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Retractationes (PL)
4.
Itemque definitio peccati qua diximus, Peccatum est voluntas retinendi vel consequendi quod justitia vetat, et unde liberum est abstinere 1, propterea vera est, quia id definitum est quod tantummodo peccatum est, non quod etiam poena peccati. Nam quando tale est ut idem sit et poena peccati, quantum est quod valet voluntas sub dominante cupiditate, nisi forte, si pia est, ut oret auxilium? In tantum enim libera est, in quantum liberata est, et in tantum appellatur voluntas. Alioquin tota cupiditas, quam voluntas proprie nuncupanda est: [Col. 0610] quae non est, sicut Manichaei desipiunt, alienae naturae additamentum, sed nostrae vitium a quo non sanatur nisi gratia Salvatoris. Quod si quisquam dicit, etiam ipsam cupiditatem nihil aliud esse quam voluntatem, sed vitiosam peccatoque servientem; non resistendum est, nec de verbis, cum res constet, controversia facienda. Etiam sic enim ostenditur sine voluntate nullum esse peccatum sive in opere, sive in origine.
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Cap. 11, n. 15 ↩
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Le Rétractations
4.
De même la définition que j’ai donnée du péché: « Le péché est une volonté de retenir ou d’acquérir ce que défend la justice u et ce dont on est libre de s’abstenir 1, » est vraie; parce qu’elle ne s’applique qu’au péché et non à ce qui est aussi la peine du péché. En effet, quand le péché est de telle nature qu’il est aussi la peine du péché, que peut la volonté sous la pression dominante de la cupidité, sinon, lorsqu’elle est pieuse, de prier et d’implorer secours? Elle n’est libre qu’en tant qu’elle a été délivrée; et c’est en cela seulement qu’elle s’appelle volonté. Autrement il la faudrait appeler plutôt cupidité que volonté; et cette cupidité n’est pas, comme le disent faussement les Manichéens, une addition d’une nature étrangère, mais un vice de notre nature qui ne se peut guérir que par la grâce du Sauveur. Que si l’on veut dire que la cupidité elle-même n’est rien autre que la volonté, mais pervertie et asservie au péché, il n’y a pas à contredire; et pourvu que la chose soit constante, il n’y a point à disputer sur les mots. Et ainsi se trouve encore démontré que, sans volonté, il n’y a pas de péché ni originel ni actuel.
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C. XI,n. 15. ↩