Edition
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De Anima
LIV. DE RECEPTV.
[1] Quo igitur deducetur anima, iam hinc reddimus. Omnes ferme philosophi, qui immortalitatem animae, qualiterqualiter uolunt, tamen uindicant, ut Pythagoras, ut Empedocles, ut Plato, quique aliquod illi tempus indulgent ab excessu usque in conflagrationem uniuersitatis, ut Stoici, suas solas, id est sapientium, animas in supernis mansionibus collocant. [2] Plato quidem non temere philosophorum animabus hoc praestat, sed eorum qui philosophiam scilicet exornauerint amore puerorum. Adeo etiam inter philosophos magnum habet priuilegium impuritas. Itaque apud illum in aetherem sublimantur animae sapientes, apud Arium in aerem, apud Stoicos sub lunam. [3] Quos quidem miror, quod imprudentes animas circa terram prosternant, cum illas a sapientibus multo superioribus erudiri affirment. Vbi erit scholae regio in tanta distantia deuersoriorum? Qua ratione discipulae ad magistras conuentabunt tanto discrimine absentes? Quis autem illis postumae eruditionis usus ac fructus iamiam conflagratione perituris? [4] Reliquas animas ad inferos deiciunt. Hos Plato uelut gremium terrae describit in Phaedone, quo omnes labes mundialium sordium confluendo et ibi desidendo exhalent et quasi caeno immunditiarum suarum grossiorem haustum et priuatum illic aerem stipent.
Übersetzung
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De l'âme
LIV.
Nous répondons enfin à cette question: Où l'âme sera-t-elle conduite? La plupart des philosophes qui établissent l'immortalité de l'âme, quoiqu'ils la pervertissent à leur gré, tels que Pythagore, Empédocle, Platon; et ceux qui lui accordent une durée de quelque temps depuis sa sortie jusqu'à la conflagration de l'univers, tels que les stoïciens, ne placent dans les demeures supérieures que leurs âmes, c'est-à-dire les âmes des sages. Platon, il est vrai, n'accorde pas indistinctement cette faveur aux âmes des philosophes, mais seulement à ceux qui ont cultivé la philosophie par l'amour pour les garçons. Tant l'impureté a de privilège, même parmi les philosophes! Aussi les âmes des sages sont-elles emportées, suivant lui, |105 dans l'éther; suivant Arius, dans l'air; suivant les stoïciens, dans la lune. Je m'étonne qu'ils abandonnent sur la terre les âmes des ignorants, puisqu'ils affirment qu'elles sont instruites par des sages bien supérieurs à elles. Où sera la contrée qui servira d'école dans une si grande distance des domiciles? Comment les disciples se rassembleront-elles auprès de leurs maîtresses, quand elles sont séparées par un intervalle si immense? D'ailleurs, à quoi servira cette érudition posthume pour des âmes que va détruire la conflagration universelle? Ils renvoient dans les enfers toutes les autres âmes. Platon, décrivant les enfers dans son Phédon, les représente comme le sein de la terre où les ordures du monde se rendent de toute part, croupissent, exhalent une odeur infecte, et chargent d'un bourbier d'immondices l'air épais et privé de lumière qu'on y respire.