre d'endroits assez retirés, en exerçant le minis-tère ou même le sacerdoce, on eut des enfants ; et l'on justifie cela, comme en vertu de l'usage ancien, lorsque l'on offrait le sacrifice avec des intervalles de plusieurs jours ; et cependant, même le peuple pratiquait la continence pendant deux ou trois jours afin de s'approcher avec pureté pour le sacrifice, comme nous le lisons dans l'Ancien Testament : « et il lave ses vêtements ». Si au temps de la figure, si grande était l'observance, combien plus doit-elle l'être au temps de la réalité ! Apprends, prêtre et aussi lévite, ce que signifie laver tes vêtements : offrir un corps pur pour la célébration des mystères. S'il était interdit au peuple, sans la puri-fication de ses vêtements, de s'approcher pour son offrande, toi, sans t'être lavé en ton âme comme en ton corps, tu oses adresser des supplications pour d'autres, tu oses apporter à d'autres ton ministère ?

II n'est pas de peu d'importance le devoir attaché à la charge des lévites, eux dont le Seigneur dit : « Voici que je choisis des lévites du milieu des fils d'Israël, à la place de tout premier-né qui ouvre le sein de sa mère chez les fils d'Israël : ces élus seront le rachat des pre-miers-nés et ils seront pour moi des lévites. Je me suis en effet consacré les premiers-nés, dans la terre d'Egypte ». Nous avons appris que les lévites ne sont pas comptés parmi tous les autres, mais que sont pré-férés à tous, ceux qui sont choisis et consacrés d'entre tous ; de même que les premiers-nés des fruits, les pré-mices, qui sont destinés au Seigneur, où se trouvent l'acquittement des promesses et le rachat des péchés. « Tu ne les comprendras pas, dit le Seigneur, au nombre des fils d'Israël, et tu statueras que les lévites sont pré-posés à la tente de l'alliance et à tous ses objets et à tout ce qui s'y trouve. Qu'eux-mêmes portent la tente et tous ses objets et qu'ils servent eux-mêmes dans la tente ; qu'eux-mêmes établissent le camp à l'entour de la tente ; en levant le camp, que les lévites démontent eux-mêmes la tente et en établissant le camp, qu'eux-mêmes de nouveau dressent cette tente. Tout étranger à la tribu qui s'en sera approché, qu'il meure de mâle mort ». C'est donc toi qui as été choisi de tout l'ensemble des fils d'Israël, apprécié parmi les fruits sacrés en tant que premiers-nés, préposé à la tente pour camper dans le camp de la sainteté et de la foi et l'étranger qui s'en sera approché, mourra de mâle mort établi pour cacher l'arche d'alliance. Tous en effet ne voient pas les profondeurs des mystères parce qu'elles sont cachées par les lévites, de peur que ne voient ceux qui ne doivent pas voir et que ne prennent ceux qui ne peuvent conserver. Ainsi Moïse a vu la circoncision spirituelle, mais il la cacha pour prescrire, à titre de signe, la circoncision ; il vit les azymes de la vérité et de la pureté , il vit la passion du Seigneur mais il cacha par des azymes cor-porels les azymes de la vérité , il cacha la passion du Seigneur par l'immolation de l'agneau ou du taureau ; et les bons lévites conservèrent le mystère, sous le cou-vert de leur foi. Et toi tu juges de peu d'importance ce qui t'a été confié ? D'abord de voir les profondeurs de Dieu, ce qui relève de la sagesse ; ensuite de monter la garde devant le peuple, ce qui relève de la justice ; de défendre le camp et de protéger la tente, ce qui relève du courage ; de te montrer toi-même maître de toi et sobre, ce qui relève de la tempérance.

La concurrence des vertus.

Ces genres principaux des vertus, même ceux qui sont en dehors de l'Église, les ont définis, mais ils ont jugé l'ordre de la communauté humaine supérieur à celui de la sagesse, alors qu'il est nécessaire que la sagesse soit le fondement de la justice, parce qu'elle ne peut subsister si elle n'a un fondement. Or le fondement est le Christ.

Première est donc la foi, qui relève de la sagesse, comme dit Salomon, à la suite de son père : « Le début de la sagesse, c'est la crainte du Seigneur ». La Loi aussi dit : « Tu aimeras ton Seigneur », « tu aimeras ton prochain ». Il est beau en effet d'apporter à la société du genre humain ton obligeance et tes devoirs. Mais ceci d'abord est convenable : ce que tu as de plus précieux, c'est-à-dire ton âme en comparaison de quoi tu n'as rien de plus grand de le destiner à Dieu. Quand tu as acquitté ton dû au Créateur, il t'est loisible d'appor-ter la contribution de tes oeuvres à la bienfaisance et à l'aide à l'égard des hommes, et de porter secours à leurs nécessités, ou bien par de l'argent ou bien par le devoir de ta charge, ou bien encore par un quelconque service ; ce qui s'offre largement dans votre ministère : par de l'argent, secourir libérer qui est lié par une dette par le devoir de ta charge, accepter de conserver les biens que craint de perdre celui qui a cru devoir en faire le dépôt.

