• Home
  • Works
  • Introduction Guide Collaboration Sponsors / Collaborators Copyrights Contact Imprint
Bibliothek der Kirchenväter
Search
DE EN FR
Works Ambrose of Milan (340-397) De Officiis Ministrorum Des Devoirs
LIVRE III

I. Préambule : la solitude et le repos.

Le prophète David nous a enseigné à nous promener dans notre coeur, comme dans une vaste demeure, et à vivre avec lui comme avec un bon compagnon, et c'est ainsi que lui-même se parlait et conversait avec soi ; ainsi dans ce passage : « j'ai dit, je garderai mes voies ». Son fils Salomon aussi déclare : « Bois l'eau de tes cruches et des sources de tes puits », c'est-à-dire use de ton propre jugement : « En effet, c'est une eau profonde, le jugement dans le coeur de l'homme. Que personne d'étranger, dit-il, n'ait de part avec toi. Que la source de ton eau t'appartienne en propre et prends ta joie avec la femme qui t'appartient dès la jeunesse. Que cerf aimable et faon gracieux s'entretiennent avec toi. »

Il ne fut donc pas le premier, Scipion, à savoir ne pas être seul quand il était seul, ni moins en repos lorsqu'il était au repos. Moïse le sut avant lui qui en se taisant criait, en se tenant en repos combattait, et il ne combattait pas seulement, mais encore il triomphait d'ennemis qu'il n'avait pas touchés. Il était à ce point au repos que d'autres soutenaient ses mains et il n'était pas moins que tous les autres sans repos, lui qui de ses mains au repos réduisait l'ennemi que ne pouvaient vaincre ceux qui luttaient. Ainsi donc Moïse parlait même dans le silence et agissait même dans le repos. Or de qui les activités furent-elles plus grandes que les repos de celui qui, établi pendant quarante jours sur la montagne, embrassa toute la loi ? Et dans cette solitude, quelqu'un ne manqua pas pour parler avec lui; c'est ainsi que David aussi déclare : « J'écouterai ce que dit en moi le Seigneur Dieu ». Et s'il arrive que Dieu parle avec quelqu'un, combien est-ce plus grand que si l'on parle avec soi-même ?

Les apôtres passaient et leur ombre guérissait les malades. On touchait leurs vêtements et la santé était accordée.

Élie prononça une parole et la pluie s'arrêta et ne tomba plus sur la terre, durant trois ans et six mois. De nouveau il parla et la jarre de farine ne s'épuisa pas et la cruche d'huile ne se vida pas, durant tout le temps d'une famine de chaque jour.

Et puisque les entreprises guerrières ont de l'attrait pour la plupart des gens, qu'est-ce qui est plus remar-quable, d'avoir gagné la bataille avec les bras d'une grande armée ou par ses seuls mérites ? Elisée restait à demeure en un seul endroit et le roi de Syrie faisait peser sur le peuple des pères la pression énorme de la guerre et l'aggravait par les diverses ruses de ses plans et entreprenait de l'envelop-per par ses embûches, mais le prophète découvrait tous ses préparatifs et, partout présent, par la grâce de Dieu, en la vigueur de sa pensée, il annonçait aux siens les projets des ennemis et avertissait sur quels endroits se garder. Lorsque la chose fut révélée au roi de Syrie, il envoya une armée et cerna le prophète. Elisée pria et fit que tous ceux qui étaient venus l'assiéger, furent frappés de cécité et entrèrent à Samarie, prisonniers.

Nous comparons ce repos avec le repos des autres. Les autres en effet, en vue de se détendre, ont l'habitude de détourner leur esprit des affaires, de se retirer du rassemblement et de la société des hommes, et ou bien de gagner la retraite de la campagne, de rechercher la solitude des champs, ou bien, à l'intérieur de la ville, de donner du loisir à leur esprit, de s'abandonner à la détente et à la tranquillité. Mais Elisée, dans la solitude, divise par son passage le Jourdain, en sorte que le cours inférieur s'écoule, tandis que le cours supérieur remonte vers sa source : ou bien sur le Carmel, ayant mis fin à la difficulté d'engendrer, accorde par une conception inatten-due la fécondité à une femme stérile ; ou bien ressuscite les morts ; ou bien tempère l'amertume des aliments et fait qu'elle s'adoucisse par l'addition de farine ; ou bien après avoir distribué dix pains, ramasse les restes, le peuple étant rassasié ; ou bien fait que le fer d'une hache, démanché et englouti au fond du fleuve du Jourdain, surnage après qu'il eut jeté un bout de bois sur les eaux ; ou bien change le lépreux par la purification, ou la sécheresse par les pluies, ou la famine par la fertilité .

Quand donc le juste est-il seul, lui qui est toujours avec Dieu ? Quand donc est-il solitaire, lui qui n'est jamais séparé du Christ ? « Qui nous séparera, dit l'apôtre, de l'amour du Christ ? J'ai confiance que ce ne sera ni la mort, ni la vie, ni un ange ». Quand chôme-t-il d'affaire, celui qui jamais ne chôme du mérite par lequel l'affaire est accomplie ? Quels lieux enferment celui pour qui le monde entier de la richesse est sa propriété ? Quelle apprécia-tion cerne celui que jamais l'opinion ne saisit ? Et en effet il est comme ignoré et il est connu, il est comme mourant et voici qu'il vit, comme affligé et toujours plus joyeux, ou bien indigent et généreux puisqu'il n'a rien et possède tout. L'homme juste en effet n'a rien en vue sinon ce qui est durable et beau. C'est pourquoi, même s'il paraît pauvre à autrui, à ses yeux il est riche, lui qui se classe, non pas d'après l'appréciation des biens qui sont périssa-bles, mais de ceux qui sont éternels.

pattern
  Print   Report an error
  • Show the text
  • Bibliographic Reference
  • Scans for this version
Translations of this Work
Des Devoirs
Von den Pflichten der Kirchendiener (BKV) Compare

Contents

Faculty of Theology, Patristics and History of the Early Church
Miséricorde, Av. Europe 20, CH 1700 Fribourg

© 2025 Gregor Emmenegger
Imprint
Privacy policy