CHAPITRE LVIII.
CONTRE UN ADVERSAIRE DE LA LOI ET DES PROPHÈTES. — DEUX LIVRES.
Sur ces entrefaites, un livre d’un certain hérétique, soit marcionite, soit de quelque autre secte dont l’erreur consiste à nier que Dieu ait fait le monde et à dire que le Dieu de la loi donnée par Moïse, le Dieu des prophètes de l’Ancien Testament, n’est pas le vrai Dieu, mais le plus mauvais des démons, était lu à Carthage, sur la place voisine de la mer, en présence d’un grand nombre d’auditeurs très-attentifs; quelques-uns de nos frères, chrétiens zélés, se le procurèrent et me l’envoyèrent sans aucun retard pour le réfuter, me priant instamment d’y répondre aussi d’urgence. Je le réfutai en deux livres que j’ai intitulés: Contre un adversaire de la Loi et des Prophètes, le manuscrit qui m’avait été envoyé n’ayant pas de nom d’auteur.
Cet ouvrage commence ainsi: « Au livre de je ne sais quel hérétique que vous m’avez envoyé, mes très-chers frères.
