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La règle de Saint Benoît
CHAPITRE XLIV. DE L'OBSERVANCE DU CARÊME
Le moine devrait sans doute mener en tout temps un genre de vie pareil à celui du Carême, mais bien peu en auraient la force. Nous insisterons toutefois pour que, au moins en cette époque de Carême, chacun veille à maintenir ses mœurs dans une exacte pureté, et tende à expier du même coup, en ces jours sacrés, les négligences de toute l'année. Afin d'y réussir parfaitement, nous nous préserverons de tout dérèglement, nous nous appliquerons à la prière accompagnée de larmes, à la lecture, à la componction du cœur, aux pratiques de l'abstinence. C'est pour nous le moment d'ajouter quelque austérité de saison an fardeau coutumier de nos devoirs : prières de surcroît, restrictions dans le boire et le manger ; en somme, que chacun se fasse un devoir d'offrir à Dieu, dans la joie du Saint-Esprit, quelque prélèvement de son choix sur la portion qui lui est mesurée : par exemple qu'il refuse à son corps un peu de nourriture, de boisson, de sommeil, qu'il retranche aussi quelque chose de sa propension à parler à plaisanter, et qu'il place toute l'ardeur de ses désirs spirituels dans l'attente joyeuse du saint jour Pâques. Cependant, ce qu'on offre personnellement à Dieu, sera d'abord proposé à l'abbé, pour être accompli avec son agrément et l'appui de sa prière. Ce qu'on entreprendrait sans la permission du père spirituel, serait imputé à présomption et vaine gloire, et ne mériterait nulle récompense. Que tout se fasse donc avec l'assentiment de l'abbé.
Edition
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Regula Benedicti
Caput XLIX. De Quadragesimae observatione
[1] Licet omni tempore vita monachi quadragesimae debet observationem habere, [2] tamen, quia paucorum est ista virtus, ideo suademus istis diebus quadragesimae omni puritate vitam suam custodire omnes pariter, [3] et neglegentias aliorum temporum his diebus sanctis diluere. [4] Quod tunc digne fit si ab omnibus vitiis temperamus, orationi cum fletibus, lectioni et compunctioni cordis atque abstinentiae operam damus.
[5] Ergo his diebus augeamus nobis aliquid solito pensu servitutis nostrae, orationes peculiares, ciborum et potus abstinentiam, [6] ut unusquisque super mensuram sibi indictam aliquid propria voluntate cum «gaudio Sancti Spiritus» offerat Deo, [7] id est subtrahat corpori suo de cibo, de potu, de somno, de loquacitate, de scurrilitate, et cum spiritalis desiderii gaudio sanctum Pascha exspectet.
[8] Hoc ipsud tamen quod unusquisque offerit abbati suo suggerat, et cum eius fiat oratione et voluntate, [9] quia quod sine permissione patris spiritalis fit, praesumptioni deputabitur et vanae gloriae, non mercedi. [10] Ergo cum voluntate abbatis omnia agenda sunt.