Edition
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Adversus Valentinianos
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[1] ecce enim secunda tetras, Sermo et Vita, Homo et Ecclesia, quod in Patris gloria fruticasset huic numero gestientes et ipsi tale quid Patri de suo offere, alios ebulliunt fetus — proinde coniugales per copulam utriusque naturae: hac et Sermo et Vita decuriam Aeonum simul fundunt; illac Homo et Ecclesia duos amplius aequiperando parentibus, quia et ipso duo cum illis decem tot efficiunt quot ipsi procreaverunt. [2] reddo nunc nomina quos decuriam dixi: Bythios et Mixis, Ageratos et Henosis, Autophyes et Hedone, Acinetos et Syncrasis, Monogenes et Macaria. contra duodenarius numerus hi erunt: Paracletus et Pistis, Patricos et Elpis, Metricos et Agape, Aeinus et Synesis, Ecclesiasticus et Macariotes, Theletus et Sophia. cogor hic, quid ista nomina desiderent, proferre de pari exemplo: [3] in scholis Karthaginensibus fuit quidam frigidissimus rhetor Latinus, Phosphorus nomine. cum virum fortem peroraret “venio (inquit) ad vos, optimi cives, de proelio cum Victoria mea, cum Felicitate vestra, Ampliatus Gloriosus Fortunatus Maximus Triumphalis.” et scholastici statim familiae Phosphori φευ acclamant. [4] audisti Fortunatam et Hedonen et Acinetum et Theletum; acclama familiae Ptolomaei φευ. hoc erit Pleroma illud arcanum, divinitatis tricenariae plenitudo. videamus quae sint istorum privilegia numerorum — quaternarii et octonarii et duodenarii. [5] interim in tricenario fecunditas tota deficit; castrata est vis et potestas et libido genitalis Aeonum — quasi non et numerorum tanta adhuc coagula superessent et nulla alia de paedagogio nomina. quare enim non et quinquaginta et centum procreantur? quare non et Sterceiae et Syntrophi nominantur?
Übersetzung
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Contre les Valentiniens
VIII.
Voilà donc que la seconde Tétrade, le Verbe et la Vie, l'Homme et l'Eglise, a germé en l'honneur du père. Alors, désireux d'offrir au père de leur propre fonds quelque chose de pareil à leur nombre, ils produisent d'autres fruits, par l'union de leur double nature, et en vertu de leur alliance par conséquent. D'un côté, le Verbe et la Vie mettent au monde une dixaine d'Eons à la fois; de l'autre l'Homme et l'Eglise en produisent deux de plus, pour atteindre le nombre des auteurs de leurs jours, parce que ces deux êtres, réunis aux dix autres, forment un nombre égal à celui qu'ils ont procréé. J'écris les noms de la décade: Bythos et Myxis, Agératos et Hènoxys; Autophyès et Hédonê; Acynétos et Syncrasis; Monogène et Macaria. Voici, d'autre part, ceux du nombre duodénaire: Paraclet et Pistis; Patricos et Elpis; Métricos et Agapê; Aïnus et Synésis; Ecclésiastique et Marcariote; Thélétus et Sophia. Je suis forcé d'expliquer ici, par un exemple semblable, ce qui manque à ces noms. Il y eut dans les écoles de Carthage un froid rhéteur latin du nom de Phosphore. Un jour qu'il contrefaisait le brave: O mes concitoyens! dit-il, j'arrive devant vous du champ de bataille, avec ma victoire, avec votre félicité, accru, glorieux, fortuné, très-illustre, triomphateur. Ses disciples aussitôt de s'écrier: O famille de Phosphore1! Tu sais maintenant ce que c'est que Fortunata, Hédonê, Acinète, et Thélétus. Ecrie-toi aussi: O famille de Ptolémée! Voilà ce Plérôme mystérieux qui se compose de la plénitude d'une divinité répartie entre trente. Nous verrons quels sont les privilèges des nombres quaternaire, octonaire et duodénaire. Remarquons en attendant que cette fécondité tout entière s'arrête au nombre trente; l'énergie, la faculté et la puissance prolifique des Eons sont épuisées, comme s'il n'y avait pas de nombres au-delà ni d'autres noms qu'un pédagogue pût leur enseigner! Pourquoi, en effet, ne pas aller jusqu'à cinquante, jusqu'à cent procréations? Pourquoi oublier les nourrices de tous ces dieux et leurs compagnons?
Le sel de cette plaisanterie est dans l'exclamation φεῦ, qui, en grec, exprime également la douleur ou l'admiration. ↩