2.
Dans ces livres, je n’approuve pas ce que j’ai dit dans une prière: « Dieu qui n’avez voulu faire savoir la vérité qu’aux coeurs purs 1 ». Car on peut répondre que beaucoup de gens qui n’ont pas le coeur pur savent beaucoup de vérités; et je ne définis pas ici quel est le genre de vérité que les coeurs purs peuvent seuls connaître; je ne définis pas non plus ce que c’est que savoir. De même pour ce passage : « Dieu, dont le royaume est tout le u monde qu’ignorent les sens 2; » il fallait ajouter, s’il est question de Dieu: « Vous qu’ignorent les sens d’un corps mortel.» Et s’il est question du monde que les sens ignorent, c’est-à-dire du monde futur formé d’un ciel nouveau et d’une terre nouvelle, il fallait y ajouter aussi : les sens d’un corps mortel. Mais je me servais encore de cette manière de parler qui attache au mot de « sens » la signification de sens corporels. Aussi n’ai-je pas à revenir sans cesse sur les remarques que j’ai faites plus haut à ce sujet a; on voudra bien s’y reporter chaque fois que pareille locution se présentera dans mes ouvrages.3