Le cas des dépôts.

Le devoir de la charge est donc de conserver et de rendre le dépôt. Mais un changement se produit parfois, en raison

ou bien des circonstances, ou bien de la nécessité, en sorte que le devoir ne soit pas de rendre ce que tu as reçu ; par exemple si quelqu'un, qui porte secours aux barbares contre la patrie, réclame son argent, étant un ennemi déclaré ; ou si tu rends à quelqu'un, alors qu'est présent celui qui va le dépouiller ; si tu restitues à un homme en délire, alors qu'il ne peut conserver ; si tu ne refuses pas à un fou l'épée qu'il a déposée, avec laquelle il va se tuer, n'est-ce pas la restitution qui va à l'encontre du devoir ? Si tu acceptes sciemment des biens obtenus par vol, en sorte que soit frustré celui qui les avait perdus, n'est-ce pas chose qui va à l'encontre du devoir ?

Le cas des promesses.

II va encore à l'encontre du devoir, parfois, d'acquitter une promesse, de tenir un serment ; ainsi Hérode qui jura que, quoi qu'il lui fût demandé, il le donnerait à la fille d'Hérodiade, et accorda le meurtre de Jean pour ne pas renier sa promesse . Car que dirai-je de Jephté qui immola sa fille qui, la première, s'était présentée au-devant de son père victorieux ? Il voulait accomplir le voeu qu'il avait prononcé : quoi que fût ce qui, le pre-mier, se serait présenté au-devant de lui, il l'offrirait à Dieu. Il eût mieux valu ne rien promettre de semblable, que d'acquitter sa promesse par le meurtre de sa fille.

Le jugement nécessaire aux clercs.

Vous n'ignorez pas quel jugement requiert l'attention à tout cela. Et c'est à cette fin que l'on choisit le lévite qui gardera le sanctuaire, qu'il ne se trompe pas dans son jugement, qu'il ne déserte pas la foi, qu'il ne craigne pas la mort, qu'il ne fasse rien à l'encontre de la tempérance, mais que, dans son air même, il porte la marque du sérieux, lui auquel il convient de tenir sur la réserve non seulement son âme, mais encore ses yeux, de peur que même une simple rencontre fortuite ne profane la retenue de son visage, puisque « celui qui a regardé une femme pour la désirer, a commis l'adultère avec elle en son coeur ». Ainsi commet-on l'adultère non seulement par la souillure de l'acte, mais encore par l'intention du regard.

Tout cela paraît grand et bien rigoureux, mais non pas excessif en une grande charge, puisque telle est la grâce des lévites, que Moïse disait d'eux dans ses béné-dictions : « Donnez à Lévi ses hommes, donnez à Lévi ses hommes d'une évidente loyauté, donnez à Lévi le lot du soutien à son égard, et sa fidélité à l'homme saint qu'ils éprouvèrent dans les tentations, qu'ils maudirent près de l'eau de la rébellion. Lui qui dit à son père et à sa mère : je ne te connais pas, qui ne reconnut pas ses frères et qui renia ses fils ; celui-ci garde tes paroles et a observé ton alliance ».

Ceux-ci sont donc ses hommes et ses hommes d'une évidente loyauté, qui n'ont dans le coeur aucune ruse, ne cachent aucune tromperie, mais gardent ses paroles et les méditent dans leur coeur, comme Marie aussi les méditait ; eux qui n'ont pas appris à faire passer leurs parents avant leur devoir, qui haïssent les profanateurs de la chasteté, vengent l'outrage à la pudeur, ont appris les moments opportuns des devoirs, que le devoir le plus important est celui qui, pour chacun, est approprié au moment opportun, et en telle sorte que chacun suive cela seulement qui est beau, mais qu'assurément, lorsque se présentent deux partis morale-ment beaux, il estime devoir préférer celui qui est le plus beau ; ces hommes à bon droit sont bénis.

Conclusion.

Si quelqu'un donc fait avec une évidente loyauté les oeuvres de Dieu , offre l'encens, « bénis, Seigneur, sa vertu, accueille les travaux de ses mains », afin qu'il obtienne la grâce de la béné-diction prophétique.

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