Edition
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De Fuga in Persecutione
IX.
[1] Omnia apostoli secundum deum utique docuerunt, omnia + evangelizare voluerunt +. Ubi illos ostendis praeceptum fugiendi de civitate in civitatem restaurasse? quia nec potuissent tale quid constituere tam contrarium exemplis suis, ut fugam mandarent, qui cum maxime de vinculis vel insulis, quibus ob confessionem, non ob fugam nominis continebantur, ad ecclesias scribebant. [2] Infirmos sustineri iubet Paulus, utique enim non fugientes; quomodo enim sustinebantur absentes? At patientia dicit sustinendos, si cum per infirmitatem fidei suae offenderint; sic et pusillanimes consolari, non tamen in fugam mitti.
Sed
[3] Proinde et Iohannes pro fratribus quoque animas ponendas docet, nedum pro domino; hoc a fugientibus non potest adimpleri. Denique memor Apocalypsis suae, in qua timidorum exitum audierat, de suo sensu admonet et ipse timorem reiciendum: Timor, inquit, non est in dilectione; sed enim perfecta dilectio foras mittit timorem, quia timor supplicamentum habet, utique ignem stagni; qui autem timet, non est perfectus in dilectione, dei scilicet. Porro quis fugiet persecutionem, nisi qui timebit? quis timebit, nisi qui non amabit? [4] Spiritum vero si consulas, quid magis sermone illo Spiritus probat? namque omnes paene ad martyrium exhortantur, non ad fugam, ut et illius commemoremur: 'Publicaris?' inquit, 'bonum tibi est; qui enim non publicatur in hominibus, publicatur in domino. Ne confundaris: iustitia te producit in medium; quid confunderis laudem ferens? Potestas fit, cum conspiceris ab hominibus.' Sic et alibi: 'Nolite in lectulis nec in aborsibus et febribus mollibus optare exire, sed in martyriis, uti glorificetur, qui est passus pro vobis.'
Übersetzung
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De la fuite pendant la persécution
IX.
Les Apôtres ont tout enseigné, tout évangélisé, conformément à la doctrine de Dieu. Où trouves-tu qu'ils aient rétabli le précepte de fuir de ville en ville? Assurément ils ne pouvaient imposer l'obligation de fuir, si contraire à leurs propres exemples, eux qui, du fond des cachots et des îles où les avait relégués la persécution, non pas pour avoir fui, mais pour avoir confessé le Seigneur, écrivaient aux Eglises. Paul ordonne de soutenir les faibles; bien entendu qu'ils ne fuyaient pas; comment aurait-on pu soutenir des absents? S'il dit qu'il faut soutenir par la patience ceux qui ont. failli par la faiblesse de leur foi, consoler les pusillanimes, ce n'est pas les engager à fuir. Quand il nous recommande «de ne pas donner entrée au démon,» il ne nous donne pas le conseil de fuir, mais il nous apprend à modérer la colère. S'il dit «qu'il faut racheter le temps parce que les jours sont mauvais,» c'est par la sagesse de notre vie et non par la fuite qu'il veut que nous mettions le temps à profit. D'ailleurs, «celui qui nous ordonne de briller comme des enfants de lumière,» ne nous ordonne pas de nous cacher comme des enfants de ténèbres. «Il nous prescrit de rester inébranlables;» est-ce pour fuir? «de ceindre nos reins;» est-ce pour tourner le dos à l'Evangile, ou pour aller à sa rencontre? Il nous parle aussi d'armes qui ne seraient pas nécessaires à des fugitifs, et parmi elles d'un «bouclier pour repousser les traits du démon,» en lui résistant, sans aucun doute, et en soutenant tous ses assauts. Jean nous ordonne «de livrer notre vie pour nos frères;» à plus forte raison pour le Seigneur: ce sacrifice ne peut s'accomplir en fuyant. Enfin, se souvenant de son Apocalypse, dans laquelle il avait entendu la sentence prononcée contre les pusillanimes, il nous avertit dans le même sens que la crainte sera réprouvée. «La crainte, dit-il, n'est pas où est l'amour. Mais l'amour parfait chasse la crainte; car la crainte aura pour supplice l'étang de feu. Celui qui craint n'est point parfait dans l'amour,» c'est-à-dire dans l'amour de Dieu. Or, qui fuira, sinon celui qui craint? Qui craindra, sinon celui qui n'a point aimé? Mais si vous interrogez l'Esprit1, quel langage est plus agréable à l'esprit que celui-là? En effet, ce n'est pas à la fuite, mais au martyre, ou peu s'en faut, qu'il nous exhorte, si nous voulons être admis au nombre des siens2. «Il est bon, dit-il, que vous soyez exposés aux regards des hommes. Celui qui n'est pas exposé aux regards des hommes, est exposé aux regards de Dieu. Ne rougissez pas lorsque la justice humaine vous traduit devant elle. Et de quoi rougiriez-vous? vous recueillez la louange. L'empire de Dieu s'établit, pendant que les hommes vous regardent3.» De même ailleurs: «Ne demandez pas à mourir dans vos lits, dans des fièvres aiguës ou des maladies de langueur,» mais, plutôt «dans les tortures du martyre, afin de glorifier celui qui a souffert pour vous4.»