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Le Rétractations
1.
L’hérésie de Jovinien, qui prétend égaler an mérite des vierges la pudeur conjugale, Lut tant de Succès à Rome que plusieurs religieuses, dont auparavant la vertu n’avait été l’objet d’aucun soupçon, déclinaient, disait-on, vers le mariage, séduites et pressées surtout par cet argument: Etes-vous donc meilleure que Sara, que Suzanne, qu’Anne? On y ajoutait l’exemple de toutes les saintes femmes que loue l’Ecriture, et dont elles n’eussent pas pu s’estimer ni les égales ni les Supérieures. De cette manière on arrivait aussi à déprécier le pieux célibat des hommes consacrés, en rappelant le souvenir des patriarches mariés et en les comparant à eux. La sainte Eglise qui est en ce lieu résista avec la plus grande énergie et la plus grande fidélité à cette monstruosité de doctrine. Toutefois il était resté de ces contestations quelques rumeurs que nul n’osait publiquement enseigner, mais qui se murmuraient tout bas. Le venin se glissant et gagnant en secret, il fallut y remédier par les moyens que le Seigneur accordait; surtout parce qu’on affectait de dire que jamais on n’avait pu répondre à Jovinien, en louant le mariage et sans le blâmer. C’est pour cela que j’ai écrit le livre intitulé : du Bien conjugal.
J’y laisse de côté la grande question de la propagation du genre humain avant que nos premiers parents eussent mérité la mort parle péché; car le mariage paraît une affaire de corps mortels; mais je l’ai expliquée suffisamment, à ce que je crois, dans mes écrits postérieurs.
Edition
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Retractationes (PL)
1.
Joviniani haeresis sacrarum virginum meritum aequando pudicitiae conjugali tantum valuit in urbe Roma, ut nonnullas etiam sanctimoniales de quarum pudicitia suspicio nulla praecesserat, dejecisse in nuptias diceretur, hoc maxime argumento cum eas urgeret dicens: Tu ergo melior quam Sara, melior quam Susanna, sive Anna? et caeteras commemorando testimonio sanctae Scripturae commendatissimas feminas, quibus se illae meliores, vel etiam pares cogitare non possent. Hoc modo etiam virorum sanctorum sanctum caelibatum, commemoratione patrum conjugatorum et comparatione, frangebat. Huic monstro sancta Ecclesia quae ibi est, fidelissime ac fortissime restitit. Remanserant autem istae disputationes ejus in quorumdam sermunculis ac susurris, quas palam suadere nullus audebat. Sed etiam occulte venenis repentibus, facultate quam donabat Dominus, occurrendum fuit: maxime quoniam jactabatur Joviniano responderi non potuisse cum laude, sed cum vituperatione nuptiarum. Propter hoc librum edidi, cujus inscriptio est, de Bono Conjugali. Ubi de propagatione filiorum prius quam homines mortem peccando mererentur, quoniam concubitus mortalium corporum res videtur, quaestio magna dilata est: sed in aliis postea litteris nostris, satis quantum arbitror, explicatur.