CHAPITRE LVII. DES ARTISANS DU MONASTÈRE
S'il se trouve dans le monastère des artisans qualifiés, qu'ils exercent leur métier en toute humilité dès lors que l'abbé le permet. Que si l'un d'eux, infatué de son savoir-faire personnel, se prévaut des avantages qu'il s'imagine procurer au monastère, il sera, le prétentieux, relevé de son emploi, et désormais ne s'en mêlera plus, à moins que l'abbé, le voyant revenu à d'humbles sentiments, ne l'autorise à reprendre sa tâche.
S'il faut vendre quelque produit du travail des artisans, ceux qui seront chargés des transactions doivent se garder les mains nettes de toute fraude. Ils auront en la mémoire Ananie et Saphire : et la mort que ceux-ci éprouvèrent dans leur corps, ils craindront de la subir dans leur âme, eux et tous ceux qui trafiqueraient malhonnêtement des biens du monastère.
En fixant les prix, qu'on ne se laisse pas envahir par la passion du lucre : on cédera plutôt la marchandise à meilleur compte que ne font les séculiers, et en toutes choses on ne recherchera que la seule gloire de Dieu.